Dans une déclaration remise à la presse, les premiers responsables de cette plateforme d’organisations de défense des droits des communautés en particulier sur le foncier, CMAT (la Convergence malienne contre les accaparements de terres) ont dénoncé l’attaque à main armée et cambriolage du domicile du Secrétaire Général de l’UACDDDD et porte-parole de la CMAT, M. Massa Koné.
« La Convergence malienne contre les accaparements de terres (CMAT) a appris avec beaucoup d’indignation, l’attaque du domicile de son porte-parole, Massa KONE, Secrétaire Général de l’UACDDDD vers 3 heures 30 de matin du vendredi 19 juin 2020, par six individus cagoulés, et habillés en tenue militaire avec des armes de guerre (PA et Kalachnikov) », souligne le communiqué.
La conférence de presse a été animée par le Président de la CMAT, Sounkalo Koné, Ousmae Diallo, Moussa Coulibaly, et la victime, Massa Koné, lui-même. Il faut souligner aussi que la CMAT est un regroupement de cinq (5) organisations de défense des droits de l’homme. Il s’agit de CNOP (Coordination nationale des organisations paysannes), association des organisations professionnelles et paysannes, CAD-Mali, ligue pour la justice, le développement et les droits de l’homme, l’UACDDDD. Selon la déclaration, une fois devant la maison, les assaillants ont braqué leurs armes d’abord sur le jeune frère de Massa Koné, ensuite sur sa femme, puis sur les enfants de 7 ans tout en menaçant que si la femme ne montre pas l’endroit où se trouve son mari, qu’ils allaient abattre les enfants. Madame Kone leur dira que son « mari est en voyage ».
C’est alors qu’ils ont procédé aux « pillages avant d’emporter les bijoux des femmes, les téléphones, et l’argent de tous les membres de la famille, les disques durs externes et clés USB en absence de l’ordinateur tant réclamé par les assaillants ».
Après analyse de cet acte ignoble et indigne, lors de sa réunion extraordinaire le 22 juin, le conseil des Présidents de la CMAT a conclu que « cette agression n’est point le fait de simples bandits, mais plutôt de professionnels au regard de leur mode opératoire ». C’est une manière pour décréter de force la loi de l’omerta sur la personne de Massa Koné qui n’est pas à son premier acte d’intimidation.
C’est pourquoi lors de ce conseil de la CMAT unanimement, les présidents ont condamné avec la dernière énergie cette agression, qui visait certainement selon ceux-ci, soit de «l’enlever ou de l’assassiner ».
Ils ont lancé un appel aux organisations de défenses des droits et pris à témoin l’opinion national et international sur la violation des droits humains surtout de la criminalisation dont sont victimes les défenseurs des droits des communautés rurales.
Ils ont aussi interpelé le Gouvernement du Mali sur la gravité d’un tel acte et l’invitent avec insistance non seulement à prendre toutes les dispositions pour faire rechercher et traduire devant les tribunaux les auteurs, mais aussi, et surtout prendre des mesures idoines pour la protection de Massa KONE et sa famille ainsi que les autres acteurs persécutés.
Bourama Kéïta