Le collectif des traditionnalistes et pratiquants du culte des ancêtres, communément appelés “Kamite”, a animé une conférence à la Maison de la presse le samedi 29 avril 2023. C’était dans le but d’informer et alerter l’opinion sur certaines dérives et des nids de tensions entre eux et certains groupes religieux au Mali. Des appels aux meurtres et autres. Les conférenciers étaient Sira-Missa Doumbia, Fassankoman Koumaré et leur porte-parole, Dr. Amenkophis Traoré entre autres.
Depuis un certain temps, des dissensions se font jour entre certains groupes religieux, à savoir les traditionnalistes et pratiquants du culte des ancêtres, “Kamite”, et les groupes musulmans à tendance sunnite.
Ces tensions ont conduit la justice à condamner un des leaders Kamite du nom de Doumbi Fakoly pour « association de malfaiteurs ». Malgré cette intervention de la justice, les tensions demeurent entre les deux groupes.
Le porte-parole Dr. Amenkophis Traoré a tenu à préciser qu’être Kamite ne veut pas dire être contre les autres religions, ajoutant qu’une communication mensongère a été produite autour de ce concept.
“Etre Kamite, c’est s’identifier à la culture et à l’héritage de nos ancêtres méritants qui ont fondé la civilisation universelle”, a-t-il souligné, faisant allusion à l’Egypte.
En ce qui concerne le procès et l’arrestation de Doumbi Fakoly et ses cinq jeunes coaccusés pour association de malfaiteurs, “la communauté Kamite du Mali s’en est remise à la justice malienne afin qu’elle tire au clair cette affaire rocambolesque“, a fait savoir le porte-parole.
Par contre non satisfait du déroulement du procès, le collectif a dénoncé des faits de certaines autorités judiciaires et a accusé le parquet en charge du dossier d’être coupable d’abus de pouvoir dans l’affaire. “Le droit est-il dit au nom d’une communauté ou nom du peuple malien qui est composé de citoyens de différents confessions ?”, s’est interrogé le porte-parole du collectif, Dr. Amenkophis Traoré.
Pour les Kamites, il y a un dysfonctionnement de la justice au Mali. A les en croire, la justice malienne est soumise aux pressions politiques et religieuses. “Cela ne garantit pas l’égalité des citoyens devant la loi”, ont-ils regretté. Pour preuve, enchaineront-ils, “actuellement sur les réseaux sociaux plusieurs appels aux meurtres de Kamite continuent de circuler sans que leurs auteurs soient inquiétés”.
C’est pourquoi, le collectif lance un appel aux autorités compétentes à prendre des mesures urgentes pour mettre fin à cette dérive. Un réel danger que court le Mali face à l’intolérance religieuse, ont-ils alerté.
Koureichy Cissé
Source: Mali Tribune