Quatre-vingt-deux pour cent de la richesse générée l’année dernière sont allés au 1% les plus riches de la population mondiale, tandis que les 3,7 milliards de personnes qui composent la moitié la plus pauvre du monde ne voient aucune augmentation de leur richesse. C’est le constat révoltant établi par l’ONG Oxfam qui vient de publier un rapport sur les inégalités dans le monde intitulé « Partager la richesse avec celles et ceux qui la créent ». Au Mali, le contenu de ce rapport a été partagé avec les hommes de média lors d’une conférence de presse le mercredi 23 janvier 2018 au siège d’Oxfam. C’était sous la présidence du Directeur Pays d’Oxfam au Mali, M. Chals Wontewe.
Chaque année, Oxfam qui travaille pour un monde plus juste, publie un rapport sur les inégalités pour alerter les décideurs. Il intervient au moment du Forum économique mondial de Davos en Suisse où se réunissent l’élite politique et commerciale pour discuter de l’avenir du monde.
Le rapport d’Oxfam présenté par Yaya Touré, Chargé de plaidoyer à Oxfam, souligne les facteurs-clés qui génèrent des récompenses pour les actionnaires et les chefs d’entreprise au détriment des salaires et des conditions de travail. Cela comprend l’érosion des droits des travailleurs, l’influence excessive des grandes entreprises sur l’élaboration des politiques gouvernementales et la volonté inébranlable des entreprises de minimiser les coûts afin de maximiser les rendements pour les actionnaires.
Selon le rapport, la richesse des milliardaires a augmenté en moyenne de 13% par an depuis 2010, soit six fois plus vite que les salaires des travailleurs ordinaires, qui ont augmenté de seulement 2% en moyenne par an. « Le nombre de milliardaires a augmenté à un rythme sans précédent d’un, tous les deux jours entre mars 2016 et mars 2017. Il ne faut que quatre jours à un PDG de l’une des cinq premières marques de mode mondiale pour gagner ce qu’un ouvrier bangladais gagnera dans sa vie. Aux États-Unis, il faut un peu plus d’une journée de travail à un PDG pour gagner ce que gagne un travailleur ordinaire au cours d’une année », note le rapport.
Le rapport d’Oxfam souligne notamment les facteurs-clés qui génèrent des récompenses pour les actionnaires et les chefs d’entreprises au détriment des salaires et des conditions de travail. Parmi eux, figurent l’érosion des droits des travailleurs, l’influence excessive des grandes entreprises sur l’élaboration des politiques gouvernementales et la volonté inébranlable des entreprises de minimiser les coûts afin de maximiser les rendements pour les actionnaires.
Ce qui fait dire au Directeur pays d’Oxfam Mali, M. Chals Wontewe, que ceux qui sont pauvres le resteront toujours et ceux qui sont riches s’enrichiront davantage. « Si on ne change pas le système, le monde va mal », a lancé M. Wontewe. C’est pourquoi, dira-t-il, Oxfam est à Davos pour interpeller les plus riches de la nécessité de changer la situation qui fait que les riches sont toujours riches et les pauvres toujours pauvres.
Au niveau local, explique le Directeur pays, Oxfam mène des activités pour améliorer la vie des communautés à travers des actions de plaidoyer pour pousser les industries extractives à construire davantage d’infrastructures de développement dans leurs zones d’interventions, la sensibilisation et la formation des communautés pour l’utilisation judicieuse des fonds alloués à leurs communes, etc.
A noter que le rapport a été réalisé avec un échantillon de 70.000 personnes dans 10 pays à travers le monde.
Daouda T. Konaté