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Le discours du président de l’Assemblée nationale, Issiaka Sidibé, à l’ouverture de la session budgétaire

 

issiaka sidibe president assemblee nationale maliMonsieur le Premier ministre, Chef du Gouvernement ;

Madame, Messieurs les Présidents des Institutions de la République ;

Mesdames, Messieurs les membres du Gouvernement ;

Mesdames, Messieurs les membres du Bureau de  l’Assemblée Nationale du Mali ;

Honorables Députés ;

Monsieur le Maire du District de Bamako ;

Monsieur le Gouverneur du District de Bamako ;

Monsieur le Chef d’Etat Major Général des Armées ;

Excellences Mesdames et Messieurs les membres du Corps diplomatique et des Représentations consulaires accréditées en République du Mali ;

Messieurs les Chefs d’État-major des différents corps des Forces Armées et de Sécurité, Officiers supérieurs et Directeurs Nationaux des Services des Forces Armées et de Sécurité du Mali ;

Mesdames, Messieurs les Présidents des partis politiques ;

Mesdames, Messieurs les Représentants des Ordres Professionnels ;

Madame la Présidente de la Coordination des Associations et ONG Féminines (CAFO) ;

Messieurs les Chefs traditionnels, Notables et Représentants des Chefs de Familles fondatrices de Bamako ;

Messieurs les Chefs ou Représentants des Cultes Religieux ;

Distingués invités ;

Honorables Collègues ;

Mesdames et Messieurs,

La cérémonie d’ouverture de la présente session ordinaire de notre Institution intervient seulement quelques jours après la célébration de l’Aïd el Adha ou fête de Tabaski. Mais elle demeure surtout marquée, pour nous, par le drame le plus meurtrier survenu lors du Hadj depuis un quart de siècle, à la suite d’une bousculade qui a fait plus de 760 morts et plusieurs centaines de blessés.

Parmi ces hadjis ayant perdu la vie alors qu’ils accomplissaient le rite du hadj, cinquième pilier de l’Islam, se trouvent, comme vous le savez, nombre de nos compatriotes.

Malgré notre profonde tristesse et notre totale solidarité avec les familles des victimes, nous ne pouvons que nous résigner car ‘’à Dieu nous appartenons et c’est à Lui que nous ferons retour’’.

En cette douloureuse circonstance, je voudrais exprimer, au nom de la représentation nationale et en mon nom personnel, mes condoléances les plus attristées, tout en priant Allah Le Tout Puissant d’accueillir les martyrs bénis dans sa Sainte miséricorde et dans son vaste paradis et d’accorder réconfort et patience à leurs familles et prompt rétablissement aux blessés, parmi lesquels notre Collègue l’Honorable Alassane TANGARA, Député élu à Bla, actuellement en convalescence.

Notre Parlement a également été profondément attristé par le décès de l’Honorable Halidou Bonzeye, Député élu à Ansongo, arraché à notre affection le 31 août 2015.

Aussi, voudrais-je vous demander, à la mémoire des hadjis décédés à La Mecque, de même qu’à celle de l’Honorable Bonzeye et de l’ensemble des victimes de la crise sécuritaire dans notre pays, de bien vouloir observer une minute de silence.

Je vous remercie !

Excellence Monsieur le Premier ministre ;

Madame, Messieurs les Présidents des Institutions de la République ;

Mesdames et Messieurs ;

L’ouverture de cette session intervient également après la décision prise par le Gouvernement, en Conseil des Ministres, de reporter les élections communales, régionales et du District de Bamako à une date ultérieure.

A ce sujet, je voudrais saluer la sagesse du Gouvernement qui a accepté les sollicitations de report formulées par la grande majorité de la classe politique. Nous osons espérer que les conditions idoines seront rapidement réunies pour la reprogrammation desdites élections dans les meilleurs délais et conformément à nos engagements.

L’Assemblée Nationale reste pleinement engagée pour apporter, conformément à ses prérogatives constitutionnelles, sa contribution pour la consolidation de la paix et le retour de la sécurité dans toutes les localités de notre pays.

Cette session d’octobre nous offrira certainement l’occasion de renouveler notre fidélité à cet engagement à travers l’examen et l’adoption de textes importants pour le bon fonctionnement de l’Etat, de même que ceux visant à accompagner le report des élections dont nous venons de vous entretenir.

Je voudrais saluer par la même occasion le récent réaménagement ministériel qui est de nature à donner un nouveau souffle aux départements stratégiques que sont la sécurité et la justice, conformément  aux attentes légitimes de nos populations.

C’est l’occasion pour moi d’insister auprès du Gouvernement sur la nécessité de mettre en exergue le combat contre l’impunité dans notre pays et donner un signal fort à la  lutte contre la corruption.

L’Assemblée Nationale du Mali est déterminée à jouer le rôle qui est le sien dans le contrôle de cette action gouvernementale.

Ce contrôle sera particulièrement accentué en ce qui concerne l’équipement, la formation et la gestion de toutes les ressources destinées à l’amélioration des conditions de vie et d’exercice de nos soldats.

Je saisis cette opportunité pour exprimer notre total soutien et notre sincère reconnaissance à nos Forces armées et de sécurité qui défendent le pays au prix de leur vie et qui prennent le dessus, chaque jour un peu plus, sur l’ennemi,  redonnant confiance et assurance à notre peuple.

Comment ne pas saluer, à cet égard, l’annonce faite par le Président de la République, S.E.M. Ibrahim Boubacar KEITA, de faire des orphelins des soldats tombés sur le champ de l’honneur des pupilles de la Nation, avec tous les avantages attachés à ce statut.

Excellence Monsieur le Premier ministre ;

Madame, Messieurs les Présidents des Institutions de la République ;

Mesdames et Messieurs ;

Je voudrais renouveler également l’attachement de l’Assemblée Nationale à l’Accord pour la paix et la réconciliation signé les 15 mai et 20 juin 2015 à Bamako.

C’est vous dire que nous devrons œuvrer ensemble, avec l’appui des pays amis et de l’ensemble de la Communauté internationale, à l’application et au respect dudit accord afin de permettre au peuple malien et à l’ensemble de la sous-région de retrouver la paix, la stabilité et la prospérité.

Je saisis cette occasion pour saluer le soutien apporté au Mali par les pays voisins et amis, la CEDEAO, l’Union Africaine, l’Union Européenne, les Nations Unies et l’ensemble de la Communauté Internationale, durant la crise qui a ébranlé le Nord de notre pays.

En effet, l’esprit de solidarité et le sens de l’hospitalité des pays voisins ont largement contribué à alléger la souffrance de nos compatriotes déplacés qui se sont réfugiés sur leurs territoires.

Les sacrifices consentis et le sang versé par les soldats des pays amis resteront à jamais dans l’esprit des maliens.

C’est le lieu de remercier tous les pays qui, à des degrés divers, se sont impliqués dans la sauvegarde des intérêts du Mali, dans la recherche d’une solution humaine au problème sécuritaire, permettant à notre pays, conformément à ses valeurs ancestrales et à son histoire, d’œuvrer au rassemblement de tous ses enfants.

C’est dans cet esprit que je voudrais inviter l’ensemble des parties afin qu’elles participent pleinement aux travaux du Comité de Suivi et s’investissent pour la mise en œuvre rapide de l’Accord afin d’alléger les souffrances des paisibles populations et créer les conditions favorables à leur épanouissement. L’expérience nous enseigne que la paix et la sécurité sont à la fois des préalables et des composantes du développement.

Permettez-moi d’avoir également une pensée pour le peuple burkinabé pour avoir su préserver sa révolution et protéger son droit inaliénable à choisir ses propres dirigeants. Je voudrais dans ce cadre saluer l’accompagnement de la CEDEAO dont le dernier Sommet extraordinaire tenu à Abuja a mis le respect de la volonté du peuple burkinabé au dessus de toute autre considération. Je sais, Monsieur le Premier Ministre, le rôle majeur que vous avez joué pour ce faire en votre qualité de représentant du Président de la République du Mali.

Mesdames, Messieurs les Députés ;

Chers Collègues ;

Le programme de la session qui s’ouvre aujourd’hui est largement fourni. Je saisis cette occasion pour féliciter le Gouvernement pour le strict respect des délais de dépôt aussi bien des projets de loi de ratification des ordonnances que du projet de loi de finances, avant l’ouverture de notre session, conformément à la Constitution.

En plus naturellement du projet de loi de finances 2016, qui justifie le nom de session budgétaire, plus de quarante quatre (44) projets et propositions de loi, notamment ceux renvoyés au cours de sessions précédentes et les nouveaux dépôts du Gouvernement, meubleront notre tableau des saisines.

Parmi ces dépôts figurent en bonne place les projets de loi relatifs à la procréation médicalement assistée, à la concurrence et à la ratification des Conventions de non double imposition entre le Mali et le Maroc, de même qu’avec la Principauté de Monaco.

Nous aurons également à examiner les projets de loi de ratification des ordonnances prises en vertu de l’habilitation législative que nous avons accepté d’accorder au Gouvernement entre deux sessions. Ces ordonnances sont relatives, entre autres :

–          à l’adhésion de la République du Mali à la Convention relative au statut des apatrides, adopté par la Conférence des Nations Unies, réunie le 28 septembre 1954 à New York ;

–          à l’adhésion de la République du Mali à la Convention  sur la réduction des cas d’apatridie, adoptée par la Conférence des Plénipotentiaires, réunie  à New York, le 30 août 1961 ;

–          à la modification des annexes de la loi portant Statut général des militaires ;

–          à la modification du code général des impôts.

Je voudrais également insister sur la pertinence de l’examen du projet de loi relatif à la prise en charge du genre dans les fonctions électives et administratives, après la prise en compte des éventuels amendements formulés par la Commission saisie au fond.

Il s’agit sans doute de l’un des projets de textes les plus importants de notre législature en matière de progrès social.

Aussi, voudrais-je rappeler à chacun de mes collègues cette pensée de Simone WEIL qui disait (je cite) :

” La bonne volonté éclairée des hommes agissant en tant qu’individus est l’unique principe possible du progrès social. “

Je ne doute point de la volonté et de l’engagement de chacun de nos élus.

Mes Chers Collègues Députés,

Cette session ordinaire sera aussi l’occasion de renouveler certains instances et organes de travail de notre institution.

A cet égard, il m’est agréable d’inviter les différents Groupes parlementaires à prendre toutes les dispositions afin que ces renouvellements se passent dans les meilleures conditions. Je voudrais, à ce niveau, rappeler les dispositions de notre règlement intérieur qui stipule que l’élection des membres du bureau « a lieu en s’efforçant de reproduire au sein du Bureau la configuration politique de l’Assemblée Nationale ».

Je voudrais également vous remercier, Chers Collègues, pour votre assiduité et de votre disponibilité à accomplir dans de meilleures conditions votre rôle de législateur, avec le concours d’une administration suffisamment outillée pour vous aider dans l’accomplissement de votre mission.

Je sais pouvoir compter sur votre sens élevé du devoir bien accompli et votre esprit critique pour mener à bien le rôle que la Constitution nous confère.

Monsieur le Premier ministre, Chef du Gouvernement ;

Madame, Messieurs les Présidents des Institutions de la République ;

Mesdames, Messieurs, distingués en vos qualités et grades ;

Notre diplomatie parlementaire est également plus que jamais active, à travers la participation de l’Assemblée Nationale du Mali à toutes les rencontres statutaires de l’Assemblée Parlementaire de la Francophonie (APF), de l’Union des Parlements Africains (UPA), de l’Union Parlementaire des Etats membres de l’OCI (UPCI) et de l’Union Interparlementaire (UIP).

La qualité de la participation de nos représentants au Comité interparlementaire de l’UEMOA, au Parlement de la CEDEAO et au Parlement panafricain est à saluer.

Notre Assemblée était également représentée à la Conférence d’Addis Abeba sur le financement du développement, de même qu’à la Conférence des présidents de parlement à New York afin de mieux préparer notre participation à la 21e conférence des parties (COP-21) à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, prévue du 30 novembre au 11 décembre 2015 à Paris en France.

La COP 21 doit aboutir à un nouvel accord international sur le climat, applicable à tous les pays, dans l’objectif de maintenir le réchauffement mondial en deçà de 2 °C. Un tel accord serait de nature à changer positivement la vie de millions, voire de milliards de personnes à travers le monde, particulièrement dans nos pays où les populations sont affectées par les sécheresses, les inondations, l’érosion et la désertification.

De même, il demeure important que les futurs financements internationaux destinés à lutter contre les changements climatiques, notamment ceux qui alimenteront le Fonds Vert, ne viennent pas en déduction de l’aide publique au développement traditionnel.

Par ailleurs, j’ai le plaisir de vous annoncer que le choix a été porté sur notre pays pour l’organisation de l’Assemblée Régionale Afrique de l’APF en mai 2016 et la Conférence annuelle de l’UPCI en janvier/février 2017 à Bamako. Il s’agit de mesures de confiance qui témoignent de la vitalité de notre diplomatie parlementaire.

Au plan bilatéral, je voudrais adresser des remerciements particuliers à la Turquie dont nous accueillerons dans quelques jours des experts dans le cadre de la rénovation de notre Salle des plénières, le Royaume du Danemark pour son programme de renforcement de capacité de notre Institution, de même que l’Assemblée Nationale française pour sa disponibilité à nous accompagner dans le cadre de notre Accord de coopération.

Les mêmes remerciements s’adressent à l’APF, à l’UIP et au PNUD pour leurs différents programmes en faveur de notre parlement, de même qu’à l’ensemble de nos amis et partenaires.

Monsieur le Premier ministre, Chef du Gouvernement ;

Madame, Messieurs les Présidents des Institutions de la République ;

Mesdames, Messieurs ;

Je voudrais encore une fois remercier le Premier ministre et le Gouvernement, les Institutions de la République, le Corps Diplomatique, l’ensemble de nos illustres invités, de même que tous ceux qui nous ont fait l’honneur de rehausser l’éclat de cette cérémonie par leur présence.

Je ne saurais terminer mes propos sans formuler des vœux de bonheur, de santé et de prospérité pour chacun d’entre vous, des vœux de paix, de stabilité, de sécurité et de prospérité pour notre pays et son digne peuple.

Tout en remerciant Allah Le Tout Puissant pour la bonne pluviométrie dont il nous a gratifié et saluant l’accompagnement de nos paysans par S.E.M. Ibrahim Boubacar KEÏTA, Président de la République, Chef du l’Etat, et le Gouvernement, je prie afin que les récoltes soient à la hauteur des espérances.

Permettez-moi d’adresser également mes sincères félicitations, et celles de la représentation nationale, à nos différentes équipes nationales pour leurs brillantes prestations dans leurs domaines et catégories d’âge.

Une mention spéciale à notre équipe nationale junior de football et à nos équipes de basket ball, particulièrement à nos vaillantes filles.

En avant pour de nouvelles victoires !

C’est sur cette note d’espoir que je déclare ouverts les travaux de la quatrième Session ordinaire de la 5èmeLégislature.

Je vous remercie.

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