Dans un communiqué, la Plateforme des associations et organisation d’autodéfense a annoncé samedi le début du retrait de ses combattants de la localité malienne d’Anéfis reprise il y a environ trois semaines par le Gatia (groupe d’autodéfense des Touaregs Imerades et alliés) aux troupes de la Coordination des mouvements de l’Azawad. Un retrait qui est consécutif à de chaudes discussions entre l’aide politique de la Plateforme et ses chefs militaires et les populations locales.
Dans un communiqué, la plateforme constituée d’associations et de mouvements armés et pro-gouvernementaux a annoncé samedi son retrait de la localité d’Anéfis. Elle annonce avoir pris en compte la demande du président malien Ibrahim Boubacar Keïta et les exigences formulées par la médiation internationale.
Mais dans le même communiqué, la plateforme affirme qu’elle reste extrêmement soucieuse de la sécurité des populations et comme si en fait elle avait une autre revendication, elle évoque le principe de la libre circulation des biens et des personnes dans la région de Kidal. La précision est de taille, Kidal est aux mains des rebelles touaregs et il s’agit pour les groupes touaregs alliés de Bamako de dire : nous sommes nous aussi originaires de Kidal. Nous voulons pouvoir nous rendre sur place.
Par ailleurs, posant indirectement le problème des rapports entre les différentes communautés du Nord, les associations et mouvements armés pro-gouvernementaux demandent à être consultés à l’avenir sur tout ce qui touche les populations du Nord.
Nabi
ANEFIS
La situation reste tendue
A Anéfis, la situation est tendue dans la ville. La Plateforme est arrivée vendredi dans la localité “pour convaincre la population et ses combattants sur son retrait”. Mais la délégation a été accueillie par une manifestation de la population.
Selon les responsables de la Plateforme, “les habitants d’Anéfis sont hostiles au retrait du mouvement”. De sources locales, ce matin encore les manifestations se poursuivaient. Mohamed Ould Mettali, député élu à Bourem est membre de la Plateforme. Il est joint au téléphone par Mouhamadou Touré.
“Je confirme que la Plateforme est à Anefis depuis vendredi. C’était pour se concerter avec les gens qui sont sur le terrain, les populations. Mais ces populations nous ont rencontrés avec des manifestations. Ils ont même cassé un véhicule. Il y avait une forte mobilisation des populations qui n’étaient pas d’accord avec le retrait de la Plateforme. On est en train de discuter. Nous, nous sommes entre le marteau et l’enclume. C’est à dire que nous avons l’inquiétude des populations qui, jusqu’à présent, ne se voient pas protégées et aussi la communauté internationale qui nous demande de nous retirer. Nous sommes prêts à nous retirer mais nous voudrions aussi que les populations soient rassurées que notre retrait ne leur ramènera pas à des problèmes.
C’est à dire que les populations se sont même attaquées aux responsables de la Plateforme en leur disant que ce sont eux qui sont venus les convaincre de céder pour que les autres quittent. Ils ne sont pas d’accord. Nous on n’est pas contre le fait que la sécurité soit assurée par la Minusma ou par les FAMa tant que les populations sont sécurisées. Même ce matin ils sont en manifestation”.
La population d’Anéfis manifeste depuis trois jours pour le maintien de la Plateforme dans la ville. Selon des témoignages sur place, pour les habitants de la localité, “aujourd’hui leur tranquillité dépend de la présence de la Plateforme dans la localité”.
Sidi El Mehdi Abdel Zakhar, journaliste indépendant, est présent à Anéfis. Il est joint au téléphone par Mouhamadou Touré.
“C’est jeudi que la délégation de la Plateforme est arrivée à Anefis, mais les choses ont vite mal tourné pour la délégation qui a été même chassée par les populations. Et je vois un véhicule dont les pare-brises ont été cassés par les mêmes populations. Tout cela pour exprimer leur refus du départ de la Plateforme d’Anefis. Des femmes et des jeunes sont regroupés sur la place publique d’Anefis. Je signale aussi la présence de trois contingents de la Minusma. Les populations d’Anefis n’ont pas caché leur méfiance aux forces onusiennes. Pour les populations d’Anefis la Minusma a montré ses limites. Et devant la Minusma, des femmes et des jeunes ont été maltraités par la CMA, la Minusma n’a pas levé le petit doigt. Donc pour les populations d’Anefis, aujourd’hui la tranquillité et la paix des populations d’Anefis dépendrait de la présence des forces de la Plateforme”.
Source Studio Tamani
source : L’Indicateur du Renouveau