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Grogne sociale : Le régime ébranlé par les révoltes… des routes !

Plusieurs localités du pays ont connu, ces derniers temps, un vent de révolte pour revendiquer la réhabilitation des tronçons stratégiques à la circulation des personnes et de leurs biens dans leur zone. Dépassé par la situation, le gouvernement est contraint de prendre des engagements afin de calmer cette colère populaire. Mais, la question majeure est celle-ci : les autorités arriveront-elles à tenir ces engagements à Kati, Kayes, Tombouctou et Gao… ?

Cela fait quelques semaines que l’opinion nationale et internationale assistait à un tas de mouvementsrevendicateurs dans plusieurs régions du pays. De Kati à Kayes, en passant par Gao, Tombouctou etMénaka.La Jeunesse de ces localités, entre autres, s’est spontanément levée avec un seul mot d’ordre : La réhabilitation des Routes Nationales désenclavant leurs localités.

En effet, ce « printemps des routiers » a débuté, le 23 août dernier, lors que des jeunes de la ville de Kati,regroupés au sein d’une association dénommée « Collectif Sirako », ont décidé de couper la RN1. Motif : La réhabilitation de la route Kati-Didiéni. Dans la même lancée, d’autres groupements d’associations de la région de Kayes qui avait aussi,aux mêmes moments avec ceux de Kati, coupé le pont principal de cette ville avec comme revendication non seulement la réhabilitions de la RN1, reliant Bamako à Diboli, mais aussila reprise du trafic ferroviaire (promise par IBK, pendant la campagne électorale) et l’opérationnalisation de l’Aéroport Dac-Dac de Kayes. Malgré plusieurs manœuvres pour désamorcer cette colère de ces jeunes biens déterminés, aucune solution n’a été trouvée.

Après plusieurs jours de manifestations, comme une trainée de poudre, les jeunes de plusieurs localités à l’intérieur du pays sont entrés dans la danse.Ainsi, le 2 septembre dernier, ceux de Tombouctou n’ont pas manqué d’afficher leur ras-le-bolau sujet de la dégradation de leur route, avec le collectif ‘’Tombouctou Veut sa Route’’. S’ils avaient simplement l’intention de tenir un simple meeting populaire et pacifique réclamant, entre autres,la reprise des travaux de réhabilitation de l’axe Léré-Tombouctou, la répression de cette manifestation à coup de gaz lacrymogène, suivie des arrestations, a totalement radicalisé le mouvement. Les manifestants ont, fort du soutien de la population, ainsi procédé au blocage pur et simple de toutes les voies d’accès (routes, fleuve et aéroport) menant à la ville de Tombouctou accompagnée par une opération ‘’ville-morte’’ suivie avec succès.

Comme une peste se propageant, ce fut le tour des Jeunes de Gao de hausser le ton le 11 septembre dernier pour la réhabilitation de la RN16 reliant Sevaré-Gao qui est le principal axe entre le Sud et Nord du pays. Ilsont débuté par une marche et sit-in pacifique qui se sont biens déroulés sans incident. Gao avait été précédée par Ménaka qui réclamait à son tour la mise en état de la RN la route Ménaka-Ansongo.

Résultat, un tas de mouvements spontanés totalement inattendus s’est abattu sur le gouvernement obligé d’apporter une réponse adéquate vu la détermination infaillible des manifestants décidés d’aller au bout.

 Des engagements à la pèle

Constatant l’échec des démarches pacifiques engagées, à sa demande, par les autorités coutumières et les élus locaux, le gouvernement fut obligé de prendre la dangerosité de ces mouvements. Après son point de presse ténu le 09 septembre dernier, et animé par le ministre de la communication et qui est aussi son porte-parole, Yaya Sangaré, et trois autres de ses homologues concernés par les revendications, ces derniers sont allés à la rencontre des manifestants afin de négocier pour trouver un accord consensuel et officiel.

Comme l’opinion s’y attendait, le gouvernement a signé une série d’accord contenant des engagements qu’il devra tenir dans des délais bien précis. Pour la route Léré-Tombouctou, dont les travaux avaient été stoppés, il s’est engagé à les reprendre à partir du 25 novembre contrairement au 1er décembre proposé au préalable et rejeté par les manifestants. Pour Gao et Ménaka, il s’est engagé de débuter la réhabilitation de Sevaré-Gao à partir de mars 2020 tout endémarrant ceux de la ville de Gao le lendemain de la signature de l’accord. Pour Ménaka, l’Etat s’est engagé à accélérer la réhabilitation de la route RN20, Ménaka-Anderaboukane, qui fait partie du programme de l’alliance G5-Sahel entre autres engagements.

Ces lourds engagements sont venus s’entasser sur ceux pris aux localités de Kati et de Kayes qui avaient pu lever le blocus des manifestants de ces zones. D’autres villes comme Bougouni étaient sur le point de manifester mais elles ont reçue des réactions d’apaisement de la part des autorités de leur localité qui les a fait reporter les manifestations projetées.

La question que se pose l’opinion est de savoir comment le gouvernement pourra tenir tous ces engagements. De nombreux problèmes récents comme le retard des salaires des fonctionnaires et même des forces de défense et de sécurité, le retard du payement des bourses des étudiants qui sont toujours en pleine manifestation prouvent à suffisance que le trésor public est en alerte rouge. Si le financement de la réhabilitation de certaines de ces routes comme l’axe Sevaré-Léré était déjà acquis auprès des bailleurs, il est à signaler que celui de beaucoup d’entre elles seront en charge du budget national. Entre temps, si certaines localités où les travaux ont démarré les suivent attentivement comme Kati, d’autres ont commencé à compter le jour en entendant le délai promis par le gouvernement pour commencer les leurs.

Ousmane Dembélé

 

Source: L’Aube

 

 

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