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Crise au CNJ-Mali: le président Habib DAKOUO s’explique et accuse

Déjà plongé dans la crise, le Conseil national des jeunes du Mali (CNJ) doit désormais se résoudre à une suspension de ses activités. Ce 17 août 2023, dans un communiqué, la Direction nationale de la jeunesse (DNJ) a annoncé la fermeture des bureaux de la faîtière des jeunes. Alors que le président du bureau, Habib DAKOUO, s’indigne contre la décision, plusieurs autres membres se félicitent de cette fermeture, révélant, au passage, les grandes dissensions qui subsistent au sein de l’organisation censée regroupée les jeunes.

Ce mercredi 23 août 2023, c’est un président consterné que nous avons rencontré dans un quartier de Bamako. Au cours de notre entretien, il a invité la jeunesse à ne laisser personne nous pousser à l’erreur.
Dans sa version des faits, Habib DAKOUO pense qu’il y a mal donne dans la démarche du ministre chargé de la jeunesse sur la jeunesse.
«C’est avec une très grande surprise et une consternation que j’ai appris cette décision. Je pense qu’il y a eu défaut à tous les niveaux, dans les initiatives qui ont conduit à cette décision extrême. Je pense que le ministre peut toujours faire marche arrière», a-t-il préconisé.
Selon lui, il y a une convention de partenariat qui lie le CNJ au ministère de la Jeunesse.
Sinon, dit-il, à la base, le Conseil national de la jeunesse du Mali est une organisation de la société civile. À ce titre, il n’est pas un service ou une structure rattachée à un ministère.
«C’est une convention de partenariat qui nous lie au ministère de la Jeunesse quand bien même nous sommes transversaux», a-t-il précisé.
Selon ses explications, la mise en œuvre de ce partenariat ne doit aucunement toucher trois principes, à savoir : le fonctionnement régulier de l’État, le fonctionnement des collectivités territoriales ; et enfin le statut associatif du CNJ.
Par-delà, dit-il, si l’une des parties ne se retrouve pas dans la convention, elle est tenue d’informer l’autre partie par écrit. Et sa décision ne peut être exécutoire avant 3 mois après l’envoi de la lettre d’information.
Le président du CNJ qui croit aux vertus du dialogue entend utiliser toutes les voies de recours sociaux et institutionnels pour un dénouement heureux de cette crise.
Mais, en cas de blocage persistant, il n’exclut pas de porter le différend devant la justice.
«L’ultime recours va être de saisir les tribunaux compétents en la matière», a-t-il dit, avant de lancer un appel à ses camarades.
«Je demande à la jeunesse de ne laisser personne nous pousser à l’erreur», a-t-il conseillé.
Selon lui, il y a une volonté de faire croire que le CNJ est en train de ramer à contre-courant de la dynamique enclenchée par les autorités de la transition.
«En deux ans, notre bureau est parvenu à ramener le calme dans le secteur de la jeunesse», s’est-il défendu.
Au regard du contexte actuel du pays jugé fragile, le président du CNJ et ses camarades veulent continuer à faire violence sur eux même, à utiliser des moyens pacifiques à la limite à la limite des possibilités.
«La jeunesse du Mali a été défiée, attaquée dans son orgueil, mais nous n’allons pas riposter de la même manière», a-t-il promis.
Au nom des principes de la République, le CNJ n’est pas prêt de s’engager dans une démarche de coup pour coup contre cette décision.
«Celui qui a pris cette décision l’a fait en tant que représentant de l’État, mais nous l’invitons à revenir sur sa décision», a-t-il demandé.
Selon le président du CNJ, les motifs de cette décision sont toujours flous et variables. Car, si dans la lettre adressée au CNJ, il est question de respect des textes, au cours d’une réunion avec la direction, on a plus tôt évoqué une question d’unification de la jeunesse, sans oublier d’autres motifs évoqués par le ministre au cours de différentes communications, a-t-il déploré.
«Nous demandons plus de clarification, plus de sincérité dans la démarche », a-t-il exigé.
Il ressort de son propos que le CNJ peut bel et bien exister sans le soutien. À ce propos, il a rappelé que le CNJ a été créé en 2000 et ce n’est qu’en 2005 que la première convention de partenariat a été signée entre les deux parties, à la demande des autorités.
D’ailleurs, de mai 2021 à ce jour, le département n’a fait aucun soutien au CNJ, n’a pas accordé une subvention. Malgré tout, le CNJ est parvenu à réaliser des activités.
Comme preuve, Habib DAKOUO rappelle la grande mobilisation au CICB à l’appel du CNJ dans le cadre de la vulgarisation du projet de nouvelle constitution. Cela, sans aucune contribution de l’État.
Au passage, il a accusé le ministre de tentative de manipulation de certains membres du bureau, tout en leur demandant de se désolidariser du Comité exécutif. Une démarche qui tranche, à ses yeux, avec l’esprit de cohésion prôné par le département.

Par Abdoulaye OUATTARA

Info Matin

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