Après la contonculture, les autorités maliennes veulent mettre l’accès sur la maïsculture. Si l’initiative est appréciée par les facebookeurs, beaucoup craignent le jeu malveillant des opérateurs économiques qui profitent de tout pour s’enrichir. Par conséquent, ils réclament une amélioration des conditions de travail de nos braves paysans. C’est du moins l’essence de votre facebookan du jour !
OUMOU : Nous sollicitons cette occasion de la 15e édition de la Journée du Paysan qui été organisée par le gouvernement du Mali à travers le ministère de l’Agriculture et l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture du Mali (APCAM) pour réclamer une amélioration des conditions de vie de nos paysans.
N’GOLO DIARRA : C’est une bonne initiative de soutenir la campagne agricole 2019 au Mali. Parce que toutes les initiatives prises seront élaborées selon les engagements pris par le gouvernement et l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture du Mali (APCAM) afin d’améliorer les conditions de vie de nos paysans.
Ton Dion : Se rappeler que l’accent doit être mis sur la culture du maïs est une très bonne chose. Mieux vaut tard que jamais, mais la question centrale est la suivante : quels sont le dispositif et les moyens mis en place en faveur de la culture du maïs pour réussir cette vulgarisation ; est-ce un slogan creux, comme c’est le cas généralement dans notre pays où une politique et des stratégies clairement définies sont mises en place pour soutenir désormais la maïsiculture au Mali.
Pour ma part, j’espère que cette fois-ci, le Vieux (IBK) ne se fait pas encore rouler dans la farine par Bakari Togala et autres cadres véreux, qui vont lui parler des seuls arrières effets du coton sur la culture de maïs pour encore avoir plus de subventions en faveur du coton : pour intensifier le vol organisé autour de leur GIE (GIE présidé par Bakary) qui s’occupe du marché des intrants. Au Mali, le rendement moyen du coton est stagné à 1 tonne / ha depuis des années (en dépit de tous efforts consentis par les Maliens qui ne savent même pas combien ils investissent dans la filière cotonnière). Avec le coût de production, le bénéfice net d’un ha de coton dépasse difficilement 150 000 CFA /ha. En ce qui concerne le maïs, le rendement oscille entre 4 voire 7 tonnes dans nos conditions. Par conséquent, faire 2 ha de maïs équivaudrait à faire 10 hectares de coton pour les mêmes revenus presque.
En résumé, j’invite le Président de l’interprofession à jouer pleinement le leadership nécessaire pour amener l’État à renforcer son appui à cette filière hautement porteuse. Vous ne devez pas miser seulement sur l’industrie chimique, comme le GIE de Togola et la CMDT vont vous proposer, pour booster cette culture, mais mettre en accent particulier sur la promotion de l’agro-écologie dans la culture du maïs ; les infrastructures de stockage pour les producteurs ; l’accès à des zones aménagées pour faire le maïs sur toute l’année ; et faciliter l’accès aux producteurs des crédits adaptés à court, moyen et long termes.
J’espère que le secteur privé aussi va suivre la dynamique en investissant davantage dans la filière maïs. Le secteur privé devra mettre en place des modèles d’affaires inclusifs et durables dans des chaines de valeur du maïs, notamment dans la transformation agro-alimentaire.
J’espère encore qu’ils (ceux qui ont choisi le thème de la journée paysanne de Bougouni) n’ont pas choisi le thème pour choisir un thème !
Moussa Dembélé : il est grand temps qu’on sorte un peu du folklore et qu’on fasse face aux vrais problèmes, il faut que le Malien fasse face au travail. Ce qui manque ici au Mali, c’est la volonté de travailler sinon, rien. Comment on peut dire au Mali qu’il y a crise alimentaire avec toutes ces terres à notre disposition, retournons vers la politique du père de l’indépendance, le Fasso.