La salle des banquets du Palais de Koulouba a abrité, lundi dernier, la cérémonie de remise officielle du rapport sur le radicalisme religieux au Mali au président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, par le mouvement Sabati 2012. C’était en présence du ministre des Affaires religieuses et du Culte, Thierno Amadou Oumar Hass Diallo, du secrétaire général de la Présidence, Moustapha Ben Barka, d’autres collaborateurs du chef de l’Etat et de plusieurs personnalités du monde musulman.
D’une soixantaine de pages, le rapport sur le radicalisme religieux au Mali est le résultat des différentes activités de sensibilisation, de conférences tenues à travers tout le pays depuis quelques années. De la lecture du document, l’on retient que l’islam est une religion de paix et de tolérance.
L’ambition du mouvement Sabati 2012, selon son président, Moussa Boubacar Bah, est de former 50.000 jeunes en vue de lutter contre l’extrémisme, regrettant que «sur ce chiffre, seulement 10.000 aient été formés en deux ans». Toujours selon le président national de Sabati 2012, le contenu de ce rapport s’articule autour de plusieurs thématiques. « D’abord face aux thèses des radicaux religieux, quelles réponses juridiques ? Les groupes radicaux s’appuient généralement sur un certain nombre de versets coraniques et sur un certain nombre de hadiths. Nous, en tant que musulmans, en tant que partisans de la paix, en tant que partisans du vivre-ensemble, pensons qu’il est de notre devoir d’expliquer le contraire de ces hadiths qui sont aussi la véritable vision de l’islam par rapport à ces versets coraniques», a insisté Moussa Boubacar Bah.
Au delà de la thèse des groupes radicaux, a poursuivi le jeune leader religieux, son mouvement a demandé à ses formateurs d’expliquer les stratégies d’endoctrinement des groupes radicaux. « Nous avons aussi expliqué aux citoyens les étapes de la radicalisation, en parlant en même temps des causes proches et lointaines du radicalisme religieux, spécifiquement le cas du Mali », a-t-il affirmé avant de terminer son intervention par un vibrant hommage à l’armée malienne dont la montée en puissance crève les yeux.
Le président de Sabati 2012 a alors officiellement remis le rapport au président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta. Dans leurs interventions, le formateur de Sabati 2012, Cheick Oumar Barro, la présidente des femmes musulmanes du Mali, Mme Diakité Kadia Togola, le président de la Commission des sages de Sabati 2012, Aboubacar Camara, le parrain dudit mouvement, Ibrahim Kontao, ont tous salué l’initiative de la rédaction de ce rapport. Ils ont mis un accent particulier sur l’éducation et le retour à nos valeurs ancestrales empreintes de respect, d’éducation, de tolérance, et de paix.
Au terme de la cérémonie, le président de la République a déclaré que «rares sont les pays où la jeunesse croyante peut initier un tel travail, abattre un effort aussi gigantesque, parcourir tout le Mali, aller partout pour expliquer, échanger, essayer de comprendre les racines de ce mal qui se traduit par des actes de violence qui jurent avec l’essence de l’islam et terminer par un colloque aussi puissant» et dont les conclusions lui ont été remises.
Visiblement satisfait, Ibrahim Boubacar Keïta a ajouté que «c’est un bonheur pour un chef de l’Etat. Je dis que heureux ce pays où un tel fait peut se produire et heureux cet homme d’Etat qui reçoit les résultats d’un tel travail en ces temps tourmentés où les interrogations fusent et les réponses idoines rares. C’est donc un réel bonheur que d’avoir reçu Sabati 2012 accompagné de cet aéropage de personnalités de foi, de personnalités musulmanes éminentes venant de 42 cercles de notre pays. Je dis encore une fois que le Mali est un pays qui peut remercier Allah de sa sollicitude».
Peu de temps après, c’est le secrétaire permanent de la Force conjointe du G5 Sahel, Maman Sambo Sidikou qui a été reçu en audience par le chef de l’Etat. En poste depuis bientôt trois mois, le secrétaire permanent de la Force conjointe du G5 Sahel a, à sa sortie d’audience, confié être venu remercier le président Keïta et prendre des conseils auprès de lui pour réussir sa mission. En outre, Maman Sambo Sidikou a indiqué avoir rendu compte au président de la République d’une longue tournée qu’il vient d’effectuer, notamment à Moscou, à Washington, à Bruxelles et à Madrid. En ce qui concerne la montée en puissance de la Force conjointe, il a révélé qu’il y a eu quelques contraintes dues au fait que les annonces qui ont été faites par les partenaires n’ont pas encore été concrétisées. S’agissant du programme d’investissements prioritaires, a annoncé le secrétaire permanent du G 5 Sahel, des projets ont été développés et soumis récemment aux ministres de l’Economie et des Finances. «Il y a aussi des projets structurants, un chemin de fer qui ira de Nouakchott à N’Djamena, en passant par Bamako. Nous avons le projet d’Air Sahel entre les cinq pays… Les volets sécurité et développement restent encore essentiels sur ce que le G5 Sahel doit faire pour la protection et le mieux-être de nos populations», a conclu Maman Sambo Sidikou.
Cette audience s’est déroulée en présence du ministre de la Défense et des Anciens Combattants, Tiéna Coulibaly, de celui des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Tiéman Hubert Coulibaly, du secrétaire général de la Présidence, Moustapha Ben Barka et du Commandant de la Force conjointe du G5 Sahel, le général Didier Dakouo.
Massa SIDIBÉ
Source: Essor