– D’après un communiqué lu à la télévision d’État par les militaires du Comité de Transition et de Restauration des Institutions (CTRI).
Le président déchu du Gabon Ali Bongo est en résidence surveillée, ont indiqué, ce mercredi, les militaires putschistes à la télévision d’État.
Selon un communiqué lu à la télévision d’État par les militaires du Comité de Transition et de Restauration des Institutions (CTRI), Ali Bongo est “entouré de sa famille et de ses médecins”.
L’un des fils du président a été arrêté pour “haute trahison contre les institutions de l’État, détournements massifs des deniers publics, malversations financières internationales en bande organisée, faux et usage de faux, falsification de la signature du président de la République, corruption active, trafic de stupéfiants”, ont également indiqué les putschistes.
Les personnes arrêtées sont Noureddin Bongo Valentin, fils et conseiller du chef d’État déchu, Ian Ghislain Ngoulou, directeur de cabinet d’Ali Bongo, Mohamed Ali Saliou, directeur de cabinet adjoint, Jessye Ella Ekogha, conseiller spécial et porte-parole de la présidence gabonaise, Abdul Hosseini, conseiller de la présidence, ainsi que de dirigeants du Parti démocratique gabonais (PDG) du président déchu, selon cette déclaration.
Dans une vidéo partagée sur les réseaux sociaux en début d’après-midi, on apprenait le placement en résidence surveillée du président de l’Assemblée nationale, Richard Auguste Onouviet.
Un groupe d’officiers supérieurs de l’armée gabonaise a annoncé, tôt mercredi, sur les ondes de la Télévision Publique, qu’il avait pris le pouvoir.
Ces développements sont intervenus peu après que le Centre gabonais des élections (CGE) avait confirmé la victoire du président sortant, Ali Bongo, qui a recueilli 64,27 % des suffrages et a ainsi officiellement été réélu pour un troisième mandat.
“Aujourd’hui, 30 août 2023, nous, forces de défense et de sécurité réunies au sein du Comité de transition et de restauration des institutions (CTRI), au nom du peuple gabonais et en tant que garants de la protection des institutions, avons décidé de défendre la paix en mettant fin au régime en place”, a déclaré un porte-parole militaire.
Il a également annoncé l’annulation des élections générales du 26 août, la fermeture de toutes les frontières jusqu’à nouvel ordre et la dissolution de toutes les institutions de la république.
Les résultats des élections “sont tronqués”, a-t-il ajouté, les déclarant nuls et non avenus.
Dans une déclaration suivante, le général Brice Oligui Nguema, décrit comme le chef de la junte, a annoncé que le président déchu du Gabon, “Ali Bongo est mis à la retraite”.
“Nous allons nous retrouver à 14 heures (UTC+1). Il s’agira de dégager un consensus. Chacun va émettre des idées et les meilleures seront choisies, ainsi que le nom de celui qui va conduire la transition”, a déclaré le chef de la Garde républicaine au journal Le Monde. Le général a expliqué cette déchéance du président Ali Bongo en déclarant que celui-ci “n’avait pas le droit de faire un troisième mandat”.
“La Constitution a été bafouée, le mode d’élection lui-même n’était pas bon. Donc l’armée a décidé de tourner la page, de prendre ses responsabilités”, a-t-il souligné. Acclamé par des centaine de militaires, à la suite du coup d’État, le général Brice Oligui Nguema est décrit comme le nouvel homme fort du pays.
“La France condamne le coup d’État militaire qui est en cours au Gabon”, a déclaré le porte-parole du gouvernement Olivier Véran lors d’une conférence de presse à l’issue du Conseil des ministres, ce mercredi. La France “réaffirme son souhait que le résultat de l’élection, lorsqu’il sera connu, soit respecté”, a-t-il ajouté. Lors de la troisième journée de la Conférence des Ambassadeurs, la Première ministre française, Élisabeth Borne, a déclaré que la France suit “avec la plus grande attention” les événements en cours au Gabon.
AA / Paris / Ümit Dönmez