La ministre des Armées Florence Parly l’avait assuré dimanche dernier : « de nouvelles annonces devraient intervenir prochainement, en fonction des calendriers politiques et parlementaires des pays souhaitant nous rejoindre ». Entres autres pays attendus, la Suède a désormais entamé le processus politique préalable à tout déploiement militaire. L’annonce survient moins de trois semaines après un déplacement du ministre de la Défense suédois Peter Hultqvist au Tchad et au Mali, en compagnie notamment de Florence Parly. « Une demande a été émise par la France, » confirmait alors le ministre suédois, ajoutant que toute participation de la Suède « doit être planifiée ».
Sur requête du gouvernement, l’état-major des armées suédois élabore à présent le dispositif susceptible d’être intégré à la TF Takuba. « Il est encore trop tôt pour présenter exactement ce à quoi ressemblera la contribution suédoise, mais elle inclura probablement du personnel et des hélicoptères des forces spéciales, » déclarait hier l’état-major suédois dans un bref communiqué. La force aérienne suédoise opère essentiellement des hélicoptères tactiques NH90 TTH et UH-60M. Selon toute vraisemblance, le volet humain proviendra du Särskilda Operationsgruppen (groupe des opérations spéciales), unité formée en 2011 à Karlsborg. Une fois établi, le plan sera soumis à l’approbation du gouvernement et du Parlement.
Les militaires suédois sont présents depuis plus de cinq ans au Mali. La grande majorité du contingent, approximativement 250 militaires, est déployée en soutien de la MINUSMA. Ce détachement consiste en une capacité ISR opérant au départ de Camp Nobel (Tombouctou) et en un avion de transport tactique C-130H basé à Camp Bifrost (Bamako). La capacité ISR devrait basculer d’ici peu vers Gao. Sept instructeurs et officiers sont également présents à Koulikoro (nord-est de Bamako) au profit de l’opération européenne de formation EUTM Mali.
L’annonce de la Suède porte à quatre le nombre de pays officiellement engagés auprès de la France. Après l’Estonie (±40) et la Belgique (3), la Défense tchèque annonçait fin janvier l’envoi d’un maximum de 60 militaires pour une durée initiale de douze mois. Une opération qui devra, elle aussi, recevoir l’aval des parlementaires tchèques en vue d’un déploiement provisoirement fixé à août ou septembre prochain.