Remettre le train sur les rails, n’est pas le problème. Mais, résoudre le problème qui a amené à cet arrêt, est le véritable problème à résoudre.
Au Mali, les entreprises étatiques n’ont pas longue vie. Le président Modibo Kéita, dans sa tombe, ne dira pas le contraire. Il y a peu d’entreprises étatiques qui fonctionnent encore de nos jours. La mauvaise gestion a été à la base, de cette mort progressive des entreprises dominées par l’Etat.
Le train malien s’est arrêté, il y a plusieurs années. Inutiles d’évoquer ici les raisons qui ont amené cet arrêt. Au fil des temps, plusieurs gouvernements ont tenté de remettre en rails ce train malien, en vain. Le gouvernement de transition, a, à son tour, tenté. A-t-il réussi ? Trop tôt pour se prononcer sur cette question. Un premier test a été fait la semaine passée sous les applaudissements d’une population nostalgique des années fastes passées. Mais disons-le farnchement : est-ce que le problème, c’est de remettre sur rail le train (archaïque) malien ? Nous disons archaïque, parce que c’est l’ancien modèle que nous connaissons depuis notre tendre enfance, qui va se mettre à rouler sur des rails terriblement endommagés par le temps et dont l’entretien coutera non seulement des fortunes mais sera aussi difficile à faire de façon régulière.
Le Sénégal, notre voisin avec qui on avait un projet historique dans le passé, a revu carrément le système. Lui, il a mise en route disons en rail, un nouveau modèle avec des machines modernes, pendant que le Mali est en train de restaurer l’antiquité sous des tonnerres d’applaudissements. Non seulement il est difficile de restaurer cette antiquité mais son entretien régulier sera très difficile pour garantir la durée de vie du « nouveau train » malien.
L’autre chose, c’est le diagnostic du problème qui a poussé le train à s’arrêter définitivement. Si on ne soigne une maladie en s’attaquant à sa cause, il y a de fortes chances que cette maladie rechute. Gageons que cette remise rapide du train sur rail, n’est pas une activité de campagne électorale et qu’il s’arrêtera rapidement un jour une fois que les élections sont passées.
Sinaly
Source: Le Pouce