Incapable de dire la vérité au peuple ivoirien et de présenter des excuses publiques aux autorités de la transition, le président Alassane Dramane Ouattara politise à outrance le débat et donne une dimension internationale à l’affaire de ses quarante-six (46) mercenaires arrêtés, le 10 juillet 2022, à l’aéroport international Président Modibo Keïta- Bamako Sénou. Il saisit à la fois la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et l’Organisation des Nations unies (ONU) pour demander sans délai et sans conditions leur libération, alors qu’ils sont poursuivis par la justice malienne pour atteinte à la sûreté du pays. De qui se moque- t- on ?
En marge de la 77ème session de l’Assemblée générale de l’ONU, qui s’est ouverte, mardi 13 septembre, à New York, Antonio Guterres, son secrétaire général, s’est prononcé sur l’affaire des mercenaires ivoiriens détenus au Mali depuis leur arrestation à l’aéroport international Président Modibo Keïta- Bamako Sénou, le dimanche 10 juillet 2022. Au micro des médias français de la haine, de la désinformation et de la manipulation, il tranche: «Non, ce ne sont pas des mercenaires et c’est évident».
La déclaration du chef de l’ONU n’est ni plus ni moins qu’un soutien aux mensonges d’Etat orchestrés par le président ivoirien Alassane Dramane Ouattara (ADO) qui ne cesse de traiter depuis le début de cette affaire les autorités maliennes de transition de tous les noms d’oiseau ainsi que certains de ses compatriotes. Il réconforte ADO dans sa mission à lui confiée par le président français, Emmanuel Macron, de déstabiliser le Mali. Il défend ainsi le mensonge contre la vérité en foulant au pied le principe de neutralité prôné par l’ONU.
Sans ambages, on peut dire que le secrétaire général de l’ONU a déjà choisi son camp dans l’affaire des mercenaires ivoiriens. Avant même de rencontrer la délégation malienne, à New York, pour qu’elle donne sa version des faits, il blanchit le chef de l’État ivoirien de tous soupçons de son implication dans la déstabilisation du Mali. Cette volte-face de M. Antonio Guterres n’est guère surprenante pour qui connait les liens qui unissent l’ONU à Ouattara. Il est obligé de soutenir le chef de l’État ivoirien qui doit son élection à la tête de l’État ivoirien, en 2010, grâce à l’Opération des Nations unies en Côte d’Ivoire (ONUCI). Cette dernière dont l’objectif était de maintenir la paix s’est auto- saisie pour certifier les résultats d’une élection présidentielle émaillée de fraudes, malgré la demande du président Laurent Gbagbo de procéder au recomptage des voix pour désigner le vrai vainqueur.
Le soutien du secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (ONU) aux mensonges du président de la Côte d’Ivoire donne encore l’occasion à la presse ivoirienne proche d’ADO de se lancer dans la manipulation de l’opinion en déversant son venin sur les autorités maliennes. Ainsi, Fraternité Matin, le quotidien gouvernemental, barre à sa Une: «La junte malienne prise en flagrant délit de mensonge», Le Jour écrit à sa Une: «L’ONU désavoue Assimi Goïta», L’Essor: «Assimi Goïta, la provocation de trop !». Et, malgré la mise en garde de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) d’une instrumentalisation de l’affaire des mercenaires ivoiriens par le gouvernement malien, ces journaux continuent leur diversion. L’Essor mentionne: «La CEDEAO prend le dossier en main», Le Jour: «La Côte d’Ivoire saisit la CEDEAO…», Le Patriote: «La CEDEAO demande leur libération sans précondition».
Cette presse revient de nouveau à la charge. Le lendemain, jeudi 22 septembre, de l’intervention du président Ouattara à la tribune de l’ONU, elle se déchaîne et profère même des menaces contre la transition malienne. Le Patriote: «Ouattara prend le monde à témoin. ‘‘J’appelle de nouveau à leur libération, sans délai’’, Le Mandat: «Le dernier avertissement de Ouattara à Goïta», Le Jour: «Alassane Ouattara charge. ‘‘J’appelle à nouveau à leur libération sans délai’’. ‘’Mon pays encourage les autorités maliennes à concentrer leurs efforts sur la lutte contre le terrorisme.’’», L’Avenir menace en ces termes: «Alassane se fait entendre depuis les Nations unies. ‘‘J’exige leur libération ans délai’’. ‘‘Le message de fermeté du chef de l’État à Assimi Goïta’’».
Dans sa volonté de travestir la vérité pour protéger le président Ouattara et couvrir son complot contre notre pays, Antonio Guterres ne s’arrête pas là. Il va jusqu’à démentir la déclaration de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA).
Interrogée (le jour même de leur arrestation) par les autorités de la transition qui souhaitait avoir le cœur net sur la mission des envoyés de ADO sur le sol malien, celle-ci avait répondu en ces termes: «La MUNISMA n’a pas connaissance d’un contrat entre l’Allemagne et des tiers pour la protection de la base allemande de NSE». La remise en cause de cette déclaration par le secrétaire général de l’ONU prouve à suffisance qu’il défend la cause déjà perdue du président ivoirien Alassane Dramane Ouattara qui veut à tout prix étouffer cette affaire de mercenaires qui porte atteinte à la souveraineté du Mali.
Imposé par la France et les institutions internationales pour faire de la Côte d’Ivoire la vitrine du libéralisme économique et de la mainmise occidentale sur les ressources naturelles de son pays, le chef de l’État ivoirien interpelle ses parrains partout où il prend la parole. En internationalisant l’affaire de ses mercenaires, il attend l’aide de ceux qui l’ont porté au pouvoir dans des conditions encore douteuses. Il croit certainement que l’appel à ses bienfaiteurs qui agissent toujours par la force pour atteindre leurs objectifs le sauvera et le blanchira dans cette affaire de mercenaires. Ceux-ci sont déjà convaincus qu’avec les preuves matérielles que détiennent les autorités maliennes que la cause du président Alassane Dramane Ouattara est déjà perdue.
Excepté le parti pris du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, aucun autre de ses soutiens n’a fait cas de l’affaire des mercenaires dans son discours. Ils savent que la vérité est du côté du Mali dont les autorités ont réussi à réunir toutes les preuves avant de qualifier les soldats ivoiriens de mercenaires.
Les manœuvres dilatoires du président Alassane Ouattara ne sauraient intimider les dirigeants maliens qui ont déjà confié l’affaire à la justice. Malgré cela, ils ont manifesté leur bonne volonté en libérant trois femmes mercenaires des 49. Et cela grâce à la médiation togolaise. Il aura beaucoup à gagner à trouver une solution africaine et amiable à cette affaire que d’impliquer le monde entier dans un dossier qui lève un voile sur le mercenariat dont il se sert pour déstabiliser les États.
Yoro SOW