Les représentants des partis, regroupements politiques et organisations de la société civile engagés pour la fin de la Transition, en tant que signataires de ce qu’il est convenu d’appeler désormais la Déclaration du 31 mars, ont pris d’importantes décisions dans le sens d’amplifier la mobilisation et de la coordination des activités. C’était lors d’une une réunion tenue le samedi 06 avril 2024 de 11h à 14h, au siège du parti NEMA à Bamako.
A cette réunion, il était question de la mise en place d’un comité de suivi composé de 17 personnes, en plus des préparatifs de la conférence de presse, avant de discuter d’une foultitude d’autres questions dans la partie de l’ordre du jour réservée aux divers.
Rappelons qu’une centaine de partis politiques et organisations de la société civile ont signé cet Appel du 31 mars 2024, suite à une réunion tenue le même jour au siège de l’Adema-Pasj.
Depuis lors, la liste des signataires s’allonge et il y a une nécessité, selon les représentants des partis, groupements de partis et organisations de la société civile signataires de cet Appel, de définir d’ores et déjà un plan d’action dont les premiers, nécessairement, doivent relever de l’information-sensibilisation sur la situation politique nationale en général et celle de la Transition en particulier, afin que nul n’en ignore. C’est dans ce cadre qu’une conférence de presse est en gestation. Les date et lieu restent à préciser, mais le principe reste retenu.
Pour une meilleure structuration de la mobilisation et une meilleure coordination des activités, un Comité de suivi de 17 membres a été mis en place et d’ailleurs, a la charge d’organiser ladite conférence de presse, entre autres tâches qui lui sont confiées.
La jeunesse déclare son “soutien indéfectible”
D’emblée, ces partis, regroupements de partis et organisations de la société civile reçoivent “un soutien indéfectible” à leur Déclaration du 31 mars “rappelant la fin de la Transition au Mali”. Il s’agit du soutien de leurs organisations de jeunesse, exprimé à travers un communiqué rendu public le 7 avril 2024, dans lequel il est rappelé que “le silence prolongé ou le statu quo des Autorités de la transition sur la fin de la Transition qu’elles ont librement fixé au 26 mars 2024 et tentent de la repousser aux calendes grecques, ne contribue nullement à l’apaisement du climat sociopolitique dans le pays, ni à la consolidation de la cohésion sociale si chère à tous les Maliens”.
Les “Foulards blancs” de la CODEM appellent les femmes à jouer leur partition
Le samedi dernier, 6 avril 2024, le Bureau du Mouvement des Femmes “Foulards Blancs” a rendu public une déclaration “en soutien au Parti CODEM pour la signature de la déclaration des regroupements politiques et organisation de la société civile pour Sauver la Démocratie Nationale en mettant fin à la transition”.
En tant que membres engagés du mouvement des femmes, “nous exprimons notre soutien indéfectible au Président de notre parti Housseini Amion Guindo dans ses efforts pour préserver et renforcer la démocratie de notre pays. Nous croyons fermement en ses valeurs, son leadership et sa vision pour un avenir où chaque voix compte et où les droits de tous sont respectés” ont-elles écrit avant d’appeler “toutes les femmes à se joindre à nous dans cette lutte vitale pour préserver notre démocratie et assurer un avenir meilleur pour les générations à venir”. Comme on le voit bien, la mobilisation s’organise pendant que le gouvernement garde toujours le silence. La seule tentative de communication, notamment celle du Premier ministre qui prétend que le Décret fixant la fin de la Transition est nul et non avenu parce que fait dans le cadre des négociations avec la Cédéao, relève d’une grande maladresse et le silence vaut certainement mieux que pareille déclaration. Le Mali est une propriété commune. Raison pour laquelle il faut un dialogue franc et ouvert entre les Autorités de la Transition et les acteurs politiques pour trouver un terrain d’entente. Un tiraillement, voire un bras de fer éventuel ne serait de l’avantage d’aucune partie.
Sur cette question, une chose est sure : les difficultés quotidiennes, amplifiées par le manque d’eau et d’électricité ont mis la population à bout de nerfs et il suffit, en ce moment, d’une complainte de trop pour que la marmite de mécontentement explose. Loin de nous l’idée d’être un oiseau de mauvais augure, mais une simple traduction des complaintes quotidiennes des populations. Surtout que les Autorités de la transition n’ont pas besoin d’un avis d’expert pour savoir que les Maliens sont fatigués.
Une conjoncture nationale difficile, conjuguée à celle internationale peu favorable en constitue un terreau fertile.
Un pouvoir doit savoir détecter et comprendre les moindres frémissements au sein de la population pour anticiper car gérer, c’est prévoir. Et puisque, comme disent nos parents de l’Afrique centrale : “Ventre qui a faim n’a point d’oreille”, les sujets qui fâchent il faut savoir les gérer au lieu de tenter de les ignorer. A bon entendeur…
Amadou Bamba NIANG
Journaliste et Consultant