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Cour d’assises de Bamako : Le bourreau des dames tombe

Il choisissait ses victimes lors des événements sociaux qui regroupent les femmes. La multiplication de ses victimes a fini par avoir raison de lui .

 

Il a été identifié comme un certain MT. Il a comparu en milieu de semaine dernière devant les juges de la cour d’assises pour y être jugé conformément à la loi. Son tort ? Durant une longue période, ce jeune homme d’une vingtaine d’années a jeté son dévolu sur les jeunes femmes en les dépossédant de leur sac à main, souvent avec violence. Comme évoqué plus haut, ce garçon a opéré pendant une période relativement longue dans certains quartiers des Communes VI et V (Magnambougou, ATTbougou, Kalaban Coura…).

MT dans sa stratégie de vol n’a pas cherché à se compliquer la tâche pour faire des victimes. Bien au contraire. Il a juste choisi de sévir dans des endroits où nos sœurs, tantes et/ou cousines se réunissent soit pour une quelconque cérémonie sociale, voire des événements du genre « Sumu » dont elles raffolent à Bamako. MT ratait difficilement les heureuses cérémonies citées. Il savait très bien que les participantes s’y rendent, avec soit de l’argent en liquide dans leurs sacs à main, soit avec des objets de valeur.

Il suffisait que MT connaisse le lieu où un des événements cités plus haut se tient. Son plan machiavélique en tête, il n’avait qu’à rallier l’endroit préalablement localisé. Une fois sur place, très discrètement, il choisit une victime et la surveille comme le lait sur le feu. Ensuite, sans s’impatienter, il attend que cette dernière prenne le chemin du retour après la cérémonie pour se rendre chez elle. Il l’a suit tranquillement jusqu’au moment où lui même juge opportun de sévir. Et généralement, lorsqu’il agit, c’est pour arracher à sa victime son sac à main et son contenu. Dans certains cas, il lui arrive de menacer celle-ci avec une arme à feu pour l’obliger à lui remettre son bien, croir d’autres objets de valeur.

Très malin dans ce qu’il fait, l’agresseur audacieux attend toujours le crépuscule, voire la tombée de la nuit pour mettre son plan en marche. Il n’hésitait pas à suivre certaines de ses victimes jusque devant leur propre domicile avant de passer à l’action.
C’est d’ailleurs à la suite d’un des cas du genre que MT s’est fait prendre pour finalement se retrouver devant les jurés de la Cour d’assises. Sa victime ? Elle sera identifiée plus tard comme celle qui répond au nom de HD. Cette dernière expliquera plus tard qu’elle a perdu dans l’opération du bandit des bijoux en or estimés à trois millions de francs CFA, selon elle.

Cette histoire s’est passée en août 2017 à ATTbougou. Cette nuit-là, aux environs de 3 heures du matin, dame HD revenait d’une cérémonie de « Sumu » pour regagner son domicile. Des lieux où l’évènement s’est tenu jusqu’à son domicile, la « Grande dame » n’a apparemment pas eu de difficulté sur la route. Elle est même bien arrivée chez elle à la maison. Là, elle a garé sa voiture devant son domicile. Mais la dame n’est pas sortie immédiatement de la voiture. Totalement rassurée qu’elle ne court plus aucun risque, elle s’est donnée le temps de se défaire de ses parures (chaînes, bracelets et bagues) dans le véhicule pour les ranger dans son sac à main. Mais cette nuit-là, dame HD savait tout sauf qu’elle était poursuivie par un inconnu qui allait la « décharger » de son sac à main et de tout son contenu.

Ainsi, arrivée devant son domicile, le garçon lui donne au moins le temps de se défaire de ses parures en or pour les ranger dans son sac à main. Pendant ce temps, il guettait sa proie dans une obscurité ambiante sans que cette dernière ne se doute de rien. Quelques minutes ont suffi à HD pour terminer avec cette tâche.

Puis, très rapidement, elle est descendue de la voiture pour s’engouffrer dans la cour de sa maison. Et tout est allé très vite. Sans savoir comment cela a pu lui arriver jusqu’à la maison, HD s’est vue menacée avec une arme par le jeune homme.

Elle n’a pas eu le temps de crier pour alerter. L’agresseur lui arrache son sac à main avant de disparaître dans la rue. La victime et certains proches ont passé les jours suivants à rechercher leur voleur. En vain. Ce dernier est resté introuvable.

Au moment où sa victime ne s‘y attendait même pas, MT a été pris lorsqu’il était en train d’écouler son butin sur le marché noir. Il avait tenté de se soustraire à ceux qui l’avaient pris, sans succès. Par la suite, une enquête a été ouverte et, de fil en aiguille, il s’est retrouvé empêtré dans cette histoire de « vol qualifié et de détention illégale d’arme à feu ».

Face aux juges, le suspect n’a pas cherché à se disculper pour compliquer les choses. Bien au contraire, il a justifié son acte en pensant que cela pouvait lui donner une porte de sortie. Il a ainsi avancé des raisons de difficultés financières.

Ainsi, le suspect a expliqué qu’il avait besoin d’argent pour aller récupérer son champ saisi en Côte d’Ivoire. En réaction à cette affirmation, les jurés ont estimé que cela ne devrait en aucun cas être une raison pour qu’il aille voler des honnêtes citoyens. Dans la foulée de ses explications, l’accusé est allé jusqu’à détailler la totalité de la somme qu’il a pu dérober au cours de différentes opérations nocturnes menées çà et là à travers le District de Bamako, dans le but d’aller récupérer son champ chez notre voisin du sud.

à la question de savoir comment il identifiait ses victimes, l’accusé n’a pas donné une réponse particulière si ce n’est d’avouer qu’il les choisissait au milieu de la foule au cours des cérémonies regroupant les femmes. En ce qui concerne la détention d’arme à feu, face aux juges il a mélangé les pédales dans ses explications.

Tantôt, il déclare qu’il n’a jamais utilisé d’arme à feu dans ses opérations, pour ensuite reconnaître le contraire, en affirmant que c’était juste pour faire peur à ses victimes. « Et en cas de refus d’une des victimes, tu étais capable de tirer pour arriver à tes fins »?, lui répond sèchement le magistrat bloquant ainsi toute issue au malfrat.

La nommée HD se présenta à la barre pour son témoignage à la suite duquel elle semble avoir laissé l’affaire entre les mains de la justice. La cause. Son sac et tout son contenu lui avaient été restitués par la police durant la procédure. Ella avait formellement identifié le jeune homme, et malgré tout, elle lui a accordé son pardon.

Parlant de l’accusé, le défenseur des citoyens l’a qualifié de « virus social » qui mérite d’être extirpé de la société. Le magistrat est allé jusqu’à qualifié MT de voleur en série dont la responsabilité a été établie avec le cas présent. Ainsi, le conseil de l’accusé a réfuté le fait que le parquet ait plaidé pour qu’il soit maintenu dans les liens de l’accusation.

La robe noire, a justifié ce rejet par le fait que son client n’a, selon lui, en aucun moment varié durant toute la procédure. Toutefois, l’avocat a plaidé coupable avant de solliciter la clémence de la Cour. « Accordez-lui une seconde chance en tenant compte de ses dires », a-t-il lancé aux jurés.

Reconnu coupable, avec des circonstances atténuantes la cour l’a condamné à dix ans de prison ferme.

Tamba CAMARA

Source : L’ESSOR

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