L’usage de drogue et d’alcool dans le milieu scolaire, ces substances toxiques et nocives pour la santé humaine, est souvent intimement liée à la criminalité. En effet, la consommation de drogues représente des facteurs de risque connus pouvant conduire à la délinquance plus tard dans la vie. Depuis quelques années, on remarque la présence d’élèves toxicomanes dans les établissements secondaires.
Parmi les problèmes qui minent l’école malienne, il y en a un dont on ne parle pas souvent, mais qui est pourtant bien réel : le problème de la consommation de drogue en milieu scolaire. Les drogues dures s’invitent dans le quotidien de certains élèves. Plutôt que de suivre l’enseignement des professeurs, les élèves toxicomanes se perdent dans la drogue.
Dans certains établissements, il y’a des lieux qui se transforment en fumoir, les élèves toxicomanes ont juste le temps de brûler en un feu d’herbe pour prendre leur dose. Il faut souligner que certains de ses élèves toxicomanes sont âgés de 12 ans seulement. Selon ces élèves toxicomanes, ils prennent les stupéfiants pour bien étudier et avoir un bon rendement scolaire ! Or, selon les médecins, la prise de ces substances nocives pour la santé produit l’effet contraire. D’après F.K parent d’élève, la plupart des élèves commencent d’abord avec les amphétamines, ensuite ils s’adonnent au cannabis, cocaïne, et bien d’autres stupéfiants mauvais pour la santé humaine.
Le pire, c’est que les élèves toxicomanes peuvent se procurer les stupéfiants à moindre cout. Selon un consommateur, le prix varie entre 100 et 500 FCFA. Quant à l’enseignant, Adama Sanogo, il nous a fait savoir que certains de ses propres élèves sont exposés à cette pratique et peuvent malheureusement représenter un danger. «Je crains pour ma vie, du coup j’évite d’avoir des histoires avec ces élèves, on ne sait jamais ce que ce genre d’individu peut faire », a indiqué l’enseignant Adama Sanogo.
Aux dires de certains spécialistes dans le domaine, ces élèves toxicomanes utilisent certaines vendeuses de brochette devant les établissements scolaires comme receleur pour récupérer leur substance, échappant du coup à la vigilance des forces de l’ordre. Voilà pourquoi, indique notre interlocuteur, ces toxicomanes sont difficiles à appréhender. « Ils nous utilisent souvent pour faire passer leurs stupéfiants. Et on est obligé de garder le silence, de ne pas dénoncer les drogués ou distributeurs. Ces toxicomanes nous menacent de garder le silence si nous tenons à notre vie », a déclaré un receleur qui a requis l’anonymat.
Pour Diaminatou Niang, major de la police à la retraite, la drogue, que ce soit, le tabac, l’alcool et le chanvre indien sont accessibles partout dans les boutiques au niveau des stations et surtout aux environs des établissements scolaires. Pour réduire de façon efficace l’usage de drogues, les programmes de prévention en milieu scolaire doivent être ciblés et tenir compte de ce fléau qui ronge toute l’école au Mali, a-t-elle souligné. « Il faut donc sensibiliser sur ce problème, prendre des décisions et agir pour sauver l’école », a-t-elle indiqué.
FATOUMATA.Y.DIAWARA, stagiaire
Source: Le Républicain