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Et si le MNLA était derrière la mort de Mahamadou Djery Maïga ?

En réclamant l’autopsie, par une équipe d’experts indépendants, du corps de Mahamadou Djéry Maïg pour déterminer les circonstances exactes de sa mort, le MNLA ne cherche-t-il pas à détourner les regards sur la disparition de celui qui est perçu au sein de ce mouvement séparatiste touareg comme un « compagnon encombrant » ?

En exigeant l’autopsie de Mahamadou Djéry Maïga, le MNLA – dont il était le vice-président – cherche, avant tout, à détourner les soupçons. Autant le MNLA peut soupçonner l’Etat malien d’être derrière la mort de Mahamadou Djéry Maïga, autant l’Etat malien a des raisons – et non des moindres – d’accuser le mouvement séparatiste touareg d’en vouloir à celui qu’il considère, depuis peu, comme un « empêcher de tourner le processus de paix en rond ».

Considéré comme la seule « caution noire, voire sonrhaï » de la rébellion touareg, Mahamadou Djéry Maïga ne serait plus en odeur de sainteté avec ses compagnons. Il serait même devenu, de sources concordantes, un « homme à abattre » au sein du MNLA.

Après avoir servi de « faire valoir », six ans durant, à la rébellion touareg, Mahamadou Djéry Maïga ne semble plus servir à grand chose au mouvement au sein duquel, il serait mal vu. Seul noir au sein du MNLA, il donnerait à penser que ce mouvement séparatiste défend les causes de toutes les communautés du Nord du Mali. Communautés, dont les sonrhaï, les peulh, les bambara… constituent l’écrasante majorité.

Les touareg, toutes communautés confondues, ne représentent que 11% des populations du Nord du Mali. Et 0,98 % des populations du Mali, estimées à, environ, 17 millions d’âmes. En se débarrassant de Mahamadou Djéry Maïga, le MNLA ferait d’une pierre, deux coups : faire taire, pour de bon, un allié pressé d’aller vite à la paix et faire du MNLA un mouvement touareg, sans accointance avec les autres communautés du Nord.

A quelques semaines du démarrage du processus de DDR, Mahamadou Djéry Maïga ne serait d’aucune importance au MNLA. Lequel, selon différentes sources, n’entend pas associer les communautés noires à ce processus.

Officiellement, le vice-président du MNLA est mort de maladie à l’hôpital Le Luxembourg. Les médecins, qui s’occupaient de lui, n’ont fait mention d’aucun empoisonnement. Alors, pourquoi donc le MNLA s’empresse-t-il de crier haro sur le baudet, s’il ne se reprochait pas quelque chose ?

Les Maliens et la communauté internationale sont habitués à la stratégie du MNLA, qui consiste à commettre le crime, avant d’accuser l’Etat malien.

Soupçonné d’accointance avec les terroristes par Barkhane, le MNLA est marginalisé par la communauté internationale ; mais aussi, par l’Etat malien.

Preuve à l’appui, les forces internationales ont, à maintes reprises, démontré qu’il est l’auteur de la plupart des crimes au Nord. Avant d’accuser, soit les djihadistes ; soit l’armée malienne.

En soupçonnant l’Etat malien d’avoir empoisonné Mahamadou Djéry Maïga, le MNLA croit, ainsi, détenir l’occasion de revenir au devant de la scène. Erreur.

Alors question : à qui profite la mort de Mahamadou Djéry Maïga ? Au MNLA, qui le considère, depuis peu, comme un compagnon encombrant ? Ou à l’Etat malien, impatient de voir le processus de paix aller jusqu’à son terme avec tous les acteurs au complet, y compris Mahamadou Djéry Maïga ?

On peut tromper les populations du Nord et la France pendant une partie du temps ; mais pas tout le peuple malien et la communauté internationale pendant tout le temps.

Oumar Babi 

Canard Déchainé

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