25 septembre 2021 et le 13 juin 2022 : en l’espace de quelques neuf mois, le Mali a porté à l’ONU le message de l’humanité entière, qui continuera de résonner dans les oreilles des impérialistes comme sur un gong. Peu importe que ceux-ci l’entendent avec sincérité, rien ne sera encore plus comme avant. En faisant tour à tour prévaloir la vérité sur les injustes et en défendant avec force la souveraineté non négociable du Mali, Dr. Choguel Kokalla Maïga, chef du gouvernement, et Son Excellence Abdoulaye Diop, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, ont tant secoue le cocotier onusien que même les sourds, au delà des mers et des océans, ne pouvaient qu’avoir écho du bruit.
Par ses maladresses et son arrogance face à des dirigeants jaloux de leur patrie, Emmanuel Macron, le prescripteur de supplices à peuples, a donné aux autorités maliennes de la transition les bonnes raisons de dessiller les yeux à plus d’un dans le monde. Il n’y a plus de pays faibles d’un côté et des puissances prédatrices imparables de l’autre. Tout dépend désormais de la qualité des dirigeants à porter devant n’importe qui les aspirations de leurs peuples et à les défendre avec bravoure et opiniâtreté. Cette race de dirigeants, incontestablement, est aux commandes au Mali. Colonel Assimi Goïta et Dr Choguel Kokalla Maïga forment le duo pareil à bien des égards à celui du général Giap et de Hô Chi Minh. Il ne s’agit pas, pour mériter de la patrie, de considération de taille ou de corpulence.
L’affaire était bien ampoulée par la France. Le 10 juin, Macron prescrit au médecin Macky Sall de renforcer les sanctions contre le Mali afin que le poison soit enfin immanquablement mortel. Le 13 juin, alors que Son Excellence Abdoulaye Diop battait littéralement en brèches les doctes contrevérités du SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DES NATIONS UNIES sur le Mali, Barkhane retrocedait Ménaka aux FAMa. Malheureusement, tout cet échafaudage ne participe qu’au mensonge d’État français soutenu par la duplicité onusienne. Il ne peut en être autrement. Les Nations Unies sont nées dans la tromperie de certaines grandes puissances qui n’ont fait que semer les guerres durant les 77 dernières années.
La témérité patriotique du Mali a été comme une opération de sauvetage de l’humanité. Elle a consisté à ausculter le grand corps malade de l’O.N.U. afin de proposer la thérapie désormais incontournable.
Ne nous voilons pas la face, l’O.N.U. est une institution obscelète qui doit être réformée pour que l’humanité soit traitée avec égalité et équité. Mais, disait l’économiste français Jean Monnet, “Les hommes n’acceptent le changement que dans la necessité et ils ne voient la nécessité que dans la crise”. C’est le cas aujourd’hui, plus qu’hier. Nombre d’anciens hauts fonctionnaires des Nations Unies, pour avoir vécu réellement la réalité des choses sur le terrain, sont d’avis que toutes les institutions multilatérales ont atteint leur limite à cause de la paralysie de leur fonctionnement. Notre compatriote, Guy François Dembélé, rebondissant opportunément sur les propos tenus par Macky Sall lors de l’interview qu’il a accordée à France24 et RFI le 08 juin, a noté avec humour : “Le Burkina Faso récuse le médiateur nommé par la CEDEAO. Au-delà de tout cela, elle ne peut imposer des sanctions, ni un calendrier électoral au Burkina Faso ravagé par l’insécurité. Le faire sera cynique et criminel de sa part. Elle ne peut non plus imposer des sanctions à la Guinée qui, du fait de sa non continentalité et de sa souveraineté monétaire, évolue tranquillement en se fichant royalement de son existence. Quant au Mali, par son embargo total et sauvage contre ce dernier, embargo massif qui s’est avéré inopérant, elle n’a tout simplement plus d’autres sanctions sous la main à imposer. L’organisation a perdu sa crédibilité et paraît édentée. Tout ce qui lui reste pour sa survie, c’est un retour en arrière pour le respect de la non ingérence dans les affaires intérieures de ses États membres, se consacrer à l’intégration économique sous-régionale, ce pourquoi elle fut créée.
Elle doit arrêter de se prendre pour une organisation politique ayant des compétences supranationales. Ne pas reculer pour respecter la souveraineté des États lui sera fatal”. Et voilà toute la CEDEAO qui nous importuné !
Amadou N’Fa Diallo
Source : Le National