Quatre mois après le sacre de l’Algérie en Coupe d’Afrique des nations, les sélections du continent sont tournées vers la prochaine édition, qui se déroulera au Cameroun.
Les choses sérieuses pour la prochaine Coupe d’Afrique des nations de football (CAN), prévue en 2021 au Cameroun, ont commencé avec le début, mercredi 13 novembre, des qualifications, qui s’étireront jusqu’en novembre 2020. Si certaines sélections (Algérie, Sénégal, Madagascar, Nigeria) ont commencé par un sans-faute, d’autres, parmi les plus huppées, ont connu des débuts beaucoup plus poussifs. Et les inévitables surprises, incarnées notamment par les Comores et l’Ethiopie, sont au rendez-vous.
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L’Algérie confirme son statut
Les titres sont parfois difficiles à digérer. Pas pour l’Algérie. Champions d’Afrique en juillet lors de la CAN 2019 en Egypte, les Fennecs n’ont rien perdu de leur puissance depuis la conquête du deuxième sacre continental de leur histoire. Ils l’ont une nouvelle fois montrélors de leurs matchs contre la Zambie et le Botswana, dans un groupe qui comprend également le Zimbabwe. Cela a commencé par un retentissant succès contre les Zambiens à Blida (5-0), avec notamment un doublé de Baghdad Bounedjah, l’inusable buteur des Fennecs. Puis, grâce à une seconde victoire au Botswana (1-0), l’Algérie a encore un peu plus dégagé son horizon vers la phase finale de la CAN 2021. Djamel Belmadi, son sélectionneur, s’appuie sur le groupe qui avait remporté la victoire au Caire, même s’il commence à l’ouvrir à d’autres joueurs.
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Le Sénégal est toujours là
Le Sénégal, seule grande nation du football africain dont le palmarès reste désespérément vierge, a fait de la CAN 2021 son objectif prioritaire. Les Lions de la Teranga, vice-champions d’Afrique 2019, ont parfaitement réussi leur entrée en matière dans leur groupe qualificatif en remportant leurs deux premiers matchs. Emmenés par leurs stars Kalidou Koulibaly et Sadio Mané, ils ont dominé le Congo (2-0) à Thiès, puis l’Eswatini à Manzini (4-1) lors d’une rencontre interrompue par des pluies diluviennes et où Mané a fait l’objet d’un traitement particulièrement brutal de la part des défenseurs adverses. Comme Belmadi en Algérie, Aliou Cissé fait confiance à l’ossature qui a failli offrir au Sénégal son premier titre. Même side nouveaux visages apparaissent, comme ceux de Racine Coly, Mamadou Loum N’Diaye ou Habib Diallo, afin, déjà, de préparer l’avenir.
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La sensation comorienne
Affiliées à la FIFA depuis 2005, les Comores, qui avaient récemment accroché le Cameroun (1-1) et le Maroc (2-2), ne cessent de progresser depuis quatre ans. Et leurs deux premiers matchs qualificatifs pour la CAN 2021 en apportent une preuve supplémentaire. Classés à la 142e place du classement FIFA, les insulaires, entraînés par le Franco-Comorien Amir Abdou, ont réalisé deux grosses performances : d’abord en s’imposant face au Togo (1-0), puis en tenant en échec l’Egypte – certes privée de Mohamed Salah – à Moroni (0-0). Les Cœlacanthes, qui n’ont jamais participé à une phase finale de CAN, peuvent désormais y songer sérieusement. Avec un mélange de joueurs évoluant dans des championnats de seconde zone (Roumanie, Serbie, Suède), en Ligue 2 française et même dans des divisions semi-professionnelles, cette sélection semble marcher dans les pas de son voisin malgache, qui a réussi à sortir de l’anonymat lors de la CAN 2019, malgré des moyens limités.
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Le rebond du Gabon
En mars, le Gabon était au bord de la déprime après avoir été privé de la phase finale de la CAN 2019 par le Burundi. Daniel Cousin, le sélectionneur, avait été limogé et certains joueurs, dont le capitaine Pierre-Emerick Aubameyang, s’interrogeaient sur leur carrière internationale, sur fond de conflit avec la fédération. La nomination de Patrice Neveu, l’été dernier, a totalement relancé une équipe moribonde. Le technicien français a rencontré individuellement ses joueurs, élaboré des règles de vie collective stricte et un plan de jeu bien défini. Et après seulement deux journées, les Panthères sont bien parties pour se qualifier, grâce à un match nul obtenu en République démocratique du Congo (0-0) et un succès face à l’Angola (2-1), deux résultats venus confirmer ceux du mois d’octobre en matchs amicaux et notamment une spectaculaire victoire au Maroc (3-2). A Libreville, l’optimisme est revenu et Aubameyang ne se pose plus de questions sur sa relation avec la sélection.
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La Côte d’Ivoire en plein doute
Cela faisait cinquante et un ans que l’Ethiopie n’avait pas battu la Côte d’Ivoire. Mardi à Bahir Dar, les Eléphants ont chuté à la surprise générale (1-2) face à un adversaire relativement modeste (137e au classement FIFA), alors que Madagascar, dans l’autre match du groupe, rossait le Niger à Niamey (6-2). Bien sûr, les quart-de-finalistes de la dernière CAN ont protesté contre l’accueil des Ethiopiens, à qui ils ont reproché un comportement tatillon et une escale de plus de quatre heures à Addis-Abeba la veille de la rencontre. Mais la défaite des Ivoiriens, déjà à la peine face au Niger lors de la première journée (1-0), vient rappeler que depuis la CAN 2015 remportée en Guinée équatoriale, leurs performances ne sont pas vraiment à la hauteur de leur potentiel, incarné par Serge Aurier, Max-Alain Gradel, Wilfried Zaha, Nicolas Pépé ou Maxwel Cornet.
Source: lemonde