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Gao : Effervescence au marché des couvertures en période de froid

Le marché de la ville de Gao est innondé de diverses marchandises qui proviennent des pays frontaliers (Mauritanie, Algérie, Libye et Niger). En cette période de fraicheur, ces articles, les plus très prisés sont les couvertures de 2, 4, 6 et 8 kg. Ces couvertures viennent de la Mauritanie, l’Algérie (Kouria) et de la Libye. Certains commerçants arabes, d’origine mauritanienne ou algérienne et même malienne, viennent vendre ces produits aux commerçants de Gao. Ceux-ci les revendent, à leur tour, aux clients nomades, sédentaires et même à certains commerçants de Sikasso ou de Bamako.

 

Au Mali, le mois de janvier est considéré comme la période du froid dont le degré varie selon les zones. Actuellement, dans le Nord, il fait excessivement froid, d’où la forte demande de couvertures dans ces régions septentrionales. C’est le cas à Gao ou le correspondant régional de l’AMAP a fait le tour du marché de la ville pour en faire le constat.

Albekaye Kounta est un commerçant très connu à Gao dans la vente de couvertures et d’autres marchandises. « Ça fait 50 ans que j’exerce la profession  de commerçant. Je l’ai héritée de mes parents et c’est la seule activité que je  connais », dit. Le vieux Kounta vend les couvertures, les tapis, les salons marocains, les matelas, les congélateurs….

Selon lui, à Gao, le commerce général c’est-à-dire qu’ici, un commerçant vend un peu de tout. Il estime que le prix des couvertures varie selon leurs poids. « Généralement, mes clients sont des militaires maliens mais eux n’achètent que des couvertures de 12.000 ou de 20.000 Fcfa. Ceux des Nations unies achètent les couvertures de 50.000 Fcfa mais c’est lent », confie Kounta. « En plus, notre bénéfice sur les couvertures est médiocre », ajoute le commerçant.

Quant a son collègue, Albouhari Maiga, installé non loin du commissariat de police de Gao, il dit exercer ce métier, depuis sa tendre enfance. «Moi, je cède la couverture de 8kg à 22.500 Fcfa. Avant la crise, au mois de janvier où il fait froid, je pouvais vendre un ballot qui peut contenir 20 à 30 couvertures. Maintenant, par jour, je peux vendre 3 à 4 couvertures de 2 à 4 kg. Parce que la crise a affecté tout le commerce’, explique-t-il.

« Avant, mes clients étaient des femmes commerçantes qui venaient acheter des couvertures et d’autres marchandises pour les revendre à Sikasso, Bamako et même ailleurs. Aujourd’hui, avec l’état de la route et l’insécurité, toutes ces commerçantes ont abandonné le secteur du commerce par peur d’être attaquée par des bandits sur la route et cela a beaucoup impacter le commerce des grossistes de Gao », a détaillé le commerçant Albouhari.

Mme Baby Bintou Dicko que nous avons approchée vient d’acheter une couverture de 2kg à 12.500 uniquement pour le froid. Selon elle, en temps normal,  elle pouvait l’avoir à 11.500Fcfa.

Hama Maiga s’apprête aller à Niamey par la route. Il est venu au marché pour acheter une couverture. Il tenait en main une couverture de 2kg qu’il a négocié à 7.000 Fcfa dans la boutique de Hamed Ben Sidi.

Hamed Ben Sidi est un commerçant qui tient boutique à côté de l’agence d’une banque à Gao. Chez lui, on trouve des couvertures de 2kg jusqu’à 8kg. Selon lui, c’est en période de froid que les couvertures sont très sollicitées. Les couvertures qui  viennent de la Mauritanie sont de la bonne qualité. Il vend aussi des tapis algériens et turcs ainsi que des salons marocains. Le commerçant Ben Sidi cède les tapis de 2/3 à 12.500 Fcfa, les 4/3 à 50.000 Fcfa et les 5/3 à 65.000 Fcfa. Les salons marocains entre 150.000 de 180000 Fcfa.

« Depuis que la crise 2012 a éclaté, nous (commerçants de Gao) sommes confrontés à la rareté de la clientèle parce que nos clients potentiels, qui viennent de Bamako, ne peuvent plus transporter leurs marchandises par la route de Gao-Sévaré, parce qu’une fois qu’ils arrivent à Sévaré, les douaniers demandent les papiers de dédouanement alors qu’à Gao rien n’est encore mis sur pied en ce qui concerne le dédouanement », a déclaré Hamed Ben Sidi. A l’en croire, certains de ses clients lui ont dit que même pour deux tapis, la douane de cette zone exige le dédouanement.

« Tous mes clients ont, ainsi, abandonné le secteur des produits importés des pays voisins », se désole le commerçant qui ajoute, en souriant, que « le fonctionnement des services de la douane à Gao ou ailleurs n’arrange aucun commerçant ».

La ville de Gao est alimentée par des produits importés d’Algérie, de Mauritanie, de Libye, de Turquie et du Niger. Sans ces produits exportés et comte tenu de l’état de la route de Gao-Sévaré, que deviendront les habitants de la Cité des Askia ?

AT/MD

(AMAP)

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