L’ancien président François Hollande a appelé les dirigeants français à une « relance du partenariat avec le Maghreb ». Dans une tribune publiée ce dimanche 7 août, François Hollande, qui a plaidé pour un « renforcement » de la coopération entre la France et les pays d’Afrique du Nord, dans tous les domaines, pour « faire face » aux enjeux d’avenir.
La France entretient une relation « exceptionnelle » avec les trois pays d’Afrique du Nord – l’Algérie, le Maroc et la Tunisie –, concède l’ancien président François Hollande. Une relation qui « mêle l’histoire, dont il nous appartient d’en faire un sujet de vérité assumée et non de perpétuel affrontement[1], la géographie, car la Méditerranée nous unit y compris dans ses drames, et les échanges multiples nés des courants migratoires qui ont façonné notre propre pays et qui lient nos sociétés bien au-delà de la langue », écrit François Hollande dans une tribune publiée ce dimanche 7 août dans Le Figaro[2].
« Au moment où les bouleversements internationaux et notamment la guerre en Ukraine se répercutent implacablement sur l’économie mondiale, provoquant une hausse générale des prix qui pèsent sur le niveau de vie des populations des deux côtés de la Méditerranée, nous avons plus que jamais besoin d’approfondir cette relation et de lui redonner tout son sens, celui de la solidarité et de l’action », explique François Hollande.
François Hollande évoque « le sort commun » de la France avec l’Algérie, le Maroc et la Tunisie
Tout en affirmant partager le dernier message du roi du Maroc lors de son discours du trône du 30 juillet dernier[3], François Hollande a tenu à rappeler ce qu’il qualifie de « sort commun » de la France avec l’Algérie, le Maroc et la Tunisie. Pour Hollande, ce sort commun est « sur les questions énergétiques avec le rôle majeur de l’Algérie, qui garantit par sa sagesse le bon approvisionnement du marché ».
Ce sort commun l’est sur « les questions de sécurité et de lutte contre les trafics de toutes sortes . Il l’est encore davantage sur le développement économique qui est la condition indispensable pour que la jeunesse du Maghreb garde l’espoir dans son destin sans aller chercher une fuite illusoire dans la migration. Il l’est sur la lutte contre le réchauffement climatique et donc la désertification qui gagne chaque jour du terrain », ajoute l’ancien locataire de l’Élysée.
François Hollande, qui a rappelé les efforts du Maroc pour la « stabilité de l’Afrique de l’Ouest, […] ceux de l’Algérie dans la “crise au Mali” et […] l’engagement de la Tunisie aux côtés des “exilés libyens” », estime que « l’Afrique tout entière a besoin d’un Maghreb prospère et fort pour accompagner les mutations que la succession des crises sanitaire, sécuritaire et écologique exige, sans oublier celle qui frappe en silence de nombreuses familles du continent confrontées à l’insuffisance alimentaire ».
« La France et l’Europe doivent comprendre que c’est maintenant que se joue une politique méditerranéenne faite d’investissements mutuellement avantageux, d’innovations écologiques, de partenariats multiples en matière de santé, de formation et de recherche, et enfin de solidarité politique dans le respect des orientations de chacun », ajoute le prédécesseur d’Emmanuel Macron à la tête de l’État français.
François Hollande regrette la décision de la France de réduire le nombre de visas accordés aux ressortissants algériens
Tout en reconnaissant l’existence de « divergences de vues ou des différences d’appréciation avec les États du Maghreb », François Hollande estime que la France « doit montrer sa disponibilité ». À ce propos, François Hollande a affiché son désaccord avec la décision prise l’année dernière par les autorités de son pays de réduire le quota de visas pour les ressortissants des trois pays d’Afrique du Nord.
« Dans ce contexte, je regrette d’autant plus la décision des autorités françaises de réduire drastiquement le nombre de visas qui étaient jusque-là accordés à des personnes si liées à notre culture et à notre pays. Cette méthode blesse inutilement sans être efficace dans le contrôle de l’immigration clandestine », estime François Hollande.
« Aussi le moment est-il venu, face aux bouleversements qui secouent le monde, de relancer notre partenariat avec l’ensemble du Maghreb, de mettre sur la table tous les sujets qui pourraient nous éloigner et de consolider ce qui nous rassemble pour nous faire franchir une nouvelle étape. Rapidement », ajoute encore l’ancien président français.
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