Le CVD-Mali a été créé en 2001 par un accord-cadre entre le gouvernement du Mali à travers le ministère de la Santé et l’Université de Maryland aux Etats-Unis à travers son Center for Vaccine Development. Son travail de base depuis sa création a tourné autour de la quantification du fardeau des maladies évitables par la vaccination et des études relatives à l’innocuité, l’immunogénicité et l’efficacité des nouveaux vaccins. Le CVD-Mali joue aussi un rôle important dans la formation des jeunes investigateurs maliens et à travers le monde. Il partage l’ensemble de ses résultats de recherches avec le ministère de la Santé afin de guider les décisions de santé publique. Pendant ces dernières années, le Centre, parallèlement à ses principaux travaux s‘est associé à de nombreuses organisations internationales pour réaliser des recherches et des interventions en santé publique notamment, le projet ‘’Champs’’ pour chercher les causes de décès des enfants de moins de 5 ans et deux études en cours sur l’effet de l’azithromycine sur la réduction de la mortalité maternelle et infantile, financés par la Fondation Bill et Melinda Gates dans les régions de Sikasso et Kayes.
Sans budget de fonctionnement de l’Etat, le CVD-Mali fonctionne avec les financements de ses bailleurs. Ainsi, quand ceux-ci lancent leurs appels d’offre, les chercheurs mondiaux postulent. Le CVD-Mali postule à ces appels d’offre à travers le Professeur Samba Sow depuis sa création en 2001. C’est de cette manière que ce Centre, qui emploie près de 700 personnes, fonctionne depuis plus de 20 ans. Mais ces dernières années, il a été confronté à des difficultés liées au problème de stabilité dans le pays suite aux coups d’Etat de 2012 et de 2020.
Réduction des effectifs-
Selon Magnakalé Diawara, chargé des ressources humaines du Centre, les difficultés de financement ont poussé les bailleurs à demander la réduction des dépenses, à savoir la masse salariale et le fonds de fonctionnement. Entre temps, la Covid-19 a fait son apparition. Avec cette pandémie, tous les projets du Centre ont été affectés. Toute chose qui selon lui, a coïncidé avec le début de deux projets du Centre (les projets SANTE à Koutiala et LAKANA à Kita). M. Diawara dira qu’avec la Covid-19, les bailleurs ont eu des difficultés de financement. D’où leur demande de réduction des dépenses surtout de l’effectif du personnel. C’est ainsi que le directeur général a convoqué une assemblée générale de tout le personnel de Bamako, de Koutiala et de Kita pour les informer des difficultés de financement que connaît le Centre. Avant de leur annoncer la recommandation des bailleurs concernant la réduction de l’effectif pendant cette période difficile. Une seconde rencontre a eu lieu avec les délégués du personnel à ce sujet, explique M. Diawara qui sera complété par Cheick Oumar Bagayoko, un assistant du directeur général. Selon eux, l’Inspection du travail a été saisie en fin février pour savoir ce que dit la loi en cas de suspension ou de licenciement pour motif économique. Ainsi, sur un effectif de près 700 travailleurs, la mesure de suspension a concerné 116 personnes. Des personnes dont les projets sont arrivés à terme ou qui n’ont plus de financement ponctuel. Ces explications ont été étayées samedi par la ministre de la Santé et du Développement Social, Dr Fanta Siby, lors des questions d’actualité sur la Covid-19 au Conseil national de Transition. Pour M. Diawara, ces personnes ont été suspendues au risque de ne pas les faire travailler sans pouvoir les payer à la fin du mois.
Déficit de ressources financières pour payer les droits
Cependant, il dira qu’au cours d’une rencontre à l’Inspection du travail, il leur a été demandé de lever la mesure de suspension pour la bonne marche de la procédure. Ce qui fut fait immédiatement afin de négocier avec l’ensemble des 116 agents concernés, leur départ à l’amiable avec à la clé, le payement intégral de leurs droits. Le chargé des ressources humaines a indiqué qu’à ce jour, le Centre n’a pas les fonds nécessaires pour payer les 116 personnes. Mais il précise que les bailleurs ont été sollicités à cet effet, mais n’ont pas encore réagi. Et dès que les fonds seront disponibles, les 10 jours qu’ils ont travaillé pendant le mois de mars et leurs droits leur seront payés intégralement. Magnakalé Diawara déplore que la Covid-19 a causé de sérieuses difficultés au CVD-Mali. Il se rappelle qu’avec l’évolution de cette pandémie, il y a eu un réaménagement des horaires de travail y compris pour les travailleurs de Bamako, de Koutiala et de Kita. Pendant cette période, le personnel est resté à la maison pendant trois mois et demi tout en percevant les salaires. C’est donc tout cela qui a joué sur les fonds du Centre car il n’y avait pas d’activités pendant que les salaires étaient assurés. C’est pourquoi, les bailleurs ont demandé la réduction de l’effectif. Avant que les activités du Centre ne soient restructurées avec l’implication des chefs de départements qui ont réorganisé les tâches après la suppression de certains postes. Les médecins, laborantins, techniciens de santé, gestionnaires, plantons, chauffeurs, techniciens de surface ont tous été touchés par cette situation. Sur près de 700 travailleurs, ce sont 116 qui ont été touchés par cette mesure de réduction d’effectif. Le chargé des ressources humaines a donné l’assurance que tous les droits de ces travailleurs seront payés intégralement. Aussi, ils seront priorisés dans les recrutements pour les projets futurs en fonction des besoins s’ils le désirent.
G. Diarra