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Energie du Mali SA : Echec du couple Malick- Dramane

« Je ne suis pas là pour un mandat, mais pour un résultat », c’était la déclaration forte du nouveau Directeur général de l’Energie du Mali (EDM), Dramane Coulibaly, à sa première participation à une assemblée extraordinaire de l’Intersyndicale (syndicat national de la construction civile, des mines et de l’énergie –SYNACOME- et syndicat unique des travailleurs de l’eau et de l’électricité -SUTEELEC), le mardi 15 novembre 2016, dans la cour de leur direction, sise au quartier du fleuve. A ceux qui ont critiqué les « changements intempestifs » de Directeur général, il soutenait qu’ils étaient liés à l’atteinte des objectifs. « Si les objectifs ne sont pas atteints, il y aura toujours des relèvements ». Aujourd’hui l’état des lieux est sans doute éloquent sur l’atteinte des objectifs : les Maliens sont plus que jamais dans le noir.

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« Si les objectifs ne sont pas atteints, il y aura toujours des relèvements ». Le tout nouveau DG àl’époque, Dramane Coulibaly répondait aux critiques qui fusaient, suite aux changements répétés à la direction de l’EDM, qui avaient été jugés comme intempestifs et source de déstabilisation de la société, qui venait de connaitre en l’espace de quatre ans, de 2012-2016, quatre directeurs généraux. « Les changements de directeurs généraux pour des raisons politiques, ne donnent absolument aucune chance à la société de faire des résultats probants, puisqu’ à chaque réaménagement ministériel, chaque ministre vient avec son Directeur », avait soutenu un responsable syndicale, qui a accusé l’Etat, de contribuer à la déstabilisation de la société EDM-SA.

Ces critiques qui ont accueilli son arrivée à la Direction générale de l’EDM, Dramane Coulibaly les assimila à des discussions stériles, avant d’établir un lien entre le changement permanent à la tête de l’EDM SA et l’atteinte des objectifs. « Si les objectifs ne sont pas atteints, il y aura toujours des relèvements », a-t-il reconnu comme allant de soi.

Plus d’une demi-année après, si on le suivait dans sa logique, on se demanderait bien ce qu’attend encore le Directeur général de l’EDM SA, Dramane Coulibaly, pour démissionner de son poste. Car de résultat et d’objectifs, il n’en a point engrangé, si la situation de l’EDM ne s’est pas drastiquement empirée dans une dangereuse marche à reculons sans précédent. A-t-il besoin d’attendre que le ministre de l’Energie et de l’Eau soit relevé, pour que le nouveau vienne avec son Directeur Général ?

L’état des lieux est sans ambages le noir que l’on broie en longueur de nuit, et les coupures intempestives d’électricité, qui entravent au quotidien, les activités des Maliens. Aujourd’hui, les populations vivent plusieurs coupures d’électricité par jour et par nuit, avec des effets négatifs sur la productivité et les outils de travail des utilisateurs du courant, notamment, les PMI, les PME dans le domaine des boissons, l’alimentation, la santé, l’éducation, le transport, la télécommunication, et qui contribuent largement à la réalisation de la croissance et au développement à la base. Les stratégies du ministre de l’Energie et de l’Eau Malick Alhousseini et du Directeur général Dramane Coulibaly n’ont pas permis d’éviter aux Maliens le calvaire des coupures d’électricité et des délestages, qui sont devenus au contraire le quotidien des Maliens. Le ministre Malick Alhousseini et son équipe de Direction générale de l’EDM SA n’ont pas été à la hauteur des attentes des Maliens.

Pays sahélien, la période de mars à juin correspond à celle de la canicule et de la pointe en demande de l’électricité au Mali. Pendant cette période, la température ambiante affiche plus de 40°C, et à chaque hausse de la température correspond une demande croissante d’électricité. Cela se traduit forcement par des exigences et des attentes aiguës des populations. De 2016 à 2017, le Mali a connu un changement, non seulement à la tête du département de l’Energie et de l’Eau, mais aussi à la Direction générale de la société Energie du Mali (EDM SA).

Pour quel bilan aujourd’hui ?

«Dans un mois c’est la période de la chaleur ; cette année on s’est fixé comme objectif d’investir dans les moyens propres ; il s’agit non seulement de réhabiliter les moyens propres de production d’EDM SA, mais aussi de les renforcer», avait déclaré le ministre de l’Energie et de l’Eau, quelques jours après sa prise de fonction. A cette déclaration, on reconnaissait un ministre parfaitement conscient des problèmes et des enjeux de la question énergétique pour un pays sahélien comme le nôtre. Il sautait dans sa voiture de fonction en partance à l’assaut des installations de Bamako, le mercredi 25 janvier.

Le but était de prendre des mesures idoines pour éviter des coupures d’électricité pendant la période de pointe. Il était accompagné des membres de son cabinet, de Dramane Coulibaly, Directeur Général d’EDM SA et principal concerné par les questions de production et de distribution de l’électricité, et de leurs collaborateurs. Pour le ministre, il s’agit, à travers cette mission de supervision, de s’assurer que toutes les dispositions sont prises du côté de la société EDM SA, pour la continuité du service public de l’électricité.

Cette visite dans les infrastructures installées pour la production et la distribution de l’électricité, vise à se donner une marge en anticipant pour apporter la réponse à des préoccupations essentielles, l’énergie étant la base de tout développement, car de la disponibilité de l’énergie dépend la satisfaction de tous les besoins humains fondamentaux – l’eau, l’alimentation, la santé, l’éducation, le transport, la télécommunication –

Lors de la pointe de 2016, l’EDM se débattait dans un déficit structurel. La production des structures existantes ne suffit pas pour faire face à la demande exponentielle de l’électricité par la population en période de pointe. Il s’agissait tout simplement d’un déficit de production qui était à la base des délestages. Mais le délestage concernait le moins possible le milieu social ; la priorité était donnée aux hôpitaux, à l’armée et à la présidence, pour des raisons de sécurité. C’est généralement la zone industrielle qui est d’abord concernée par les délestages. Mais aujourd’hui, c’est tout le monde qui est frappé par l’obscurité. Ceux-ci sont programmés et négociés avec les gros industriels. Ainsi face à une demande de plus de 300 MW sur le réseau interconnecté, la société, structurellement déficitaire, ne produisait pas assez pour satisfaire les besoins.

En temps normal, l’EDM parvient à couvrir convenablement la demande, donc tout dépend de la demande, des capacités des installations de l’EDM et du trafic qui s’encombre en période de pointe, comme c’est le cas de la circulation sur les routes de Bamako, expliquait le Directeur général adjoint (DGA), Boubacar Kéita (Le Républicain du 29 mars 2016).

Il y avait également des soucis au niveau des machines de Balingué (6 machines de 11 MW) à cause de surchauffe. « Aux heures de pointe, entre 19h et 24 heures, la période de tous les dangers pour nous, l’EDM produit 280 Méga Watts (MW). Alors que la demande atteint 300 à 310 MW. Nous avons un déficit de 30 MW », expliquait-il.

Selon les responsables de la société, les capacités de productions de l’EDM doivent augmenter de 10% d’année en année en fonction de la croissance des besoins, pour satisfaire ceux-ci. Pour mettre fin à tous ces désagréments, il n’y a qu’une solution : investir. Construire de nouvelles infrastructures de production d’électricité, avec une réserve de 100 MW pour pallier à toute éventualité. Mais la réalité est encore loin de ce vœux des responsables de l’EDM, qui ne se voilent pas la face. Mais c’était en 2016, avant l’arrivée de l’actuel Directeur général Dramane Coulibaly. Aujourd’hui, c’est un déni des réalités qui s’est installé au quartier du fleuve.

Le mercredi 22 mars 2017, le Directeur Général de l’Energie du Mali, Dramane Coulibaly anime un point de presse dans la salle de conférence de la direction. Il indique que la capacité installée de la société est d’environ 226 MW sur le réseau interconnecté et au niveau des centres isolés, la société a 74 MW pour une capacité totale installée de 300 MW. Il fait savoir qu’il y a une capacité installée, mais tous les équipements ne sont pas en état de marche. Et des actions ont été enclenchées depuis le 8 novembre 2016, dans l’optique de les remettre en marche, selon ses dires.

Il souligne que la société loue actuellement 80 MW en vue de faire face à l’ensemble des problèmes qui se posent au niveau de la production. En outre, dans le cadre de l’interconnexion avec d’autres pays, l’énergie du Mali a signé des contrats d’échange d’énergies avec la Côte d’Ivoire, mais il y a aussi le grand projet sous régional qui s’appelle l’OMVS.

Se prononçant sur la fourniture d’électricité en 2017, le Directeur général avait rassuré en soutenant que la société n’avait pas de déficit de production, disposant d’une production permettant de passer la pointe, notamment avec la réparation des groupes et les échanges avec les voisins. Il expliquait certains incidents par des problèmes d’interconnectée en Afrique de l’Ouest, qui créent des problèmes au lieu d’en résoudre, contre toute logique. N’est ce pas une situation qui reflète bien l’adage du chat qui se dit mordu à la gueule par la souris ?

La dernière explication pour faire avaler la couleuvre aux Maliens, qui sont fatigués des communiqués et des demandes d’excuses, est sur l’incident du 27 juin, où les Maliens ont broyé encore le noir, comme à leur habitude, fatigués de réagir, sans en voir l’impact sur la gouvernance de Bamako. «On a eu un incident majeur sur les installations du poste de Sirakoro. On a eu un incendie dans deux cellules, c’est-a-dire la cellule arrivée du transformateur qui permet d’alimenter le réseau de distribution… », selon l’explication du Directeur du transport et des achats d’énergies de la société EDM-SA, Daouda Tiécoura Sanogo.

Ces dégâts auraient coûté plus de 100 millions de FCFA à EDM SA. Les Maliens réalisent que ni les changements de Directeur général, ni les agissements du ministre de l’Energie et de l’Eau, Malick Alhousseini ne riment en réalité qu’à une opération de saupoudrage, du tape-à-l’œil pour demeurer dans l’immobilisme et y maintenir les Maliens.

Daou

Par Le Républicain

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