Figure incontournable de la société civile, engagé pour la défense des droits de l’homme, pour la participation des femmes et des jeunes à la gestion des affaires publiques, Ibrahima Amadou Maïga réitère la disponibilité du Réseau National pour l’Eveil Démocratique et Patriotique (RENEDEP) dont il est le Secrétaire général, pour appuyer et soutenir la mise en œuvre efficiente, après adoption, des avant-projets de code pénal et code de procédure pénale.
Professeur chercheur à la FDPU, Ibrahima Amadou Maïga, qui a participé à l’Atelier national de validation desdits avant-projets, du 15 au 20 août 2022, n’a pas manqué d’apprécier hautement cette nouveauté visant à souffler une nouvelle dynamique dans la procédure judiciaire. Interview.
L’Observatoire : Que fait le Réseau National pour l’Eveil Démocratique et Patriotique (RENEDEP) ?
Ibrahima Amadou Maïga : Le Réseau national pour l’éveil démocratique et patriotique est une organisation de la société civile, créé depuis 2006. Il travaille pour favoriser la participation des femmes et des jeunes à la gestion des affaires publiques. Mais aussi, c’est une organisation de défense des droits de l’homme. Parce que les droits de l’homme qui sont des droits naturels, appartenant à tous les individus méritent d’être connus, protégés. C’est ce que nous faisons à travers nos actions de vulgarisation et de promotion.
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Vous participez à l’atelier de validation des avant-projets de code pénal et code de procédure pénale. Quelles sont vos impressions ?
Nous pensons qu’en toute honnêteté, participer à un tel atelier est un honneur, un privilège, mais aussi un devoir. Un devoir qui incombe à notre organisation, parce que cette activité cadre parfaitement avec les missions de notre réseau.
En tant qu’organisation de la société civile, notre présence ici se justifie par le fait que nous tenons au respect des droits de l’homme. Les impressions que nous avons, après avoir écouté tous ces discours, sont vraiment très bonnes. C’est un processus qui a démarré il y a longtemps, qui se poursuit et qui va bientôt arriver à son terme. Parce qu’après l’adoption de ces avant-projets de lois de code pénal et code de procédure pénale, la mise en œuvre va commencer. Nous serons là pour appuyer et soutenir ce processus.
La construction d’un état de droit véritablement démocratique dépend aussi des textes. Et ces textes qui régiront désormais la procédure judiciaire méritent d’être actualisés, toilettés, parce que ce sont des textes que nous avons hérités. Aujourd’hui, il faut tenir compte de l’évolution du monde. Il faut tenir compte de la réalité de la société malienne et voir dans quelle mesure nous pouvons aller vers des textes qui prennent en compte le respect de la dignité humaine dans les différentes procédures judiciaires. Je crois que cela sera fait. Les textes qui ont été déjà travaillés par les experts commis par la Direction nationale de l’Administration judiciaire et des Sceaux, laquelle a été vraiment le maître d’œuvres de ce travail grâce à l’appui de l’USAID à travers Mali Justice Project (MJP).
Vous êtes un acteur de la société civile, militant pour l’accès de la population à la justice. Est-ce à dire que l’adoption de ces avant-projets de code pénal et code de procédure pénale marque un nouveau départ pour la justice malienne ?
Bien sûr ! C’est d’ailleurs de cela qu’il s’agit. A notre niveau, nous sommes actuellement très engagés sur des projets de plaidoyer afin de favoriser l’accès, la réactivité, et la redevabilité de la justice. Qui parle de cela, parle forcément des réformes, des toilettages de textes. En tant qu’acteur de la société civile, nous nous réjouissons d’être là, de pouvoir contribuer à notre manière pour que nous puissions aboutir ensemble à des textes acceptables, répondant aux besoins actuels de la société.
Propos recueillis par Ousmane Morba
Source : L’Observatoire