A l’issue de son sommet du 9 janvier dernier, tenu à Accra, la capitale ghanéenne, les Chefs d’Etat de la CEDEAO ont adopté des sanctions économiques contre le Mali Pour non-respect, de l’échéance de février 2022, prévue pour l’organisation de l’élection présidentielle, qui doit mettre un terme à la Transition. Malheureusement, la junte militaire au pouvoir demande un report, oscillant entre six mois et 5 ans. D’où les sanctions prises à l’encontre du Mali.
Jugées « lourdes », elles vont de la fermeture des frontières, entre le Mali et les Etats membres de la CEDEAO, à un embargo sur les échanges commerciaux et financiers, excepté les denrées de première nécessité. Des sanctions jugées «illégales et illégitimes» par les autorités maliennes.
Fermeture des frontières terrestres et aériennes entre les pays de la CEDEAO et le Mali, suspension de toutes les transactions commerciales entre les pays de la CEDEAO et le Mali, à l’exception des produits suivants : biens de consommation essentiels les produits pharmaceutiques, les fournitures et équipements médicaux, y compris le matériel pour le contrôle du covid-19, les produits pétroliers et l’électricité, gel des avoirs de la République du Mali dans les banques centrales et commerciales de la CEDEAO…
Telles sont, entre autres, les sanctions prises, à l’issue du sommet extraordinaire du 9 janvier dernier. A ces sanctions, s’ajoutent d’autres, et non des moindres. Il s’agit, notamment, de la suspension du Mali de toute aide financière des institutions financières de la CEDAO (BIDC et BOAD).
Aussi, la conférence des Chefs d’Etat appelle l’Union Africaine, les Nations-Unies et les autres partenaires à soutenir le processus d’application de ces sanctions…
Jugées lourdes, ces sanctions seront appliquées. Immédiatement. Elles ne seront levées, selon les Chefs d’Etat de la CEDEAO qu’après la « finalisation d’un chronogramme acceptable et convenu ; mais aussi, le suivi de progrès satisfaisants réalisés dans la mise en œuvre du chronogramme des élections.
Aussi, compte tenu de l’impact, potentiellement, déstabilisateur sur le Mali et sur la région, créé par cette transition au Mali, la CEDEAO décide d’activer, immédiatement, la « Force en attente de la CEDEAO, qui devra être prête à toute éventualité ».
Telles sont, entre autres, les sanctions prises, dimanche dernier, à Accra où s’est tenu le sommet de la CEDEAO et de l’UEMOA sur le Mali.
Motifs invoqués par la CEDEAO et l’UEMOA pour justifier ces sanctions : « l’Autorité, après délibérations, a constaté avec regret l’échec des autorités de Transition au Mali à organiser les élections présidentielles d’ici au 27 février 2020, contrairement à l’accord conclu avec l’Autorité de la CEDEAO le 15 septembre 2021 et à l’engagement de la Charte de la Transition », indique le communiqué de l’organisation sous régionale.
Sanctions jugées « Illégales illégitimes »
Face à ces sanctions, jugées « illégales », le gouvernement malien n’a pas tardé à réagir. Dès dimanche soir, à la télévision nationale, le colonel Abdoulaye Maïga, ministre de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation s’est fendu d’un communiqué, lu à la télévision nationale ; mais aussi, sur les réseaux sociaux.
« Le gouvernement de la République du Mali a appris, avec stupéfaction, les sanctions économiques et financières prises à l’encontre du Mali, à l’issue des sommets extraordinaires de la CEDEAO et de l’UEMOA, tenus le 9 janvier, à Accra, en République du Ghana », lit-on dans ce communiqué. Et d’ajouter : « ces mesures contrastent avec les efforts fournis par le gouvernement et sa disponibilité au dialogue, en vue de trouver un compromis avec la CEDEAO sur le chronogramme des élections au Mali », poursuit le communiqué.
Jugées « illégales et illégitimes », ces sanctions prises par la CEDEAO et l’UEMOA, deux organisations sous régionales fondées sur la « solidarité et l’idéal panafricain », poursuit le communiqué. Avant de poursuivre : « que le gouvernement malien regrette que des organisations sous régionales ouest –africaines se fassent instrumentaliser par des puissances extrarégionales aux desseins inavoués ».
Le gouvernement de la République du Mali dénonce la fermeture des frontières aériennes et terrestres, entre les pays de la CEDEAO et le Mali, qui ne reposent sur aucun texte ; mais aussi, la suspension des transactions commerciales entre le Mali et les pays de la CEDEAO, le gel des avoirs du Mali dans les banques centrales et des entreprises publiques et parapubliques…
Enfin, le gouvernement du Mali invite les populations au calme et à la retenue.
Après avoir rappelé ses ambassadeurs, en accrédités dans les pays de la CEDEAO, le gouvernement du Mali entend prendre toutes les mesures pour « assurer l’approvisionnement normal du pays par tous les moyens appropriés. Et en appelle à la solidarité et à l’accompagnement des pays et institutions amis.
Oumar Babi
Source : Canard Déchainé