Le Mali, un pays en guerre, dirigé par un régime militaire. Les présidents de la Transition et du Conseil national de la transition (Cnt), organe législatif, sont des militaires. Le Premier ministre, Choguel Kokalla Maïga est un ancien réserviste. Les ministres de la Défense, celui de la Sécuritaire et celui de l’Administration territoire sont tous des militaires. Sur 20 régions administratives du pays, 15 sont dirigées par des militaires (gouverneurs). Nous sommes dans un régime militaire.
Et le président de la Transition, chef de l’Etat, Assimi Goïta, et acolytes, formés pour faire la guerre, ont trahi leur serment au profit des délices du pouvoir politique. Ils détiennent la clé des magasins d’armes, avec tous les arsenaux de guerre et de munitions. Malgré tout, ils n’arrivent pas à sécuriser les populations et leurs biens. Inadmissible ! Comment comprendre que c’est sous leur gouvernance et règne que l’insécurité a pris un fulgurant et inquiétant ascenseur. Après les embargos sur Farabougou, Mondoro, Dinangourou, Songon (Niono), presque toute la partie exondée de la région de Mopti est sous occupation des forces du mal qui y règnent en maitres absolus, semant la terreur et la désolation.
Oh mon Dieu, voici le tableau sombre des crimes commis dans le seul cercle de Bankass : 476 personnes tuées, 202 blessés, 25 personnes enlevées, 3000 personnes contraintes de quitter leur localité alors que 150 villages et hameaux sont victimes de l’insécurité. Les villages et hameaux déplacés sont au nombre de 80 ; 301 habitations ont été brûlées ; 5000 greniers aussi. 9428 animaux ont été enlevés. Les matériels agricoles et autres engins brûlés sont au nombre de 170 ; 90 écoles ont été fermées et 21900 enfants ont été déscolarisés.
Plusieurs villages que sont, entre autres : Dourou, Pérou, Korou et Yaba, Banani,Digani-Béré, Farimake, Bimbere-Tama, Deboye, Dogofry, Dirma, Dongo et Ndodjiga sont sous occupation des djihadistes qui y dictent leur loi. Au regard de l’impuissance des colonels tapis dans les bureaux climatisés à Bamako, de nombreux villages de la région de Mopti et une partie de Ségou ont fait allégeance aux forces du mal. La semaine surpassée et cette semaine, deux policiers ont été assassinés à Fana et avant-hier une dixième tête a été décapitée dans cette ville. Sur la route de Kayes, des cars sont couramment et quotidiennement attaqués. Récemment, entre Gourma Rhraous et Tombouctou, l’artiste rappeur et tout son staff ont été enlevés. La liste n’est pas exhaustive.
Malgré ces attaques récurrentes et quotidiennes, avec en toile de fond des destructions de biens, le régime des colonels semble se plaire dans son mutisme. Du coup, les populations sont laissées impuissamment et tristement à leur triste sort par des colonels au pouvoir, insensibles à la gravité de la situation sécuritaire au centre pays en particulier et sur l’étendu du territoire en général. En tout cas, vu l’état de la putréfaction sécuritaire, il urge que le régime des colonels s’assume. Ils sont fortement interpellés sur le plan de la sécurisation du pays. Puisqu’ils ont en leur possession tout l’arsenal de guerre et les munitions.
Aliou Touré