Le ministre de l’Energie et de l’eau a présidé jeudi l’ouverture de la table ronde des Partenaires techniques et financiers (PTF) du projet d’aménagement de Taoussa. elle intervient un an après les concertations sur l’identification de l’ensemble des difficultés entravant l’exécution normale dudit projet.
C’est pour répondre aux soucis de dégradation de l’environnement que le gouvernement du Mali a initié le programme de développement durable à travers la construction du barrage au droit du défilé de Taoussa.
Le projet s’étend de Diré en amont de la région de Tombouctou à Ansongo dans la frontière de la République du Niger.
Il ressort que cette partie du pays connait une détérioration des conditions climatiques au cours de ces quatre dernières décennies dont le corollaire a été la réduction du couvert végétal et la modification des conditions de ruissellement et d’infiltration.
A ces problèmes environnementaux s’ajoute la crise sécuritaire que le pays a connue en 2012 entravant tout développement dans la zone à travers la suspension de tous les projets de développement et le départ massif des populations vers le sud.
Il s’agissait au cours de la rencontre de deux jours d’échanger avec les partenaires techniques et financiers sur la poursuite du Projet, les efforts de l’Etat dans le cadre du projet, le financement complémentaire pour tenir compte de l’évolution des prix des matériaux et de la situation sécuritaire de la zone du projet.
En plus, de définir les procédures d’acquisition pour recruter une nouvelle entreprise et l’échéance du recrutement et aussi de s’accorder sur une nouvelle feuille de route très claire sur la reprise des activités de la mise en œuvre du projet.
Selon le ministre de l’Energie et de l’Eau, Malick Alhousseni « malgré les efforts consentis tant au niveau financier que de déploiement des FAMa en passant la mise en œuvre des mesures de sûreté, les entreprises n’ont pas jugé utile de mobiliser leur personnel et matériel indispensables à l’exécution des travaux. Elles considèrent toujours que les efforts déployés sont largement en deçà de ceux qui sont nécessaires dans le contexte de sécurité au Mali ».
cependant en guise d’état d’avancement des activités du projet, le ministre Malick Alhousseni a fait savoir que l’Etat du Malien a mobilisé plus de 5 milliards de FCFA au plan sécuritaire pour l’équipement et le déploiement des FAMa ainsi que la prise en charge des prestations de la société de sûreté (ADES) et l’exécution des mesures de sûreté issues du plan d’action.
Concernant les travaux de la route d’accès Gao-Bourem-Toussa, le taux d’exécution de la route est estimé à 14,5% pour un délai consommé de 78%.
Quant aux mesures environnementales et sociales, il ressort que les travaux du village de Taoussa, situé dans l’emprise du barrage ont démarré et se poursuivent normalement.
A en croire le ministre Malick Alhousseni, le projet Taoussa va insuffler une nouvelle dynamique basée sur la mutation du sahel en un havre de paix où les communautés vont retrouver le bonheur du vivre ensemble mais surtout la transformation des régions du nord en un véritable pôle de développement.
Dans cette perspective, il a vivement souhaité l’accompagnement des PTF pour la réalisation dudit projet, qui selon lui demeure important et déterminant pour la paix et le développement durables.
La réalisation dudit projet estimé à hauteur de près de 168 milliards de FCFA, s’inscrit dans le cadre d’un effort conjoint de financement entre l’Etat du Mali et les PTF notamment le Groupe de la banque islamique de développement (BID), le Fonds de l’OPEP pour le développement international, la banque Arabe pour le développement en Afrique (BADEA) entre autres.
Pour sa part, le gouvernement du Mali va débourser plus de 41 milliards de FCFA dont plus de 8 milliards déjà mobilisés.
Conscients de l’importance dudit projet pour le Mali qui travers un moment difficile dû à cette insécurité lancinante des populations et des activités économiques dans les régions nord et centre du pays, Grégoire Diouf, représentant les PTF a rassuré l’engagement et le soutien des bailleurs de fonds dudit projet.
A l’en croire, les accords de financement des différents partenaires financiers ont été déjà approuvés et signés, il était question pour eux d’être édifier sur certains points et aussi d’élaborer le nouveau calendrier de mise en œuvre du projet permettant de créer une retenue d’eau sur le fleuve Niger et la production hydroélectrique associé à la mise en place d’un réseau électrique local couvrant la région de Bamba à Gao.
Mariam Coulibaly
Les Echos