Alpha Kouyaté, le Maire-adjoint chargé de l’éducation de la Commune rurale de Dilly est en état d’arrestation à la Maison d’arrêt de Nara pour complicité de braquage et de banditisme en bande organisée sur l’axe routier Goumbou-Dilly-Mourdiah-Nara.
Le réseau a été découvert par la Brigade territoriale de la Gendarmerie de Nara, le mercredi 2 janvier 2019, suite à l’arrestation d’Oumar Diallo. Ce dernier est un bandit de grands chemins à Djébougou, village situé à 4 kilomètres du chef-lieu de la Commune rurale de Dilly, dans le Sud du Cercle de Nara. Oumar Diallo est auteur de plus d’une centaine d’actes et d’agressions à mains armées au Mali et en Mauritanie. Cuisiné par les Gendarmes, il est passé aux aveux en vomissant le nom du Maire-adjoint de Dilly. Selon le braqueur, un plan est en cours pour l’assassinat du 1er Adjoint au Maire de la Commune rurale de Dilly afin que sa place revienne d’office au 2e Adjoint. Ensuite, il a cité le nom de son logeur, en fuite depuis et qui serait aperçu sur le marché de bétail de Kati. Quant à l’élu local, il n’a pas nié les faits dont les preuves l’accablent de plus en plus. Oumar Diallo était activement recherché après son évasion de la prison de Niono. Il totalise à lui seul sept cas d’évasion dont six au Mali et une en Mauritanie ; car, selon nos informations, il serait doué d’un pouvoir magique. Son mode d’opération favori est le braquage et l’enlèvement des véhicules avec des armes à feu. Les véhicules sont ensuite revendus en pièces détachées au Mali (Nara) ou en Mauritanie (Nouadhibou, Bassikounou). Il ressort de l’enquête de la Gendarmerie que sa bande est auteur de l’assassinat d’un Douanier malien. C’est à Kouala, courant année 2018.
Entre le mois de ramadan 2018 et le jour de son arrestation, Oumar Diallo a pu enlever 9 véhicules. Au moment de son arrestation, ce bandit de grands chemins portait un sac contenant des armes à feu et plusieurs matériels de braquage. Réputé dangereux pour ses présumés pouvoirs magiques lui permettant de s’évader de la prison à tout moment, même menotté. C’est ce que les Gendarmes de Nara ont bien compris. Donc, dès qu’ils l’ont arrêté, ils l’ont ligoté avant de prendre la direction de Bamako.
Cette arrestation intervient à quelques jours après le réveillon du nouvel an célébré cette année à Nara sous l’égide du Ministre de la Défense et des Anciens Combattants, Tièman Coulibaly, accompagné par les différents Chefs d’état-major des corps d’armées dont le Directeur Général de la Gendarmerie, le Général Satigui dit Moro Sidibé.
Un mois avant, les éléments du Commandant de Brigade Territoriale de Nara, l’Adjudant-chef Abdoul Mahamane Maïga, ont mis le grappin sur quatre bandits dont un homme et trois femmes (Aïssata Bakayoko, Oumou Traoré, Mariam Samaké et Moussa Sidibé). Ces bandits sont spécialisés dans l’escroquerie et opérations de vols à mains armées. Ils ont été arrêtés suite à un forfait qu’ils ont commis chez un boutiquier, nommé Dada Bah, le samedi 8 décembre 2018, en apportant la bagatelle de plus d’un million de francs CFA. Mise au courant, la gendarmerie de Nara, en collaboration avec les populations locales, a engagé une poursuite soldée par leur arrestation à Sokolo, dans le Cercle de Niono, et tous conduits à la prison de Nara où, ils réfléchissent sur leur sort. Cette situation sécuritaire dans la cité de Hawa Niamey Kéïta devient de plus en plus préoccupante. Des bandits armés sévissent fréquemment dans la zone. La Forêt de Gringalet (forêt de Wagadu) est le nid des bandits armés. Ils profitent de l’état défectueux de la route empêchant les conducteurs à rouler à vive allure, pour commettre leurs forfaits. Comme l’enlèvement du Commandant de la Brigade (CB) de Guiré, en octobre 2017. Ce, avec l’assassinat du chauffeur de ce dernier puis lui-même pris en otage et son véhicule emporté par les ravisseurs. Après Guiré, le CB a été aperçu dans deux autres villages de cette Commune, à bord d’un pickup. Les Ravisseurs du CB promettent des faveurs aux populations locales à condition qu’elles coopèrent. Puis il y a eu la tentative d’enlèvement du Préfet de Nara en décembre de la même année presque au même endroit, une zone non couverte par aucun réseau de téléphonies. Le phénomène d’insécurité est une des grandes difficultés majeures ; car, le Cercle de Nara est placé en zone rouge par l’Etat. Malgré les mesures de sécurité interdisant l’accès à la ville de 22 heures jusqu’à 6 heures du matin.
Mahamadou YATTARA
LE COMBAT