La crise sécuritaire qui mine notre pays nous révèle, chaque jour, un pan de ses secrets. Avec la signature de l’accord d’Alger, les 15 mai et le 20 juin 2014, l’installation du Comité de suivi et la formalisation de tous les autres instruments devant accompagner le processus jusqu’au DDR ; ils sont nombreux ceux qui, aussi facilement, ont cru que les choses rentrent progressivement en ordre, que les bases de la paix sont enfin jetées et que l’intégrité territoriale de notre pays n’était plus en péril. Mais, c’était sans compter avec une crise multiforme et dont la solution (la gestion ?) implique certains acteurs abonnés aux voltes face et aux retournements spectaculaires…
La semaine dernière, l’opinion a été informée de ce qu’un accord est intervenu entre la Cma et le Gatia, membre de la plateforme. Au terme dudit accord, ce que l’on peut retenir c’est que les ex rebelles de la Cma ne s’opposent plus à la présence, à Kidal, des combattant du Gatia dont une cinquantaine de véhicules Pickup bourrés de combattants ont fait irruption dans la ville, sans rencontrer la moindre résistance, ni de la Cma, encore moins du chef terroriste, Iyad Ag Ghaly. Aussi, le texte (avec la seule condition que le Gatia retire une partie de son arsenal de la ville) stipule que le Groupe armé touaregs imgad et alliés est autorisé à participé à la gestion de Kidal, une ville malienne qui échappe toujours au contrôle de l’Etat et où l’on fait état d’un pillage systématique des richesses souterraines. Ce pacte qui ne fait aucune mention à la République et qui plus est signé en l’absence de l’autorité légitime, sonne comme un (nouveau) complot ourdi contre la République.
Depuis quelques jours ce pacte Cma/Gatia est vigoureusement combattu au sein de l’opinion et sur les antennes de certaines radios. Parmi ceux qui dénoncent et rejettent l’accord (intervenu presque dans les mêmes conditions qu’un autre signé il y a quelques mois, à Anefif), figurent les responsables de certains groupes armés qui se sont toujours montrés inflexibles dans leur attachement à la République. Au nombre de ceux-ci, on peut citer la CMFPR et l’Association malienne pour la sauvegarde de la culture Bella.
Le jeudi dernier, au cours d’une rencontre organisée par le forum des organisations de la société civile, les deux organisations ont haussé le ton et invité la société civile malienne à se mobiliser pour faire échec à un projet qui vise à faire la paix et l’unité entre tous les groupes armés touaregs originaires de Kidal. Objectif ? Les mettre dans les dispositions pour non seulement s’occuper de la gestion de Kidal et pouvoir en même temps étendre leur autorité sur les deux autres deux grandes villes du septentrion : Gao et Tombouctou.
Papa Sow
Source: Autre presse