C’est un secret de polichinelle qu’au Sénégal, rien ne marche comme avant. Macky Sall est à couteaux tirés avec l’opposant Ousmane Sanko. Des procédures judiciaires d’intimidation ont le vent en poupe pour casser les ailes du candidat présidentiable. En réponse donc, l’opposition se réorganise. Une manifestation prévue même pour hier a été reportée.
Macky ayant loué le palais pendant deux mandats, un de 7 ans et un de 5 serait dans la posture de s’y éterniser mettant ainsi à rudes épreuves la démocratie d’un des pays les plus sereins en Afrique occidentale. De son saoul, il met le compteur de ses mandats à zéro. Sinon il est facile comme de l’eau à boire de lever le flou qu’il entretient sur son éventuelle candidature à sa propre succession.
Où se cache la Cedeao ? Cette organisation agit-elle au nom des peuples ou des dirigeants ? Les récents coups d’Etat au Mali, au Burkina et en Guinée Conakry ont permis de mettre en marche la machine de cette organisation décriée pour avoir montré ses limites. Lorsqu’il y a coup d’Etat, les présidents de la Cedeao s’agitent comme ils peuvent. Mais concernant le coup d’Etat constitutionnel par un de leurs pairs, ils demeurent silencieux comme une tombe.
En fait d’alternance pacifique au pouvoir, si Machy Sall s’inspirait de Mahamadou Issouffou du Niger, de Mahamadou Buhari du Nigéria et même d’Alpha Oumar Konaré du Mali, il éviterait de mettre le Sénégal à feu et à sang. S’il ne veut pas sortir par la grande porte, le soupirail ne l’honore pas. Pour tenir un troisième mandat en échec, l’opposition ne chôme pas.
Le cas Macky est une opportunité pour les présidents de la Cedeao pour se ressaisir et gagner en crédibilité. Le respect des lois étant le principe fondamental de la démocratie, les populations, au même titre que les dirigeants, doivent obéir aux lois. En démocratie, il est clair que nul n’est au-dessus de la loi.
Bazoumana KANE
Source : L’Alerte