La nouvelle école des mines, dont la venue est saluée par tous, a failli ne jamais voir le jour dans notre pays. À un moment donné, quand il était ministre des Mines, pour des questions d’intérêts personnels, l’actuel Premier ministre Boubou Cissé avait sérieusement compromis sa création.
D’aucuns diront : finalement ! Et ils auront raison, s’agissant de la nouvelle école des mines du Mali, annoncée à grand renfort médiatique dans la presse locale et même internationale. Tout ce boucan qui a entouré son avènement, il faut le reconnaître, avait véritablement lieu d’être quand on sait toutes les péripéties, les complots, coups bas et autres magouilles qui ont entouré la venue de cette nouvelle école, dont la première initiative est venue du président de la chambre des mines, Abdoulaye Pona.
C’est lui qui, en réalité, même si l’on en parle très peu maintenant, de retour d’un voyage, il y a de cela plusieurs années, a proposé ce projet au gouvernement (Boubou Cissé n’était même pas au Mali à fortiori être catapulté Premier ministre, ministre de l’Economie et des Finances).
Pendant qu’Abdoulaye Pona poursuivait l’explication de son projet au gouvernement, la crise s’installa dans notre pays et les ministres se succédèrent aux Mines. Tout allait très bien jusqu’à ce que soit nommé Boubou Cissé. Ce fut le début d’un calvaire inqualifiable pour celui qui dédie toute sa vie et tout son temps à la promotion du secteur minier malien : Abdoulaye Pona
D’entrée de jeu, le ministre des Mines d’alors, l’actuel Premier ministre, posa des conditions à la réalisation de ce projet. Il insista sur une part dans le cadre des intérêts de ce projet (en termes d’actions) et proposa de retirer la paternité à la chambre des Mines et en faire un projet, purement et simplement, gouvernemental.
À l’époque, il s’est vu opposer un refus total de la part de la chambre des Mines à travers son président et malgré l’intervention du chef du gouvernement d’alors, ni Boubou, encore moins Pona, n’accepte de bouger d’un iota de sa position. Ce qui explique le retard enregistré dans le cadre du démarrage de l’école des Mines avec toutes les conséquences sur l’économie malienne et le secteur minier. Par la faute de l’actuel Premier ministre qui avait juré d’avoir ses parts dans le cadre de ce projet.
Présentement donc, le projet est, désormais, lancé et on parle de la rentrée 2020 pour que l’école soit totalement fonctionnelle et accueille ses premiers étudiants. On ne peut s’empêcher de se demander pourquoi ce n’est qu’avec la venue de Boubou à la Primature, que ce projet a pu, finalement, voir le jour. Pourquoi, comme il l’avait souhaité à l’époque où il était ministre des Mines, la Chambre des Mines a été totalement dépossédée de son projet ? Et quels sont les intérêts du Premier ministre dans cette affaire ?
À suivre
Makan Koné
Source : Nouvelle Libération