Dans la région de Ségou, une délégation de la présidence du Mali, conduite par le Colonel Assan Badiallo Touré, a inauguré neuf forages d’eau, du 15 au 18 septembre 2021.
Ce texte a été initialement publié par la présidence. Sahel Tribune l’a repris et édité.
« Si à Bamako ou dans d’autres villes, les femmes, après la troisième échographie, cherchent la layette et les habits de baptême, dans des zones du Mali, on a vu des femmes qui font leur grossesse sans faire une seule consultation prénatale. Elles n’ont pas d’eau pour se laver pendant l’accouchement. Devant les lycées, des véhicules se bousculent alors que dans certaines zones, les lycéens sortent pendant la recréation pour chercher de l’eau à boire », a déploré Assan Badiallo Touré, conseillère spéciale du président de la transition et chargée des questions de santé. C’était après l’inauguration de neuf (9) forages dans la 4e région administrative du Mali — Ségou.
En vue d’amoindrir les souffrances de ces populations, le Colonel Assimi Goita, président de la transition, a pris la décision de dédier les 2/3 de son fonds de souveraineté aux œuvres sociales, notamment l’eau, la santé et le bien-être de ses concitoyens. « C’est dans ce cadre que tous les gouverneurs ont été rapprochés, puisque c’est eux qui connaissent [mieux] les problèmes de leurs zones », précise la conseillère spéciale du président de la transition.
Un CSCOM « sans eau est presque inopérant »
À Kemena, dans le cercle de Barouéli, la vie de couple était devenue tributaire de l’accès à l’eau. « Des divorces étaient consommés pour faute d’accès à l’eau. Nous avions de la peine à avoir des femmes en mariage en raison des difficultés d’accès à l’eau dans notre village », a rappelé le représentant du chef de village de Kemena. « Si les autorités de la transition ont pu penser à [notre ndlr] population, en lui fournissant de l’eau, on ne peut que leur dire merci », a-t-il ajouté.
Le directeur régional de la santé de Ségou, Dr Drissa Touré, estime, pour sa part, qu’un « Centre de santé communautaire [CSCOM ndlr] sans eau est presque inopérant ». Implantée dans la cour du CSCOM de Tiguin, à quelques kilomètres de Konobougou, cette œuvre sociale est une promesse tenue par les autorités de la transition. Cela au profit de ce Centre de santé communautaire où les accouchements sont plus nombreux que les soins ordinaires.
Pour l’inauguration d’un autre forage, la délégation du président de la transition est arrivée, sous une pluie battante, à Dougounikoro, dans la commune de Sanando. Installé au milieu du village, ce forage a donné lieu à la même scène de liesse.
Le rêve de disposer d’un point d’eau
Depuis l’avènement de la démocratie, c’est la première fois que le village de Moussokorobougou bénéficie d’un château d’eau, indique la maire de Pelengana — Mamou Bamba. Le rêve des femmes de ce village a pourtant toujours été de disposer d’un point d’eau susceptible de les aider à mieux entretenir leur potager, selon la maire Mamou Bamba.
Située à 37 kilomètres de Ségou, la commune de Cinzani, couvrant 62 villages avec plus de 48 mille habitants, dont 25 mille femmes, à en croire les précisions du maire Souaibou Touré, a aussi bénéficié d’un forage d’une capacité de 5m3.
« Ce château d’eau sera très bénéfique pour les habitants de Cinzani, mais aussi pour tout le Mali parce qu’il contribuera à réduire la coupe abusive du bois, qui est l’activité favorite des femmes », explique le maire Touré, qui ne fait aucun doute que cet ouvrage permettra aux femmes de s’orienter vers le maraîchage.
À Kombré, l’accès à l’eau potable était également une véritable aventure de combattants. Selon Nana Mallé, représentante des femmes de Kombré, pendant l’hivernage, l’eau des puits ressemble à celle du marigot. Elle est très salle et contient de petits reptiles, a-t-elle déploré avant de remercier les autorités de la transition pour cette réalisation à leur bénéfice.
« Notre lycée a désormais accès à l’eau potable »
Au lycée public de Macina, le même problème d’accès à l’eau potable existe. C’était même une raison pour certains élèves de sécher les cours. Dans cet établissement public secondaire, pour avoir accès à l’eau potable, les élèves étaient obligés de traverser la voie publique, qui passe devant le lycée, pour rejoindre les familles voisines. « Les enfants étaient vraiment exposés, en raison de tous ces engins qui passent en toute vitesse », souligne Yaya Marica — proviseur du lycée.
« Nous nous réjouissons aujourd’hui de l’inauguration de ce château d’eau, gracieusement offert par le président de la transition, Son Excellence Colonel Assimi Goita. Nous le remercions de la réalisation de ces œuvres gigantesques et sociales au bénéfice des populations maliennes », se montre-t-il réjouissant.
Les lycéens sont également comblés de joie d’avoir à leur disposition ce château d’eau d’une capacité de 5m3. « C’est ce que nous avons toujours voulu. Et, aujourd’hui, notre lycée a désormais accès à l’eau potable.», se réjouit Mahamadou Arouna Coulibaly, secrétaire général du lycée public de Macina.
À Bougouni, 17e quartier de Ségou, la population était également ivre de joie, vendredi 17 septembre, en raison de l’inauguration d’un forage chez elle. « Que de bonheur pour les populations ! », s’exclame le maire de Ségou, Nouhoum Diarra. Ce quartier périphérique de la commune urbaine de Ségou avait un énorme besoin d’accès à l’eau potable, a tenu à rappeler le maire Diarra.
Appel à la cohésion sociale
Dans ces villages, les appels à la stabilité, à la cohésion sociale et à la paix ont été lancés aux populations. Surtout en cette période particulière de la vie de la nation.
Ces actions de bienfaisance sont « la continuité de ce que nous avons commencé depuis l’investiture de son Excellence le Colonel Assimi Goïta, qui a bien voulu octroyer les 2/3 de son fonds de souveraineté aux couches les plus démunies », a indiqué aux populations bénéficiaires le Colonel Assan Badiallo Touré, conseillère spéciale du président de la transition.
Ces villages ont été choisis en collaboration avec les gouverneurs, qui connaissent mieux les zones dans lesquelles le besoin d’accès à l’eau se fait le plus sentir. « Durant les neuf (9) mois que je viens de passer à Ségou en tant que Gouverneur, les premières difficultés des populations qui m’ont été rapportées, c’est bien ce problème d’accès à l’eau potable », révèle le gouverneur de Ségou, le contrôleur général de police Alassane Traoré. Mais après la réalisation de ces neuf (9) forages dans sa région, il est « désormais un Gouverneur comblé de joie ». Le gouverneur Alassane Traoré a demandé aux populations bénéficiaires de « veiller à ce que ces forages soient des forages de l’entente, de la concorde et non de la mésentente ».
Alors qu’on tend vers une cinquantaine de forages inaugurés, la conseillère spéciale du président de la transition rappelle que le besoin reste toujours énorme. « Mais tant qu’on va, on y arrivera », a-t-elle voulu rassurer.