Plutôt que prévu, les forces onusiennes ont abandonné le Camp n°1 de Kidal le 31 octobre dernier, au lieu du 15 novembre. Ayant filé à l’anglaise, les éléments de la Minusma ont laissé sur les lieux, armes, munitions, bagages et moyens logistiques, dont deux véhicules blindés, à la portée des terroristes du CSP.
Après l’abandon de l’emprise de Kidal le 31 octobre dernier, par la Minusma, c’est le jeudi 9 novembre que les FAMA sont entrées dans la danse, avec les troupes au sol pour la reprise de Kidal. Cela après avoir pilonné, pendant plusieurs jours, les positions des groupes armés terroristes, avec des drones et des hélicoptères de combat. Le samedi 11 novembre, les forces obscurantistes ont tenté de stopper leur avancée. Sans succès. L’armée régulière a brisé leur ligne défensive.
Le dimanche 12 novembre, les combats ont repris et gagné en intensité, avec les aéronefs des FAMA. Lesquelles ont continué à lancer des raids sur les positions ennemies, alors que les troupes au sol poursuivaient leur mouvement en direction de la ville de Kidal.
Les FAMA, après avoir montré les muscles, dans le cadre de la reconquête et du contrôle de Kidal, sont depuis le 14 novembre dernier, les maîtres de cette région. Et sont auréolées de gloire.
«Le succès n’est pas final.
L’échec n’est pas fatal» Winston Churchill
Après la déculottée du 21 mai 2014, lors de la visite de la capitale de l’Adrar des Ifoghas, Kidal, par l’ex-Premier ministre malien, Moussa Mara, beaucoup d’eau a coulé sous le pont des martyrs. Mais les Maliens ont su faire profil bas, avant de reprendre du poil de la bête, suite à la coopération militaire renforcée avec la Fédération de Russie.
L’attaque contre le camp de fortune de l’armée à Indelimane, le 1er novembre 2019, ayant coûté la vie à plus de 50 militaires, des critiques fusèrent de partout, dénonçant l’absence ou la faiblesse de réaction des militaires sur le terrain. Alors que le déroulement de cette attaque a montré combien les soldats ont résisté et n’ont plié qu’au dernier moment. Cette attaque est très révélatrice du dénuement total dont souffrait l’armée malienne, pendant que les terroristes étaient en surnombre et hyper équipés.
Au fait, il appartient aux stratèges militaires et aux historiens de tirer les leçons et de restituer, pour l’histoire, ce qui s’est réellement passé à Kidal, du mercredi 21 mai 2014 à nos jours. Laissons le temps au temps ; après tout, ne dit-on pas que le temps est le second nom de Dieu ?
A titre de rappel, la France a connu le 25 décembre 1415, à Azincourt, l’une des défaites les plus humiliantes de son histoire, quand les chevaliers français furent écrasés, en une heure par les archers anglais, mettant ainsi la France à la merci du roi d’Angleterre. Et ce n’est pas demain que la grande Amérique oubliera la bataille de Wabash ou la défaite de Saint Clair, un certain 4 novembre 1791, dans le territoire du Nord-Ouest entre les forces des Etats-Unis et la confédération occidentale amérindienne. Ce fut une victoire majeure des Indiens. Plus près de nous, les deux grandes armées, française et américaine, ne se sont – elles pas cassés les dents à Diên-Biên-Phu (1953-1954) ? Et à Saïgon devenue Ho-Chi-Minh City (1968) ?
Comprenons qu’à Kidal, en 2014, nous avions juste perdu une bataille, mais pas la guerre ; et notre peuple, avec son armée, s’en relève. Il en a connu bien d’autres. L’histoire des nations est ainsi faite : de hauts faits, mais aussi, hélas, des moments sombres et terribles. Cette défaite de Kidal de 2014, doit être alors considérée comme une parenthèse dans la longue marche de la glorieuse armée du Mali.
En ces moments si difficiles, ayons en mémoire cette pensée de Winston Churchill : « Le succès n’est pas final. L’échec n’est pas fatal. C’est le courage de continuer qui compte ». L’armée malienne vivra, l’armée malienne vaincra, pour la gloire du Mali éternel.
Mohamed Koné
Le challenger