On la consomme presque tous les jours et elle est incontournable dans nos différents plats. Fruit et légume aux multiples vertus, la tomate est indispensable à la cuisine malienne. Longtemps considéré comme une activité de second plan, sa filière dans notre pays se trouve aujourd’hui face à plusieurs enjeux.
L’existence de zones potentielles pour la production un peu partout sur le territoire national, où la tomate est ou peut être cultivée, constitue un atout pour les différentes coopératives. Et l’État met des moyens pour obtenir le maximum de rentabilité. « Avec les recherches, nous avons mis au point beaucoup de variétés adaptées aux différentes zones de production pour accroitre les rendements », affirme Oumar Fofana, chef de la division promotion et valorisation des cultures et des produits végétaux à la Direction nationale de l’agriculture. Ce qui, selon lui, permet une production étalée sur toute l’année.
Une filière mal organisée
Il est fréquent de voir les productions de différentes coopératives de maraichers arriver sur les marchés au même moment. Chose qui, naturellement, fait chuter les prix et les revenus. « La filière est mal organisée. Si les producteurs maitrisent l’eau, ce n’est pas le cas avec l’échelonnement des ventes sur les marchés », déplore Oumar Fofana. Même si, de son côté, Moloboly Konaté, membre d’une coopérative à Baguineda, dénonce un non accompagnement criard de l’État aux producteurs, cet « ancien » de la filière semble corroborer les propos de l’agent de la DNA. « Je possède mon champ et je travaille pour moi-même. C’est ainsi pour tous les autres producteurs », reconnaît celui qui indique produire 100 corbeilles de tomates à l’hectare.
Le défi de la transformation
La tomate étant un produit très périssable, il est essentiel de pouvoir assurer sa transformation pour limiter les « gâchis ». « Malgré la relative faible productivité au Mali, il y a une forte proportion qui est détruite, généralement par manque de professionnalisme », constate Abdoulaye Bamba, Directeur des services techniques de l’Union nationale des coopératives de planteurs et maraichers (UNCPM). Pour faire face aux défis, l’Union, assure notre interlocuteur, « a commencé à mettre en place un projet d’unités de transformation ».
En attendant, les revendeuses continuent de subir le « phénomène ». « C’est vraiment grave pour nous, car nos tomates pourrissent très vite. Non seulement nous subissons des pertes, mais nous n’engrangeons pas non plus de bénéfices », se lamente Bintou, interrogée au Marché de Lafiabougou.
Journal du mali