Nous voici, à présent, aux portes du mois de décembre. A Bamako, c’est le mois de toutes les imprévisions, une période où, généralement, les uns et autres voient difficilement venir les vicissitudes en tous genres. Cela, en raison du fait que l’inconscient collectif ne soit essentiellement orienté que vers les défis d’une nouvelle année s’approchant à pas de géant.
Chez les jeunes, c’est encore plus sérieux ! On économise souvent le maximum de pécunes pour fêter la Saint-Sylvestre (31 décembre), de préférence, dans un contexte aussi bien explosif qu’inoubliable. Pour les jeunes célibataires, hommes et femmes confondus, l’euphorie des prévisions festives de fin d’année, se transforme souvent en cauchemar. Dans certains cas, un des deux partenaires, après avoir pourtant promis et juré de passer le 31 décembre en compagnie de l’autre partenaire, disparaît, le jour même de la fête, sans laisser de trace.
Souvent, ceux parmi les hommes qui, après avoir financièrement misé gros sur leurs conjointes, espérant à tout prix les avoir à leur côté, se voient fatidiquement déçus par celles-ci, généralement, après avoir empoché l’argent d’un autre homme. En milieux jeunes, cette imprévision est légendaire aux fêtes de fin d’année à Bamako, certaines unions finissant par prendre des tournures fatales. Cela peut être perçu comme une espèce de criminalité sentimentale.
Dans les milieux professionnels, le mois de décembre désigne également celui du non-renouvellement de certains contrats de travail ou programmes financés par des partenaires étrangers. Sur le plan des finances publiques, c’est le mois où l’Etat se retrouve face à d’énormes tensions de trésorerie, le rendant inapte à couvrir les salaires des fonctionnaires et autres paiements des particuliers par le Trésor Public où, en des moments cruciaux, les caisses sont souvent au rouge.
Décembre à Bamako, c’est le mois où différentes dettes peinent à se régler par les créanciers, causant des imprévisions budgétaires tous azimuts aux prêteurs de fonds. Aussi, la rareté des ressources en décembre, rend encore plus difficile l’obtention de prêts financiers et même souvent dans les banques, où les conditions d’accès à un quelconque prêt, deviennent herculéennes.
Dans un contexte sécuritaire particulièrement délicat, décembre à Bamako est souvent un mois privilégié par les ennemis de la paix au Mali pour commettre des attentats contre de paisibles populations. C’est un mois où chacun est appelé à redoubler de vigilance, non seulement, pour sa propre sécurité, mais aussi, pour celle de ses proches. Nul n’est à l’abri des péripéties du mois de décembre.
C’est, d’ailleurs, le lieu d’interpeller les pouvoirs publics en charge des services de sécurité pour que de grandes mesures d’anticipation soient envisagées, car, en décembre, tout peut arriver à Bamako. Que chacun en soit donc bien averti
Source: La Sirène