Depuis la proclamation des résultats définitifs des élections législatives, des mouvements de contestation se sont installés dans différentes localités du Mali, à l’intérieur comme dans le district de Bamako. Les revendications sont les mêmes : contestation des résultats proclamés par la Cour Constitutionnelle et restauration des voix tripatouillées. Une première dans le pays. Jamais des élections législatives n’avaient fait l’objet d’une telle contestation généralisée. Au cœur des différentes contestations, subsistent bien d’arguments, à la fois objectifs et fondés.
A contrario, au sujet du cas de la commune 1, le scénario ressemble plus à une volonté manifeste de sauver deux vieux routiers politiques des griffes de l’humiliation de deux jeunes pousses politiques. Au vu des arguments avancés par la Cour pour annuler trois centres de vote, de surcroît favorables aux jeunes candidats, il va sans dire que les sages ont plus enfilé le costume de « juge moral », avec comme boussole le droit d’aînesse, que de « juge constitutionnel ». Bien qu’irrévocables juridiquement, les décisions de la Cour Constitutionnelle demeureront longtemps discutables, tant au sein de la jurisprudence que de l’opinion publique, mettant ainsi en cause sa crédibilité.
Sur un tout autre plan, les contestations visent officiellement la Cour Constitutionnelle. Mais, officieusement, tout porte à croire que la finalité reste politique. La Cour Constitutionnelle est une institution pérenne et forte, du point de vue structurel, ses membres bénéficient d’une certaine garantie même si leur bail n’est pas un CDI. Les contestations pourraient retomber sur l’exécutif, avec comme leitmotiv le délogement du Premier ministre. Bien que tenant, jusqu’à preuve du contraire, les deux bouts, Boubou n’est plus à l’abri de guéguerres de positionnement. Le compte à rebours pour la primature est également ainsi lancé !
Source: bamakonews