En marge de la journée d’information et d’appropriation du Service national des jeunes (SNJ), tenue le lundi dernier, à Kayes, le Directeur général du SNJ, le Colonel Kéba SANGARE, dans une interview nous confirme que le 1er contingent de la nouvelle formule SNJ sera recruté l’année prochaine avec un effectif pas moins de 400 personnes.
Il a saisi l’opportunité pour informer sur les critères d’admission au service et son mandat.
Info-Matin : pourquoi relancer le Service national des jeunes (SNJ) ?
Colonel Kéba SANGARE: Le Service national des jeunes a été relancé par la volonté des plus hautes autorités politiques du pays pour permettre de parfaire la formation physique, morale et intellectuelle des jeunes en vue de leur participation active au développement social, culturel, ainsi que leur participation pour les besoins de la défense du Mali. Aujourd’hui, nous avons fortement besoin de ce cadre pour donner un autre cap à notre jeunesse en vue d’avoir des jeunes patriotes et enseignés sur les valeurs de la République.
Info-Matin : Quels sont les critères d’admission au SNJ ?
Colonel Kéba SANGARE : Il faut tout d’abord être de nationalité malienne, être âgé de 18 à 35 ans, avoir une bonne moralité et surtout être en mesure de participer aux activités du service national des jeunes. Il faut savoir que la durée de formation du service national des jeunes est de 18 mois repartis en 6 mois de formation militaire et civique, 10 mois de formation professionnelle et de 2 mois de formation de mise à niveau. Le Service national de jeunes couvre tous les jeunes du Mali, de 18 et à 35 ans, sans distinction de sexe et de race. Aussi, ce que les gens n’arrivent pas à comprendre c’est que le service est obligatoire pour tout jeune malien.
Comment allez-vous faire pour faire la part entre jeunes déjà recrutés et les autres catégories de jeunes ?
A l’admission, il y a deux catégories jeunes.
Il y a d’abord le volontariat. Il concerne les jeunes qui sont dans la fonction publique. Ceux-ci, pour être admis au service national des jeunes, doivent faire une demande écrite exprimant leur intention de prendre part aux différentes formations.
Pour les jeunes handicapés ne pouvant pas suivre la formation militaire, ils seront enrôlés pour la formation civile.
Contrairement à l’ancienne formule du service national des jeunes, cette fois-ci il s’occupe aussi bien des fonctionnaires de l’État, des collectivités territoriales, des jeunes diplômés sans emploi et les jeunes ruraux. C’est un service qui couvre toutes les catégories de jeunes en République du Mali.
A quand le démarrage effectif pour le regroupement et le début des formations ?
Déjà nous sommes en train de faire des campagnes d’information et d’appropriation du service dans les grandes villes du pays. Nous souhaitons, sur instruction du ministre de la Jeunesse et de la construction citoyenne, démarrer le service national des jeunes à partir de 2018. Mais quand exactement, cela viendra dans les jours à venir et il appartient aux politiques d’en décider.
Bien avant, nous allons faire l’appel des jeunes pour le service. Mais ce que je peux vous assurer, c’est qu’en 2018 nous allons réellement commencer avec le 1er contingent.
Sur combien de jeunes misez-vous pour le démarrage du SNJ ?
Pour le moment, nous n’avons pas fixé de quota pour la formation parce que nous devons travailler en synergie avec les forces des armées et de sécurité. C’est à travers elles que nous allons prendre certaines décisions. La preuve, c’est que vous constatez avec moi que l’armée est en train de recruter beaucoup de jeunes et qui sont formés dans les centres d’instruction dont le service national des jeunes aura besoin certainement. Donc, nous aurons besoins certains de ces centres d’instruction de l’armée pour la formation et nous allons décider, en fonction de la capacité des infrastructures, les formations. Dès que nous avons une idée de la capacité des infrastructures disponibles, c’est en ce moment que nous pourrons nous donner des objectifs sur l’effectif à recruter, mais d’ores et déjà nous n’allons pas descendre en dessous de 400 personnes pour 2018.
Est-ce qu’aujourd’hui ce n’est pas dangereux de former des jeunes au maniement des armes et de les laisser dans la rue après la formation ?
Je trouve que cela n’est pas une inquiétude dans la mesure où des militaires formés, pour des raisons personnelles ou autres, ont quitté l’armée. Il y a beaucoup de gens qui s’inquiètent sur ce point. A mon avis, il n’y a pas lieu de s’inquiéter pour cela. Ce qui est important et intéressant, avec le service national des jeunes, ils sont mobilisables pour défendre le pays, surtout que sa devise est d’apprendre, servir et défendre.
Maintenant pour ceux qui vont se trouver dans d’autres schémas, dans d’autres dynamiques qui ne sont pas les missions et les objectifs du service ainsi que les valeurs de l’État, ils seront soumis aux lois de l’État en vue de mettre fin à leur projet.
Propos recueillis par Sikou BAH
Source: info-matin