Hier à l’hôtel Salam, les membres de la Commission tripartite Mali-Burkina Faso-UNHCR (Haut commissariat des Nations Unies pour les réfugiés) se sont concerté sur la situation de nos compatriotes réfugiés au Burkina Faso. Les trois parties ont repensé le plan de travail élaboré lors de la précédente réunion (tenue le 26 octobre 2017 à Ouagadougou), en y apportant les innovations nécessaires pour faciliter davantage le retour volontaire, en sécurité et avec dignité, de ces réfugiés maliens.
Les travaux ont été lancés par le ministre de la Solidarité et de l’Action humanitaire, Hamadou Konaté. Il avait à ses côtés le chef de la délégation du Burkina Faso, Seydou Sinka et la Représentante du HCR au Mali, Angèle Djohossou. Les gouverneurs des régions frontalières du Burkina Faso (Régions du Sahel, du Nord et de la Boucle du Mouhoun) et du Mali (Mopti, Tombouctou et Gao) ont pris part à cette réunion, septième du genre. La représentante du HCR au Mali, Angèle Djohossou, a salué les efforts déployés par le gouvernement pour la reconstruction et la réhabilitation des infrastructures administratives et sociales. Mais aussi, la réhabilitation en cours de 34 sites pour améliorer les conditions d’accueil des rapatriés dans 20 communes prioritaires. «Ces interventions sont de nature à offrir des conditions davantage propices pour un retour et une réintégration durable des rapatriés», a estimé la représentante du HCR au Mali qui a rappelé quelques axes d’intervention de son organisation dans ce processus de rapatriement volontaire des réfugiés.
«Le HCR et ses différents partenaires développent des activités d’assistance monétaire au transport, de suivi des aspects de protection et d’accompagnement en matière de relance économique dans les zones de retour», a-t-elle indiqué. Saluant la tenue régulière des réunions, signe du dynamisme des différentes parties, Seydou Sinka, qui conduit la délégation burkinabè, a réitéré l’engagement de son pays pour la «paix effective et durable au Mali». «Cet engagement demeure constant», a-t-il rassuré, tout en magnifiant les «efforts consentis par l’Etat malien dans la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger». Il s’est aussi réjoui de l’adhésion des différents acteurs au processus de paix, conditions nécessaires pour amorcer le retour des réfugiés qui le souhaitent.
Seydou Sinka a formulé le vœu que les actions mises en œuvre par les autorités maliennes se renforcent, afin que les «frères maliens qui ont trouvé refuge au Burkina Faso et ailleurs puissent réintégrer la mère patrie».
Cette volonté est partagée par les autorités maliennes qui multiplient les actions concourant à l’instauration d’une paix durable. Démontrant l’engagement du gouvernement, le ministre de la Solidarité et de l’Action humanitaire, Hamadou Konaté, a rappelé la visite (du 23 au 26 mars dernier) du Premier ministre dans les Régions du Nord et du Centre. Une tournée qui a donné un «coup d’accélérateur au retour de l’administration dans ces régions et relancé la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation», a-t-il commenté.
Il a également cité la tenue de l’atelier de haut niveau sur les aspects défense et sécurité de la feuille de route pour la mise en œuvre du chronogramme d’actions prioritaires dudit Accord ; l’adoption en conseil des ministres du décret portant convocation du collège électoral pour la tenue de la présidentielle. S’y ajoutent l’élaboration de l’avant-projet de loi d’entente nationale et les avancées enregistrées dans l’opérationnalisation du Mécanisme opérationnel de coordination (MOC), avec l’installation des bataillons de Tombouctou et de Kidal. Le ministre a donné l’assurance que le Mali ne ménagera aucun effort pour soutenir et conforter les actions en faveur de la paix et de la sécurité. A la date du 23 avril 2018, quelque 132.422 Maliens étaient encore réfugiés dont 57.285 au Niger, 55.263 en Mauritanie et 23.874 au Burkina Faso.
Issa DEMBÉLÉ
Source: Essor