L’on ne cessera jamais d’être surpris par la félonie de ces flibustiers politiques dont l’imposture est sans commune mesure. Djiguiba Kéita, Secrétaire général du PARENA, n’excepte pas à la règle. Il appartient, lui aussi, à cette race de leaders qui ne vivent que de mensonge politique couplé à un populisme viscéral dont eux seuls détiennent le secret. L’homme, dans une incroyable gymnastique politicienne, avait récemment gesticulé aux yeux de tout le monde en faisant clairement entendre que sa formation politique se « prenait trop au sérieux » pour faire son entrée dans un Gouvernement sous IBK. Aujourd’hui, après s’être copieusement moqué des Maliens en entrant dans ce même gouvernement, Djiguiba Kéita n’a plus pipé mot.
C’était au cours d’une interview livrée à la presse écrite, que le virevoltant Secrétaire général du parti du bélier, avait fait ladite annonce qui, en effet, avait été largement acclamée par l’opinion publique nationale aux yeux de qui, le régime IBK n’avait plus de crédibilité morale. Et c’est, d’ailleurs, cette impopularité qui avait massivement conduit les Maliens à refuser toute légitimité électorale à IBK pour un deuxième mandat en raison du fait que sa gestion eût été objectivement jugée chaotique. Au regard du bilan calamiteux du premier quinquennat, la vraie majorité populaire s’était dite décidée à chasser IBK de la Présidence après qu’il eût déshonoré sa parole, trahissant ainsi la confiance collective.
Et, à l’époque, Djiguiba Kéita, un des tonitruants opposants, férocement engagé contre le régime IBK, avait toujours été celui-là qui eût activement participé à la mise en lumière des dérives politiques et scandales financiers les plus spectaculaires dont avait été accusé le régime IBK. A travers l’opposition politique qu’il eût contribué à animer, PPR ne voyait en ce régime, que le summum de l’incompétence aussi bien que la source indéniable de l’aggravation des différentes crises que traverse le pays, d’où, l’origne de toute sa répugnance vis-à-vis de la gouvernance d’Ibrahim Boubacar Kéita.
Et même, suite au scrutin présidentiel où IBK a été constitutionnellement donné vainqueur, Djiguiba Kéita, jusqu’au jour où son parti a mystérieusement basculé dans le gouvernement, s’est farouchement opposé à une quelconque reconnaissance de légitimité à la réélection d’IBK, mais s’est littéralement retrouvé sous les ordres d’un « président illégitime » sans pour autant fournir une moindre explication à sa volteface. Que dire, désormais, de l’ex-ministre des sports, que certains trouvaient différents des autres opportunistes et, surtout, plus sérieux dans ses déclarations ? La question fondamentale que l’on se pose, à présent, est de savoir : entre IBK et le PARENA de PPR, qui est plus sérieux que qui ? Que reste-t-il de la crédibilité de Djiguiba Kéita après avoir été très vite rattrapé par son imposture ?
Personne n’a pourtant forcé le PARENA à entrer dans un gouvernement qu’il a, lui-même, qualifié des pires péchés terrestres. Ces péchés commis par IBK et sa famille politique, se seraient-ils donc soudainement volatilisés pour que Djiguiba Kéita et son mentor Tiébilé Dramé s’empressent à arracher leur part de gâteau suite à un accord politique de façade ? Etait-ce donc cela le « sérieux » du PARENA selon l’entendement de PPR ? De toute évidence, les esprits avertis sauront en tirer les enseignements qui s’imposent. En substance, Djiguiba Kéita serait même pire que les autres leaders politiques d’autant plus que la seule option qui s’offrait à lui, malgré l’insistance du PARENA à « étancher sa soif » en entrant dans le gouvernement, était de rendre amplement sa démission.
La Sirène