Suite à l’enregistrement de nombreux cas de décès causés par la non-assistance des médecins à cause de la grève illimitée qui sévit dans cet établissement depuis le mois de février, le Chef de service de Médecine Légale Expertise du CHU du Point G a adressé le 03 avril 2023, une note d’information et d’alerte au Président et les membres de la Commission Médicale d’Etablissement dudit hôpital. Cette note intervient après l’appel de plusieurs syndicats de la santé et de la société civile pour inviter les autorités à prendre cette question de grève illimitée au sérieux pour le grand bien des patients.
Dans cette note, le Chef de service Médecine Légale informe de la situation et attire l’attention du Président et les membres de la Commission Médicale d’Etablissement du CHU Point G sur l’enregistrement des décès hospitaliers au sein de ce grand établissement sanitaire, dans ce contexte particulier de grève ou arrêt de travail dans plusieurs services hospitaliers. Et de poursuivre que le CHU Point G vit une phase critique (décisive) non sans incidence du contexte socio-professionnel qui prévaut (avec un environnement social trouble, qui a un effet certain sur le nombre de patients admis et donc sur le nombre de décès). « Il est recensé pour ce seul premier trimestre 2023(janvier-février-mars) plus de six cents décès toutes causes confondues. Il faut rappeler que les débrayages répétés et depuis le 6 février 2023 sans discontinuité en rétrécissant l’offre de soins incidemment impactent le pronostic des personnes prises en charge », a-t-il souligné. Et de préciser que malgré le service minimum le délai de prise en charge se trouve allongé autant pour les cas d’urgence que pour les personnes programmées dans tous les secteurs de soins hospitaliers.
Pour le Chef de service de Médecine Légale du Point G, tout cela indique que l’effort de tous les acteurs (soignants et autorités investies de la gestion) pour un retour au fonctionnement attendu des populations est une nécessité première. Et d’ajouter que ce chiffre majeur de décès enregistrés (200 cas par mois en moyenne dont certains évitables) exige une résolution diligente et holistique des problèmes au bénéfice des usages désespérés en attente anxieuse de soins.
Le Gouvernement notamment le Ministre en charge de la Santé doit prendre ces phénomènes des grèves illimitées dans nos structures de santé au sérieux. Tout récemment, c’était le CHU Gabriel Touré qui était en grève illimitée où l’on a enregistré des cas de décès qui pouvaient être évités s’il n’y avait pas de grève. Les autorités de la Transition doivent comprendre que l’accès à la santé demeure une des préoccupations majeures des Maliens. Donc, le Ministère de la Santé, par ricochet celui en charge du dialogue social doit faire tout pour s’entendre avec les syndicats des hôpitaux du Mali.
Aux dernières nouvelles, on affirme que le dialogue a repris. Sans quoi, ces 600 décès en un trimestre sont gravés sur la conscience collective de tous les Maliens, les décideurs en premiers.
Adama Tounkara
Source: Le Sursaut