“La partition des médias dans la guerre contre le terrorisme au Mali est très importante, et c’est elle que nous jouons”, a souligné le directeur général de l’Office de radio et de télévision du Mali
“La guerre contre le terrorisme au Mali est aussi une guerre de médias”, a déclaré Hassan Baba Diombélé, le directeur général de l’Office de radio et de télévision du Mali (ORTM).
Le dirigeant de l’organe de presse public malien a accordé une interview à l’Agence Anadolu en marge du Sommet des médias Turquie-Afrique, organisé du 25 au 26 mai à Istanbul.
“Nous avons saisi cette opportunité, en tant que représentants des médias publics du Mali, de parler nos difficultés actuelles, a-t-il affirmé. Notre pays est frappé par les sanctions au niveau de la sous-région de l’Afrique de l’ouest. Nous évoluons dans un environnement bloqué, mais parvenons à tenir le coup. La guerre que le pays mène contre le terrorisme est une guerre de longue haleine, et la partition des médias dans ce combat est très importante, parce que c’est aussi la guerre des médias.”
Il a noté que le sommet représente une opportunité pour les acteurs des médias du continent de fédérer leurs actions pour faire face aux maux qui minent le continent. À l’occasion du Sommet des médias Turquie-Afrique organisé à Istanbul, a-t-il mentionné, les participants ont largement évoqué les sujets liés aux conflits, aux nouveaux médias, aux nouvelles technologies qui interviennent dans les médias, à la place des femmes dans les médias.
“En tant que directeur de l’office des radios et télévision du Mali, je mesure l’importance de la communication dans ce contexte. Le forum des médias Turquie-Afrique permet d’évoquer tous ces sujets, de voir comment nous pouvons fédérer les actions et les initiatives pour sortir le continent des différentes difficultés”, a ajouté Hassan Baba Diombélé.
Il a fait savoir que la libéralisation des ondes en 1992 au Mali a été suivi par le développement de l’espace médiatique malien, précisant qu’il y a environ 500 stations radio sur l’ensemble du territoire malien, une trentaine de télévisions, près de 300 organes de la presse écrite ainsi que les médiaux sociaux.
“Il y a un foisonnement de médias de médias au niveau du Mali. Cependant, est-ce que le nombre rime avec la qualité ? C’est là où se pose la question. C’est un véritable défi. Il faut reconnaitre qu’aujourd’hui, la qualité n’est pas de mise dans l’environnement médiatique au Mali”, a-t-il affirmé.
Selon lui, les jeunes qui intègrent le milieu des médias au Mali manquent de plus en plus de capacités nécessaires pour exercer le métier.
“Il y a des personnes qui se disent journalistes alors qu’elles ne le sont pas du tout. C’est qui est à l’origine des difficultés dans le secteur, et rend difficile le suivi des faits par les médias, a-t-il fait savoir. Nous sommes malheureusement confrontés à la désinformation, les fake-news nous affectent bien évidemment. Nous essayons de trouver des issues afin de faire en sorte que les acteurs de médias se professionnalisent davantage. C’est un combat que mène aujourd’hui le gouvernement malien. C’est important pour permettre aux médias maliens d’évoluer.”
Hassan Baba Diombélé a indiqué le vœu d’établir un partenariat avec les médias turcs en vue d’améliorer le visage du secteur entre les deux pays.
“Nous avons entrepris des initiatives visant à établir des partenariats avec les médias turcs. Nous sommes intéressés par un partage d’expériences, un partage d’informations. Nous souhaitions que l’actualité relative à la Turquie au Mali soit la bonne, et vice-versa”, a conclu le directeur général de l’ORTM.
Le Sommet des médias Turquie-Afrique s’est tenu du 25 au 26 mai à Istanbul. Une centaine d’hommes et femmes de médias ont participé à l’évènement organisé par la Direction de la communication de la Présidence turque.
Source : Anadolu Agency