Durant sa visite précédente à Koulouba, le médiateur de la CEDEAO, a notifié aux autorités de la transition d’élaborer un calendrier sur l’organisation des élections en février 2022. Goodluck Jonathan a ensuite déclaré qu’il allait revenir en janvier, pour poursuivre les échanges avec Koulouba. Visite après visite, le médiateur de la CEDEAO devient un habitué du Mali, mais parle-t-il le même langage que les maliens ?
En effet, malgré ses insistances pour un retour rapide à l’ordre constitutionnel, le médiateur de la CEDEAO ne semble pas peser lourd face aux autorités de la transition, qui viennent de faire un pied de nez à la Communauté économique en présentant un chronogramme prolongeant la transition de 5 ans.
Du début de sa mission à ce jour, Goodluck Jonathan n’a pas été des plus perspicaces sur la situation malienne. En effet, sa négociation n’a pas pu éviter l’éviction par la rue du Président IBK. Elle n’a pas non plus sauvé le pouvoir de Bah N’Daw et Moctar Ouane, encore moins permettre le respect de la Charte de transition qui voit aujourd’hui un militaire à la tête de la transition et de surcroît celui-là même qui n’aurait jamais dû l’être, si l’on s’en tient aux positions claires de la CEDEAO. Le délai des élections, que la CEDEAO voulant à tout prix en février, ne sera pas non plus respecté et les autorités maliennes font face directement aux Chefs de l’Etat, notamment au Président ghanéen, Nana Akufu Addo, président en exercice de la CEDEAO. C’est dire que le négociateur en chef est relégué au second plan.
Dans ce contexte, après presque 22 mois de négociateur sur le dossier malien, ne faudrait-il pas envisager de changer de négociateur si tant est que celui en place n’apporte pas de résultats au Mali, encore moins à la CEDEAO.
Amadou Sankaré, stagiaire
Source: Bamakonews