Pour la 30ème édition de la journée mondiale de la liberté de la presse, Mahamane Hamèye Cissé, ancien membre de la Hac a animé la conférence inaugurale sur le thème : « la liberté d’expression comme moteur de tous les autres droits de l’homme ». Ladite conférence s’est tenue le mercredi 3 mai 2023 dans la salle de conférence de la Maison de la presse.
Le 3 mai est considéré comme la journée mondiale de la liberté de la presse. M. Mahamane Hamèye Cissé a expliqué le rôle essentiel de la liberté des médias sur toutes les autres libertés. Quatre libertés fondamentales sont énoncées dans le préambule de la déclaration universelle des droits de l’homme de 1948, nous dit-il : la liberté d’expression, la liberté de croyance, la liberté de vivre à l’abri de la peur et la liberté de vivre à l’abri du besoin. Cependant, il explique que la liberté d’expression est à l’origine de toutes les autres libertés, et la liberté des médias est un élément essentiel de cette liberté fondamentale.
« A l’occasion de ce 30ème anniversaire, et alors que nous nous aventurons dans la dernière décennie pour la réalisation des objectifs de développement durable de l’agenda 2030, cette journée mondiale de la liberté de la presse est l’occasion de souligner le rôle de la liberté d’expression et de la liberté des médias en tant que catalyseurs de tous les autres droits de l’homme, et de souligner la nature indivisible, interdépendante et intimement liée de tous les droits de l’homme », affirme-t-il.
Il ajoutera que sans la libre circulation de l’information et l’aide des médias dans cet effort, la plupart des cas de mauvaise pratique, de corruption et de violation des droits de l’homme resteraient cachés. Cette liberté est indispensable à la lutte contre toutes les formes de discrimination, à la construction d’espaces civiques diversifiés et inclusifs, et au maintien de démocraties résilientes.
Parlant de la liberté politique, notre conférencier dira aussi que « la liberté d’expression est l’une des premières libertés politiques » et elle fait partie des libertés fondamentales de toute personne. Sans liberté d’expression, il ne peut donc pas y avoir de démocratie. « En effet, la liberté du débat permet aux citoyens de se forger une opinion sur les partis qui se présentent aux élection, de prendre des décisions en toute connaissance de cause et d’exercer plus efficacement leurs devoirs de citoyen. Elle leur permet également de faire connaître aux autorités ce qu’ils pensent et celles-ci peuvent alors répondre à leurs préoccupations. Elle est indispensable à la stabilité et à la flexibilité de la société. Les médias sont le principal support de tous ces échanges et leur expression », martela-t-il. Ainsi la liberté d’expression va de pair avec la liberté de la presse, la liberté d’association, la liberté de réunion, la liberté de manifestation.
Il prend l’exemple du Mali, qui selon lui, est l’un des pays où la liberté d’expression est une réalité. Pour preuve dira-t-il, au Mali les médias et leurs organisations professionnelles ont toujours été au fronton du combat pour la liberté de presse et par ricochet la liberté d’expression et tous les autres droits humains. Récemment la démarche des acteurs de la presse à travers leur structure faîtière, la maison de la presse a consisté à faire des propositions concrètes relativement à l’avant-projet de constitution. Tel est aussi une preuve de l’implication des médias et de l’importance cruciale de la liberté de la presse dans la défense des droits de l’homme.
Pour conclure, M. Cissé revient sur la consolidation et le renforcement du combat des acteurs des médias à travers leur faitière. Il s’agit de l’adoption des textes qu’elle propose avec la Hac et le ministère en charge de la Communication notamment la loi portant régime de presse et de délit de presse, la loi sur l’accès à l’information, les décrets afférents à l’aide à la presse, la presse en ligne et la carte d’identité du journaliste et la loi portant relecture des textes de la régulation (Hac) et de l’audiovisuel.
Zeïnabou Fofana
Source: Mali Tribune