La détention prolongée des onze leaders politiques et de plusieurs autres figures d’opinion au Mali réveille un débat fondamental : celui de la place des libertés individuelles et politiques dans un État de droit. En effet, depuis leur arrestation en juin 2024, ces acteurs politiques, accusés de tentative d’atteinte à la sûreté de l’État et d’opposition à l’autorité légitime, attendent toujours un dénouement de leur situation judiciaire. À ce jour, malgré des initiatives de médiation et d’appels répétés à leur libération, leur sort reste incertain.
Bamada.net-Les partis signataires de la Déclaration du 31 mars 2024 dénoncent une lenteur dans la gestion de ce dossier, y voyant une entrave aux droits démocratiques acquis de haute lutte. Ces droits, conquis notamment lors des événements de mars 1991, ont permis de faire progresser le Mali vers une société où chaque citoyen est libre de ses opinions et de ses engagements politiques. Pourtant, aujourd’hui, ces mêmes droits semblent fragilisés.
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Si la justice doit suivre son cours, il est tout aussi essentiel de garantir que ce cours ne s’étire pas en longueur de manière injustifiée. La privation prolongée de liberté pour ces acteurs politiques constitue non seulement une souffrance personnelle pour eux et leurs familles, mais aussi une source de tensions pour la société dans son ensemble. Dans ce contexte, la réconciliation nationale, si nécessaire au redressement du Mali, ne saurait se faire sans une réelle volonté d’apaisement de l’espace politique.
Les signataires de la Déclaration du 31 mars appellent donc les autorités de la Transition à faire preuve d’ouverture et à libérer non seulement les onze leaders politiques, mais aussi d’autres militants d’opinion comme Ras Bath, Mme Sidibé Rose Vie chère, Etienne Fakaba Sissoko, Clément Dembélé, et Ben Le Cerveau. La libération de ces détenus, retenus pour leurs opinions, représenterait un pas important vers la décrispation politique et l’apaisement social, indispensables à la stabilité du pays.
En outre, cette situation met en lumière l’importance du dialogue politique inclusif. Pour espérer des élections transparentes et un retour à l’ordre constitutionnel, le Mali a besoin de bâtir un cadre politique où chaque acteur se sent représenté et entendu. La liberté d’expression, les libertés politiques et la dignité des individus ne doivent plus être des valeurs négociables dans notre nation.
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Que cet appel à la raison et à la justice trouve une écoute attentive auprès de nos dirigeants. Il est temps de libérer la parole, de libérer les hommes, et de donner au Mali les fondations solides d’une démocratie véritablement respectée. Que Dieu bénisse notre chère patrie et la guide vers la paix et la réconciliation.
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Moise Touré
Source: Bamada.net