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CMA : Pourquoi ses représentants ont déserté Bamako

Il n’y a plus aucun membre de la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA) à Bamako. Ils ont tous quitté sur instruction de leur directoire. À l’origine de cette décision, les représentants des séparatistes évoquent des raisons sécuritaires. L’information a été confirmée par le Chef de la délégation de la CMA à Bamako, Attaye Ag Mohamed sur un média étranger.

 

Ce départ des représentants de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) à Bamako constitue une nouvelle étape dans la dégradation des relations entre les anciens rebelles et le gouvernement.
Les rebelles séparatistes de Kidal ont fait quitter la capitale à tous leurs représentants, creusant encore davantage le fossé avec les autorités de la transition qu’ils accusent d’agir contre l’Accord de paix de 2015, a dit un de ses responsables ce jeudi 10 août.
Attaye Ag Mohamed, chef de la délégation de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) à Bamako, a indiqué être le dernier à avoir quitté la capitale ce jeudi 10 aout 2023, sur instruction de l’organisation. «Notre direction estime que nous ne sommes plus en sécurité dans la capitale et que les raisons de notre présence au nom de la CMA sont entièrement compromises», a dit Attaye Ag Mohamed.

Le départ des représentants de la CMA de Bamako constitue une nouvelle étape dans la dégradation des relations entre les anciens rebelles et le gouvernement depuis que des colonels ont pris le pouvoir en 2020.
Cette détérioration fait craindre pour l’Accord, mal en point depuis des années.
La CMA reproche à la Transition d’avoir fait approuver en juin dernier une nouvelle Constitution compromettant l’accord d’Alger, selon Attaye Ag Mohamed, chef de la délégation des rebelles.
Ensuite, la CMA revendique de vastes étendues dans le nord du pays. Elle accuse la junte de chercher à y prendre le contrôle des bases que la mission de l’ONU (MINUSMA) s’apprête à quitter. Une telle mainmise irait à l’encontre des termes du cessez-le-feu conclu en 2014, a-t-il dit.


Le Mali a poussé le Conseil de sécurité à décider en juin dernier, du retrait de la Minusma d’ici à la fin de l’année.
Les séparatistes imputent aussi à l’armée malienne et ses partenaires une attaque dans laquelle deux de ses hommes ont été tués la semaine passée. Cette attaque est une «provocation de trop», a martelé Attaye Ag Mohamed.
L’insoumission à l’autorité centrale dans le nord est un sujet majeur d’irritation pour les autorités maliennes.
Celles-ci fait de la souveraineté son cheval de bataille depuis qu’elles ont pris la tête du pays en 2020, a rompu l’alliance avec la France et ses partenaires contre le djihadisme et s’est tournée militairement et politiquement vers la Russie.

Par Abdoulaye OUATTARA

Source: Info- Matin
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