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Le gouvernement démissionnaire de Boubou Cissé toujours en fonction !

Depuis un certain temps, de nombreux Maliens inquiets, se demandaient comment le régime de IBK se démerdait pour tenir sans nouveau gouvernement nommé depuis le 10 juin 2020 correspondant à la date de la démission de Boubou CISSE et de toute son équipe.

Ces Maliens ont désormais la réponse à cette question que ne se sont vraisemblablement jamais posés ni IBK, ni Boubou CISSE, ni ses anciens ministres. Et pour cause ! En vérité, le gouvernement démissionnaire du 10 juin 2020 n’a jamais quitté les affaires et les ministres, à l’instar des « avions cloués au sol », sont restés cloués à leurs fauteuils. Depuis le 10 juin 2020, il existe dans notre pays, une équipe gouvernementale de l’ombre, tapie dans les ténèbres de l’informel, qui continue de gérer les affaires de l’Etat. En somme, un gouvernement fantôme constitué d’anciens ministres exerçant de facto des fonctions ministérielles.

Les Lettres confidentielles de mépris de la Constitution

Deux Lettres confidentielles du Premier ministre attestent éloquemment de ce fonctionnement antirépublicain de l’Etat. Il s’agit de la Lettre confidentielle n°0600 /PM-CAB en date du 9 juillet 2020 adressée à « Madame le ministre Délégué auprès du ministre de l’Economie et des Finances, chargé du Budget ». Cette lettre rédigée par le nouveau Premier ministre Boubou CISSE, instruit à un ministre démissionnaire, c’est-à-dire l’ancienne ministre BARRY Aoua SYLLA Déléguée auprès du ministre de l’Economie et des Finances chargée du Budget, de débloquer 200 millions de FCFA destinés à la « prise en charge des opérations spéciales, des patrouilles de grande envergure et de la couverture sécuritaire des manifestations ».

Ce n’est pas tout. Cette Lettre confidentielle n°0600 /PM-CAB datée du 9 juillet révèle également que le nouveau Premier ministre Boubou CISSE agit également dans l’inconstitutionnalité totale en sa qualité d’ex-ministre de facto de l’Economie et des Finances. Car, il ne faut pas l’esquiver, c’est à lui-même Boubou CISSE en sa qualité d’ancien ministre de l’Economie et des Finances que la correspondance était est adressée, puisque la Chargée du Budget BARRY Aoua SYLLA n’était qu’une simple ministre Déléguée placée sous sa propre tutelle. Qu’à cela ne tienne ! Depuis le 10 juin 2020, il n’existe même pas de ministre de l’Economie et des Finances a fortiori un ministre qui serait Délégué auprès de lui. En d’autres termes, c’est Boubou CISSE le Premier qui écrit à Boubou CISSE l’ex-ministre de l’Economie et des Finances auprès duquel était logée BARRY Aoua SYLLA chargée du Budget !

La deuxième Lettre confidentielle tout aussi révélatrice d’atteintes inqualifiables à la forme républicaine de l’Etat, est la n°0602 /PM-CAB en date du 14 juillet 2020, adressée au ministre de la Sécurité et de la Protection civile. Cette Lettre instruit au Général de Division Salif TRAORE qui n’avait pourtant perdu sa qualité de ministre de la République depuis le 10 juin 2020, de s’expliquer sur l’emploi de la FORSAT.

En d’autres termes, c’est un gouvernement de facto qui, sur instruction de son ministre de l’Economie et des Finances de facto, fait puiser dans le Trésor public par son ministre Délégué au Budget de facto, 200 millions de FCFA qu’il met à la disposition de son ministre de la Sécurité et de la Protection Civile de facto afin qu’il mette en branle l’escadron de la mort de la FORSAT contre des manifestants innocents.

 La face émergée de l’iceberg des pratiques anti républicaines

Ce contingent anti républicain des trois ministres fantômes de la Sécurité et de la Protection civile (Salif TRAORE), de l’Economie et des Finances (Boubou CISSE) et de la Déléguée chargée du Budget (BARRY Aoua SYLLA) pourraient cependant ne constituer que la face émergée de l’iceberg d’un système généralisé de gestion patrimoniale de l’Etat institué par IBK et son clan familial. Le Premier ministre gesticulait le 29 juin 2020 devant les Secrétaires généraux des départements ministériels en leur rappelant les lieux communs de la gestion administrative courante des dossiers, dénuée de tout pouvoir décisionnel d’ordre ministériel de leur part en l’absence de gouvernement constitutionnel. Pendant ce temps, il ne pouvait aucunement ignorer l’existence du gouvernement de l’ombre dont lui-même fait partie et qui détient la réalité du pouvoir gouvernemental qu’il exerce de facto de manière clandestine.

Pendant qu’il invitait les Secrétaires généraux à prendre en main le fonctionnement de leurs départements, les anciens ministres continuaient de tenir dans l’ombre les brides des Départements. Il ressort en effet que la quasi-totalité des ministres démissionnaires depuis le 10 juin 2020, continueraient jusqu’à ce jour, d’exercer de facto et le plus tranquillement du monde, leurs fonctions ministérielles. Ils continueraient de squatter leurs bureaux et de traiter les dossiers de leurs Départements.

Dans ces conditions, la légalité externe de l‘ensemble des actes posée par ces ministres auto proclamés de l’ombre, demeure irrémédiablement entachée. Les actes qu’ils posent sont frappés d’office du vice de forme patent d’incompétence, aucun d’entre eux n’ayant qualité pour agir en tant que ministre de la République.

Ainsi va la IIIème République sous IBK avec son régime en état avancé de délabrement juridique et institutionnel mettant en cause la forme républicaine de l’Etat. Ainsi va la République bananière instaurée par IBK et son clan familial avec ses réflexes d’Etat voyou.

Dr Brahima FOMBA, Université des Sciences Juridiques

et Politiques de Bamako (USJP)

Source: Journal l’Aube-Mali

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