Mercredi 31 mai dernier, le chroniqueur Youssouf Mohamed Bathily « Ras Bath » a, depuis sa cellule à la MCA, porté plainte pour « forfaiture, simulation d’infraction, arrestation illégale et séquestration » contre Idrissa Hamidou Touré, procureur de la République du tribunal de grande instance de la commune IV.
Le chroniqueur et ses conseillers protestent contre les chefs d’accusations que le procureur de la commune IV a retenus contre lui.
Le plaignant estime que le procureur s’est servi de sa fonction de procureur pour l’arrêter de façon illégale pour une infraction qu’il n’a jamais commise. « Ce qui rend mon arrestation illégale et transforme ma détention en séquestration, faits prévus et réprimés par l’article 237 du Code Pénal », souligne Ras Bath. Tout en protestant contre la « simulation d’infraction » utilisée pour l’arrêter.
« Que la simulation d’infraction suppose la dénonciation d’un fait auprès des autorités judiciaires, susceptible de constituer une infraction et qui s’est avérée inexistante à la lumière d’une enquête », a-t-il martelé.
Pour beaucoup de spécialistes du droit, cette action du chroniqueur s’apparente plus dans la communication, afin d’attirer l’opinion nationale et internationale sur son incarcération. Il sera difficile que cette plainte aboutisse, pour la simple raison qu’un procureur dans l’exercice de sa fonction ne peut faire l’objet de poursuite judiciaire. Donc, la plainte pose un problème de fond.
Pour rappel, le 11 mars dernier, Ras Bath déclarait lors de la troisième conférence nationale du parti Asma-CFP que l’ancien Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga a été assassiné. Ces propos lui ont valu d’être interpellé par le procureur de la République de la commune IV le 13 mars 2023, puis placé sous mandat de dépôt pour « simulation d’infraction ». Après son audition, mercredi 29 mars dernier, il est également poursuivi pour « association de malfaiteurs, atteinte au crédit de l’Etat pris dans sa gouvernance judiciaire et politique ». Des poursuites passibles d’une peine allant à une dizaine d’années d’emprisonnement ferme.
Selon des sources concordantes, le père de Ras Bath, Me Mohamed Aly Bathily, compte donner plus d’explications sur cette plainte à travers un point de presse le 10 juin prochain, à la Maison de la presse.
Solo Minta
Source : Tjikan