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Forum national sur l’entreprenariat : L’apologie du Made In Mali

Le chef du gouvernement a exhorté à la consommation de nos propres produits, estimant que c’est la voie royale pour les entrepreneurs et autres artisans de développer leurs affaires. Une opportunité d’étoffer le tissu économique de notre pays

 

Dr Choguel Kokalla Maïga a, au nom du président de la Transition, le colonel Assimi Goïta, présidé samedi à Ségou la cérémonie de clôture du Forum national sur l’entreprenariat des jeunes et des femmes en milieu rural. à la tête d’une délégation forte de plusieurs membres du gouvernement, notamment le ministre de l’Entrepreneuriat national et de la Formation professionnelle, le chef du gouvernement a invité les jeunes et les femmes du Mali a prendre part aux travaux des Assises nationales de la refondation (ANR).

Ce forum a réuni pendant trois jours, les jeunes et les femmes vivant en milieu rural, les collectivités territoriales, les organisations professionnelles agricoles, les ONG, les employeurs, les structures de financement, les incubateurs, les startup, les services techniques, les universitaires… Au total, ce sont près de 300 participants venus de toutes les régions du pays qui ont pris part aux travaux. Ceux-ci ont permis d’analyser les progrès, les échecs ainsi que les pistes d’amélioration et proposer sur une base consensuelle les actions nécessaires en vue de la promotion de l’emploi.

Le Premier ministre a levé toute équivoque quant à la pertinence de sa tenue et des objectifs visés. «La jeunesse et les femmes constituent le présent et l’avenir de notre pays. Toute politique qui n’est pas centrée sur les jeunes et les femmes n’a pas d’avenir», a élucidé le chef du gouvernement. Il s’agit-là, a soutenu le locataire de la Primature, d’une approche visant à mettre les entrepreneurs maliens au centre de notre stratégie de développement. Tous les pays qui se sont développés, se sont développés à partir des capitaines d’industries, dans les affaires, dont les plus grandes réussites ont commencé petit-à-petit depuis la base, a-t-il expliqué.

PATRIOTISME ÉCONOMIQUE- La solution en la matière, précisera-t-il, consiste à encourager nos opérateurs économiques et nos artisans à être plus entreprenants en consommant ce qu’ils produisent. Dr Choguel Kokalla Maïga promettra que «le gouvernement prendra bientôt des initiatives allant dans ce sens». Ce déclic est, selon lui, nécessaire pour promouvoir le patriotisme économique. Le chef du gouvernement a expliqué comment en exigeant le port des tissus traditionnels en conseil des ministres ces tenues sont devenues aujourd’hui une fierté nationale dont profitent nos fabricants de tissus. Une manière, selon lui, de dire que le «Mali Kura est en train de se construire petit-à-petit».

Abondant dans le même sens, la représentante du président du Conseil national de laTransition a estimé que promouvoir les jeunes et les femmes résidant en milieu rural, c’est donner un nouveau souffle à l’économie nationale. Car, a argumenté Me Kadidia Sangaré, la mise en valeur de la terre à travers l’agriculture et la promotion des produits agricoles contribuera à un développement harmonieux et accéléré du pays tout entier.

Le porte-parole de la Fédération nationale des jeunes ruraux a salué l’importance des politiques publiques en matière d’insertion socioéconomique des femmes. Mamadou Sissoko a souligné que les jeunes notamment ruraux restent fortement exposés au chômage qui est à l’origine «de l’émigration, la délinquance…»

La présidente de l’Association des femmes rurales du Mali, une organisation créée en 2004, a également relevé des difficultés auxquelles les jeunes, «espoirs des mères», sont confrontés. Goundo Kamissoko a déploré l’accès difficile des femmes à la terre, aux semences et au financement. Elle a plaidé pour l’opérationnalisation du Fonds d’appui aux femmes, avant d’attirer l’attention sur la situation alimentaire préoccupante qui prévaut dans la région cette année.

Visiblement très ému de retrouver son Ségou natal, le directeur général de l’Agence française de développement (AFD), François Tirot, n’a pas pu retenir ses larmes en évoquant ce qui le lie à Ségou. Son père qui a récemment soufflé ces 90 bougies, a servi dix ans au Mali entre Tombouctou et Diafarabé où le patron de l’AFD dit avoir passé les quatre premières années de sa vie. Après cette parenthèse, il a salué l’importance que le gouvernement accorde à la jeunesse et à son insertion socioprofessionnelle.

L’administrateur principal de l’AFD s’est réjoui de constater que parmi les quatre grands domaines de formation retenus, chacun des centres de formations professionnelles de Markala et de Sikasso, financé par son Agence, la filière jeune entrepreneur ruraux et gestion de l’exploitation agricole a été retenue. Selon lui, l’entreprenariat des jeunes et des femmes constitue une alternative sûre pour améliorer l’employabilité des jeunes et des femmes et la création de richesses. Les centres de formation professionnelle de Sikasso et de Markala y contribuent efficacement, a noté François Tirot. Il a annoncé que la formulation du nouveau projet emploi des jeunes «Jigitan» est très avancée. D’un montant total de 10 millions d’euros (environ 650 millions de Fcfa), il couvrira les régions de Kayes, Koulikoro et le District de Bamako.

Envoyés spéciaux

Cheick M. TRAORé

Aliou Sissoko

LES 14 THÉRAPIES DE CHOC

Au terme de la rencontre de trois jours, les participants ont formulé des recommandations dont la mise en œuvre diligente contribuera à faire de l’entreprenariat des femmes et des jeunes ruraux un vecteur de développement harmonieux de notre de notre pays.

à cet effet, les participants demandent de soutenir la mise en œuvre des approches de gestions innovantes des exploitations familiales rurales et des entreprises agricoles. Ils exhortent à amener les collectivités à jouer leurs responsabilités dans la promotion de l’entreprenariat rural en y investissant au moins 15% du budget régional et en facilitant l’accès sécurisé au foncier.

Les séminaristes prônent aussi la définition et la mise en œuvre d’une stratégie nationale sur l’entreprenariat rural. Ils plaident également pour la création d’un guichet unique pour l’assistance et la promotion de l’entreprenariat à l’emploi et à la formation professionnelle. Ils proposent la création d’une banque d’investissement afin de faciliter l’accès au financement des entreprises agricoles et péri-agricole.

Préconisant le renforcement de l’entreprenariat des jeunes et des femmes dans la transformation des produits de la filière bétail/viande et des produits oléagineux, les participants préconisent la mise à disposition des producteurs et des structures d’encadrement des exigences d’assurance qualité et de veille commerciale. Tout en souhaitant la création d’emplois verts décents et durables en milieu rural, ils suggèrent le renforcement des capacités des jeunes et des femmes en milieu rural, en alphabétisation et dans le domaine de la digitalisation. Ils demandent également la couverture totale du pays en réseau de communication notamment Internet à travers la fibre optique.

Pour pouvoir profiter de l’opportunité offerte par la fibre optique, les participants au Forum de Ségou demandent de renforcer le réseau d’électrification rurale, d’investir dans la formation des jeunes en Data Science et l’intelligence artificielle. Préconisant le renforcement de la synergie entre les différents départements dans la promotion de l’entreprenariat, ils disent privilégier la promotion de la protection sociale agricole au profit des jeunes et des femmes vivant en milieu rural.

C.M.T

A.S

Dr Choguel Kokalla Maïga : «NOUS N’ALLONS JAMAIS ÊTRE INGRATS»

Le directeur général de l’Agence française de développement (AFD), évoquant en larmes sa relation particulière avec la Région de Ségou, a failli faire pleurer toute la salle. François Tirot intervenait à la clôture du Forum national sur l’entreprenariat des jeunes et des femmes en milieu rural.

Le Premier ministre a mis à profit cette occasion pour évoquer les relations historiques d’amitié qui lient les peuples malien et français. «Il a parlé de son père de 90 ans qui avait servi dans cette région. Lui-même, par un heureux hasard des circonstances dans sa carrière, s’est retrouvé ici au service de son pays», a analysé Dr Choguel Kokalla Maïga. Cela signifie, selon lui, que les peuples français et malien sont des peuples amis.

Autre exemple ? En France, les Maliens sont la deuxième communauté la plus importante après les Algériens. Ils font vivre des régions entières à la sueur de leur front. Ils se lèvent depuis 5 heures, travaillent tard dans la nuit, dorment dans des conditions très peu confortables pour aider les populations maliennes à construire des centres de santé, des écoles, des lieux de maraîchage… Leur impact dans l’économie malienne est plus important que ce que l’on appelle l’aide au développement, a rappelé Dr Choguel Kokalla Maïga. «Ces citoyens, on ne peut pas aller contre leurs intérêts, contre les pays où ils sont, où ils sont accueillis par les citoyens de ces pays qui les intègrent», a insisté le Premier ministre, ajoutant que trop de choses lient les deux peuples.

«Quels que soient les responsables en place, ils ne peuvent pas séparer les deux peuples», a-t-il déclaré, avant d’insister sur la reconnaissance éternelle du Mali au monde entier pour tous les efforts déployés et les sacrifices faits pour sa stabilité. «Nous n’allons jamais être ingrats. Tous les pays dont les enfants sont morts au Mali, nous leur sommes reconnaissants. Mais, notre souveraineté, notre dignité, notre honneur, on ne peut pas le marchander. On doit nous respecter», a-t-il dit.

Parlant de la lutte contre le terrorisme, le Premier ministre a assuré que «nous cherchons les moyens d’assurer la sécurité de nos citoyens». Car, a expliqué Dr Choguel Kokalla Maïga, un gouvernement qui ne peut pas assurer la sécurité de ses citoyens ne peut pas être légitime. En la matière, a-t-il précisé, le souci des autorités de la Transition est de trouver «les moyens de sécuriser nos citoyens, tout le reste viendra après». Pour lui, l’amélioration de la situation sécuritaire est essentielle pour tenir des élections justes, transparentes et équitables dans notre pays.

C. M. T

APPEL AUX JEUNES ET AUX FEMMES A PARTICIPER AUX ASSISES NATIONALES DE LA REFONDATION

«Je demande aux jeunes représentants du monde rural ici d’être présents aux Assises nationales de la refondation et se faire entendre. Je demande aux femmes du monde rural d’arracher leur place aux Assises. Ce n’est pas une place qu’on va donner. C’est leur droit», a exhorté le chef du gouvernement. Pour lui, ce droit légitime se fonde sur le poids démographique de ces couches-là. Il a rappelé que 50% de notre population a moins de 15 ans, 75% ont moins de 30 ans et 75% vivent en milieu rural. «Si on veut être de vrais démocrates, il faut que cette majorité silencieuse se reconnaisse dans la façon de gérer le pays», a-t-il déclaré.

C.M.T

LE CHEF DU GOUVERNEMENT DOPE LE MORAL DES TROUPES

En marge de la clôture du Forum, le Premier ministre Dr Choguel Kokalla Maïga a rendu visite aux militaires du Camp Amadou Cheickou Tall de Ségou, avant de visiter le Centre des opérations de la 2è Région militaire. «C’est un devoir de rendre visite à nos soldats pour voir leurs conditions de travail lorsque nous nous rendons dans une localité… La sécurité est la priorité des priorités dans tout ce que fait le gouvernement», a déclaré le premier responsable de l’administration malienne.

Interrogé au terme de cette visite, Dr Choguel Kokalla Maïga a relevé que la situation sécuritaire de la région est préoccupante, mais «les autorités sont en train de chercher les solutions». à propos des bâtiments en construction sur l’initiative des autorités militaires de la 2è Région militaire, il dit avoir «beaucoup apprécié» cette prise d’initiative «plutôt que d’attendre que les solutions viennent de Bamako».

Le Premier ministre a également rencontré les épouses de militaires qui ont exposé une série de problèmes. «Je leur ai dit de répertorier toutes leurs préoccupations, leur centre de formation, les questions d’eau, les formateurs pour les mettre à niveau. Je leur ai dit de m’adresser une correspondance à travers le gouverneur. On va trouver les solutions à ces questions», a fait savoir le visiteur de marque, qui a «félicité, encouragé et béni les forces de sécurité» pour qu’elles puissent réussir leur mission de restauration de la dignité du peuple malien.

Interrogé, le commandant de la 2è Région militaire, le colonel Didier Dembélé, s’est dit «très heureux» de la visite du Premier ministre qui est venu voir de visu les installations, les épouses des militaires et les conditions des hommes. «Cette visite permettra, a confirmé l’officier supérieur, de rehausser le moral des hommes». La situation au secteur 5 est préoccupante, mais elle n’est pas au-delà de nos forces, a-t-il assuré.

C.M.T
A.S

Source : L’ESSOR

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