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Crise économique au Mali : entre morosité et incertitudes, les Maliens tirent la sonnette d’alarme

À Bamako, le quotidien des habitants est rythmé par des coupures d’électricité incessantes, aggravant une situation économique déjà critique. Les délestages intempestifs, devenus le symbole de la crise énergétique qui secoue le pays, paralysent les activités économiques et plongent de nombreux foyers dans l’obscurité. Cette situation est le reflet d’une économie en berne, où la baisse du pouvoir d’achat, le chômage, et les licenciements économiques ajoutent au désarroi des Maliens.

Une économie à l’arrêt

Tous les secteurs économiques du pays semblent englués dans une stagnation. Le BTP (Bâtiment et Travaux Publics), le commerce et les transports, qui sont généralement des moteurs de croissance, peinent à maintenir leurs activités. L’industrie et le secteur informel, qui emploient une grande partie de la population, notamment dans les zones urbaines, subissent également les effets dévastateurs d’une crise énergétique sans précédent.

 

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La société Énergie du Mali (EDM-SA), pilier stratégique pour l’approvisionnement en électricité, vit l’un des pires épisodes de son existence. Depuis près de deux ans, elle est incapable de fournir de l’électricité de manière continue et fiable. Cette carence énergétique handicape lourdement la production nationale et aggrave les conditions de vie des citoyens. Les centrales solaires promises comme solutions de secours tardent à produire des résultats concrets, prolongeant l’attente des Maliens pour une amélioration.

Des indicateurs financiers au rouge

Sur le plan financier, les perspectives du Mali sont tout aussi préoccupantes. En juillet 2024, l’agence de notation Coface a attribué au Mali une note D, traduisant un risque élevé de défaut de paiement. Quelques semaines plus tôt, Moody’s avait déjà abaissé la note du pays à Caa2, une position qui reflète les graves défis politiques et sécuritaires auxquels le Mali est confronté.

Ces notations accentuent la méfiance des investisseurs et renchérissent le coût des emprunts. Pour les citoyens, ces tensions économiques se traduisent par une détérioration des conditions de vie, tandis que les espoirs de reprise s’amenuisent.

Une population désemparée face à l’incertitude

Selon Modibo Mao Makalou, ancien Sherpa de la Commission de l’Union africaine et du NEPAD, la situation actuelle résulte en grande partie de plusieurs incertitudes :

  • Le chronogramme flou de la Transition : Bien que le projet de Loi de Finances 2025 inclue des dépenses électorales, le calendrier politique reste indéfini, ce qui alimente l’incertitude sociale.
  • La crise énergétique persistante : Elle réduit à la fois la capacité de production et la consommation des ménages.
  • Le contrôle fiscal massif prévu en 2024 : Cette initiative vise à combler un déficit budgétaire estimé à 683 milliards FCFA, mais elle pourrait peser lourdement sur les entreprises et le secteur privé.
  • La sortie programmée de la CEDEAO en 2025 : Ce départ annoncé, conjointement avec le Burkina Faso et le Niger, suscite des inquiétudes quant à la libre circulation des biens et des personnes ainsi qu’à la coopération économique régionale.

Quelles solutions pour redresser l’économie ?

Pour répondre à cette situation critique, il est impératif que les autorités de la Transition mettent en œuvre des mesures concrètes pour restaurer la confiance des investisseurs et des partenaires techniques et financiers. Cela passe par une gestion rigoureuse des finances publiques, une accélération des réformes structurelles et une résolution urgente de la crise énergétique.

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L’amélioration du climat des affaires pourrait également favoriser le retour des investissements nationaux et internationaux. Mais au-delà des stratégies économiques, il est crucial d’instaurer une stabilité politique durable et de renforcer la sécurité sur l’ensemble du territoire, sans quoi toute relance économique restera hypothétique.

En attendant, les Maliens continuent de subir les conséquences de cette crise multidimensionnelle, espérant un avenir meilleur dans un contexte marqué par tant d’incertitudes.

 

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Ladji Djiga Sidibé

 

Source: Bamada.net

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