Dans un communiqué rendu public le 30 novembre 2021, le Cadre de concertation des groupements professionnels et Conseils patronaux régionaux formule annonce la signature d’une déclaration par des groupements professionnels représentant 80% de l’activité économique du pays. Ladite déclaration formule une proposition de sortie de crise en quatre points, aboutissant à la mise en place d’un nouveau bureau élu, suite à de nouvelles élections
En renvoyant dos à dos les deux protagonistes, notamment par l’annulation des deux assemblées par laquelle chacune des parties se déclarait élue, le Tribunal renvoie les patrons du Mali à la case départ. Mais il fallait en finir avec le dialogue de sourds ambiant pour trouver une issue à cette grave crise qui dure et perdure.
En effet, comme le rappelle le communiqué du cadre de concertation : “Le 04 octobre 2021, le Tribunal a annulé les deux élections comme pour mesurer la responsabilité des acteurs de chaque camp par rapport aux enjeux”. Et le communiqué d’ajouter que “cette crise qui dure depuis septembre 2020, a plongé l’organisation dans un blocage total aux graves conséquences”.
Notons qu’à ce jour, il n’y a aucun Bureau élu, donc aucun dirigeant légitime et reconnu pour gérer le Cnpm. C’est dire que “le fonctionnement est paralysé au détriment des intérêts des entreprises et de la relance économique du pays via le dynamisme du secteur privé”, rappelle le communiqué qui précise : “Le Patronat tient sa légitimité des Groupements professionnels et des conseils patronaux des régions…”.
En clair, comme c’est écrit noir sur blanc, les groupements professionnels ont décidé de prendre leur responsabilité pour la réalisation de ce plan de sortie de crise. “Nous demandons à tous de retenir que nous avons décidé de prendre notre responsabilité et demandons à tous (les autorités politiques et administratives, les entreprises publiques et privées, les syndicats, les chambres consulaires, les partenaires techniques et financiers) de respecter la présente décision dans tous ses effets”, lit-on dans la déclaration signée, au nom du Cadre de concertation des Groupements professionnels et Conseils patronaux régionaux, par Soya Golfa, en tant que Doyen des présidents desdits Groupements professionnels. Ainsi donc, au regard de la situation d’impasse préjudiciable à toutes les parties, 23 organisations sur les 39 qui sont membres du Conseil national du patronat du Mali (Cnpm), représentant 80% de la vie économique nationale, selon elles, ont signé une déclaration contenant la proposition d’une solution de sortie de crise déclinée en quatre points. Il s’agit de la reprise totale du processus d’une assemblée générale élective qui va doter le Patronat d’une nouvelle légitimité ; le retrait du siège du Patronat de toutes les parties prenantes à cette crise ; confier la gestion courante au secrétariat général du Patronat ; désigner cinq représentants des groupements professionnels constitués en comité d’administration provisoire avec trois missions essentielles : la gestion des affaires courantes ; la préservation et la sécurisation du patrimoine financier, immobilier et mobilier du Patronat ; l’organisation d’une assemblée générale élective dans un délai de 90 jours.
Amadou Bamba NIANG